Empowerment 101 : C’est en agissant soi-même qu’on fait changer les choses

On fait rarement changer le comportement des autres par ses mots. On le fait par ses actions. On ne fait pas changer le comportement des autres en les critiquant, en les insultant. Contrairement à ce que beaucoup de gens ont l’air de penser, traiter quelqu’un de raciste ne va pas le rendre moins raciste.

Regarder par au-dessus de la haie si son voisin trie bien ses déchets, critiquer ses collègues qui viennent au boulot en voiture, reprocher à ses amis et amies de prendre l’avion en vacances, snober celles et ceux qui mangent de la junk food… ça ne fera changer aucun comportement. Se plaindre n’a jamais rien résolu.

On fait changer les comportements pas des actes. Et uniquement par ses propres actes. Il n’y a que vous-même que vous pouvez forcer à changer, sans être un dictateur.

Faites simplement ce que vous pensez devoir faire ! Que ce soit pour votre santé, pour votre condition physique, pour votre boulot, pour votre famille, pour votre communauté, pour votre commune, pour l’environnement, pour la condition humaine, etc., peu importe. Faites-le !

Vous voulez faire quelque chose de bien pour la santé de tout le monde ? Manger naturellement, entraînez-vous, vivez sainement. Même sans dire un mot, vous aurez un impact plus grand sur votre entourage, grâce aux bénéfices pour votre santé et votre condition physique, que tous les longs discours moralisateurs que vous pourriez faire.

Vous voulez diminuer la pollution ? Commencez par vous déplacer à pied, à vélo ou en transports en commun. Même si vous êtes tout seul ou toute seule à le faire. Et cela, avant de vouloir interdire à tout le monde d’utiliser d’autres moyens de transport. Le recours à la loi, à l’interdiction généralisée, cache souvent la volonté de ne pas être seul à faire l’effort. Ca ne marche pas. C’est long. Faites l’effort. Les autres suivront. Continue reading Empowerment 101 : C’est en agissant soi-même qu’on fait changer les choses

“Lifestyle as Medicine” : pour lutter contre le diabète de type 2

Très intéressant : Hong Kong va mettre en place un programme de 6 mois pour lutter contre le diabète de type 2, basé sur 4 piliers : la nutrition, l’activité physique, le sommeil et la relaxation.

Article : https://www.scmp.com/lifestyle/health-wellness/article/3022169/type-2-diabetes-treatment-based-lifestyle-changes-set

Ce programme, appelé “Reverse Diabetes 2 Now”, a déjà fait ses preuves aux Pays-Bas. Parmi les 1500 diabétiques qui ont participé, 92% ont entièrement ou partiellement guéri leur diabète de type 2. Toutes et tous n’ont pas pu abandonner leurs médicaments, mais 50% des personnes ont pu arrêter d’en prendre, dont certains en une semaine !

Certains patients et patientes diabétiques prennent pourtant jusqu’à 8 types de médicaments pour stabiliser leur cholestérol, leur taux de glucose, leur tension, et toutes les complications liées au diabète.

On sait maintenant que le diabète de type 2 est une maladie causée par les interactions entre nos gènes et notre mode de vie. Pourtant, la plupart des médecins ne prescrivent que des médicaments, au lieu d’un changement de vie. Continue reading “Lifestyle as Medicine” : pour lutter contre le diabète de type 2

L’empowerment dans notre cuisine

We have handed the act of cooking over to the food industry” (Mark Hyman, MD) > > > C’est exactement ce que j’ai appelé le fait de “déléguer” à l’industrie alimentaire le soin (le pouvoir) de nous nourrir…

Il faut reprendre ce pouvoir, cette capacité. Il faut reprendre notre alimentation en main. Et ça, ça relève d’une logique d’ “empowerment”.

Ca passe par le fait d’être capable de produire ses propres aliments (#Growyourownfood), de pouvoir compter sur un réseau de petits producteurs locaux (#Localisme) et d’être capable de préparer ses propres aliments (#Makeyourownfood).

C’est pour cela que l’alimentation a une place super importante dans ce que j’écris à propos des processus d’empowerment, à côté des dimensions politiques et entrepreneuriales.

C’est souvent au niveau de l’alimentation que l’opposition entre Empowerment (reprise d’un pouvoir) et délégation est la plus évidente.

[Pour aller plus loin] :

Quelques infos sur ce livre sur l’Empowerment ? Ca avance, ça avance 😉 Je dois boucler une très grosse partie sur la politique, qui ira d’Aristote aux communs d’Elinor Ostrom, en passant par la participation citoyenne et le “Skin in the game” Nassim Nicholas Taleb. Une fois que ce chapitre sera bouclé, le plus gros sera fait 😉

 

CrossFit, Inc. ferme ses comptes Facebook et Instagram

Vous l’avez peut-être vu : CrossFit a décidé de fermer tous ses comptes Facebook et Instagram (CrossFit, CrossFit Games, etc.).

C’était pourtant de gros comptes : rien que le compte “CrossFit” principal représentait 3,1 millions de personnes sur Facebook et 2,8 millions sur Instagram. Et à cela, on peut encore rajouter les 5 millions de personnes connectées aux comptes Facebook (2,7 M) et Instagram (2,4 M) des CrossFit Games.

La raison ? Le refus de CrossFit, Inc. de se soumettre à la politique de Facebook.

J’ai lu pas mal de commentaires, depuis hier, qui pointent la politique de confidentialité, la vie privée, etc. Mais en lisant le texte publié aujourd’hui sur CrossFit.com, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de plus important.

Lien vers l’article : https://www.crossfit.com/battles/crossfit-suspends-facebook-instagram

Je m’explique.

Le texte débute avec l’idée que le CrossFit a toujours soutenu une prescription “anti-conformiste” (“contrarian” en anglais) en matière d’alimentation, de conditionnement physique et de santé.

CrossFit – et c’est ça qui me plaît, moi – est bien plus qu’une marque présente dans le sport : c’est une entreprise qui mène un réel combat pour la promotion d’un mode de vie sain, comprenant une alimentation naturelle et un mode de vie actif, dans un monde où la condition physique se dégrade, et où les maladies chroniques sont en augmentation.

Ce combat, CrossFit le mène contre les lobbies de l’industrie alimentaire, contre l’establishment du monde de la santé (associations professionnelles, etc.), et parfois contre les gouvernements. Plus encore, CrossFit dénonce depuis longtemps les collusions entre ces 3 secteurs : lobbies, associations professionnelles et gouvernements. Continue reading CrossFit, Inc. ferme ses comptes Facebook et Instagram

Brève réflexion sur les déterminismes

Etre sociologue, c’est entre autres révéler les déterminismes sociaux en termes de classe, d’origine, de genre.

Etre coach, c’est en général aider l’individu à faire fi des déterminismes.

Le mauvais sociologue fait fi des déterminismes dans son analyse. Il produit l’illusion d’une liberté inconditionnelle. Le mauvais coach maintient l’individu dans l’illusion qu’il n’est pas libre d’aller à l’encontre des déterminismes qui pèsent sur lui ou elle.

Les dirigeants politiques préfèrent les mauvais sociologues. Les #SJW* sont de très mauvais coachs.
Les débats sur la méritocratie et la justice sociale impliquent quasi toujours les mauvais sociologues et les mauvais coachs.

L’idée d’empowerment, c’est aller à l’encontre de tout cela. C’est prendre en compte cette phrase de Bourdieu (Questions de sociologie, 1984: 44-45) :

“Tout progrès dans la connaissance de la nécessité est un progrès dans la liberté possible”.

Pour aller un peu plus loin dans cette idée, j’ai publié, il y a quelques temps, ce texte : “Agir grâce à la notion d’Empowerment. Exemples en matière d’alimentation, de sport, d’emploi, de transition, etc…

* Social Warrior Justice

Félicitations à Steven Van Roey et Jordan Croeisaerdt, gagnants de mon concours TEDx UNamur 2019

Félicitations aux deux gagnants du concours que j’avais lancé pour remporter une place au TEDx UNAMUR du 27 février : Steven Van Roey et Jordan Croeisaerdt

Comme j’y parlerai d’entrepreneuriat, du fait de se lancer, de vivre de ses projets, je voulais offrir ces places à deux entrepreneurs qui sont dans la même démarche !

Je vous laisse découvrir les projets de Steven et Jordan. Comme tous les entrepreneurs passionnés, c’est eux qui en parlent le mieux ! J’ai juste surligné certains éléments qui me semblent fondamentaux :

  • L’importance de la passion
  • Le fait de suivre ses valeurs
  • L’envie d’apporter quelque chose aux autres
  • Le fait que le projet s’inscrive dans un parcours de vie
  • La possibilité d’activer toutes ses compétences

Bonne lecture ! Et si vous êtes intéressé.e de venir assister au TEDx UNamur, il est possible de réserver une place ici : https://www.tedxunamur.be/


Le projet de Steven Van Roey (Self-made entrepreneur)

« Un bien n’est agréable que si on le partage » – Sénèque

J’aime beaucoup cette citation car je m’y retrouve beaucoup. Je me souviens que depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours aimé partager avec autrui. Que ce soit matériellement (partager mes jouets) ou personnellement avec mon enthousiasme et mon énergie lors d’activités auxquelles je participais. Continue reading Félicitations à Steven Van Roey et Jordan Croeisaerdt, gagnants de mon concours TEDx UNamur 2019

The “Fail Early – Fail Often” principle explained… (cartoon)

“FAIL EARLY – FAIL OFTEN” : un principe de base de l’entrepreneuriat… mais que tout Skater connaît intuitivement ! 😉

Fail early, fail often : On chute 1000 fois à une toute petite hauteur, pour minimiser les risques de chute à plus grande hauteur.

Et même chose dans le CrossFit…

Fail early, fail often : Il faut avoir raté 1000 Snatches à 50 kg, pour minimiser les risques à 100 kg…

Il faut toujours commencer petit, avec un premier client, puis un deuxième, puis un troisième, etc… Constamment réajuster, réadapter, affiner ce que qu’on propose.

Remarquez que c’est quelque chose qu’on ne peut pas faire si on commence par une recherche de subventions, d’investisseurs, de crowd-funders, ou de coopérateurs.

Développer 1 an, lever 300.000 €, et puis seulement rencontrer un premier client, c’est comme se lancer directement de la grande rampe…

C’est entre autres de cela qu’il sera question lors du Workshop “Vivre de ses projets”, le 1er décembre, à Genappe 😉

C’est complet et les inscriptions sont clôturées, mais vu la demande, j’en réorganiserai certainement un prochainement 😉 Des suggestions de lieux ? (Bruxelles, Charleroi… ?)

Infos sur le workshop ici : http://www.yvespatte.com/formations/

Ceux “qui disent” et ceux “à qui on dit”…

Aujourd’hui, une des lignes de fracture de la société (ou peut-être “LA” ligne de fracture) est celle qui oppose celles et ceux “qui disent” et celles et ceux “à qui on dit”.

Les amoureux du verbe auront remarqué que cette ligne de fracture oppose une forme “active” (ceux qui disent), et une forme “passive” (ceux à qui on dit). Ce serait la même chose en anglais entre “those who tell” et “those who are told”…

Celles et ceux à qui “on dit” sont de loin les plus nombreux. On leur a dit d’acheter des voitures Diesel, puis on leur a dit que l’essence était moins polluante. On leur a dit d’utiliser tels ou tels produits phytosanitaires, puis on leur a dit que c’était dangereux pour la santé et la planète. On leur a dit de se former pour bosser dans tel secteur, puis on leur a dit que ce secteur n’avait aucun avenir. On leur a dit d’enseigner de telle manière, puis on leur a dit qu’on allait réformer l’enseignement. On leur a dit de manger des céréales à chaque repas, puis on leur a dit que leurs troubles de santé étaient dus au gluten. On leur a dit d’épargner, puis on leur a dit que l’épargne ne rapportait rien. On leur a dit d’attendre leur retraite, puis on leur a dit que leur retraite n’était pas tout à fait assurée… Je continue ? 

Vous l’avez compris, ce sont celles et ceux qui subissent les décisions qui viennent d’en haut, des “experts”, des “dirigeants”. En grammaire, dans la forme passive, le sujet subit toujours l’action… Celles et ceux “à qui on dit” subissent les nouvelles réglementations, les nouvelles directives, les nouvelles circulaires, les nouvelles consignes… qui viennent de celles et ceux qui ont le pouvoir, le “pouvoir de dire”. De dire ce qui est “Bien”, ce qui est “Mal”, ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.

Réacquérir du pouvoir d’agir, c’est redevenir “actif” au sens grammatical du terme, c’est être à nouveau le “sujet de l’action”. C’est retrouver de la capacité d’agir, c’est de l’encapacitation, de l’Empowerment en anglais.

La démocratie participative, ça passe par le fait qu’il n’y ait pas de différence entre celles et ceux qui disent et celles et ceux qui subissent : les enseignants doivent pouvoir décider de l’enseignement, les agriculteurs de l’agriculture, les travailleurs du travail, les usagers de la route de l’usage de la route, les mangeurs de ce qu’ils mangent, les médecins de la médecine, etc., etc., etc…

La participation, c’est permettre aux gens de se mêler de ce qui les regarde !

Réflexion sur la Transition

Récemment, Transition Network, le réseau international de la Transition, invitait à réfléchir aux défis de la transition, avec un texte très complet, intitulé « It’s time to talk about We ». Le texte a été relayé par le réseau belge « Réseau Transition.be », lui-même actuellement en phase de réflexion…

Voilà le cadre… Et j’avais envie de rebondir sur certains points qui me parlent beaucoup, et d’éventuellement proposer quelques pistes de réflexion. Je reprends l’ordre des différents chapitres du texte.

1. Les ressources.

On en a toutes et tous fait l’expérience dans nos initiatives : temps et argent manquent presque toujours.

Le temps…

L’immense majorité de celles et ceux qui s’engagent dans des initiatives en transition doivent jongler entre cet engagement, leur boulot et leur vie de famille.

L’argent…

Je pense que culturellement (ou disons, sociologiquement), la Transition émerge et s’inscrit dans un tissu social et socio-professionnel très « subventionné ». Je m’explique : il faudrait le vérifier statistiquement, mais j’ai l’impression qu’on rencontre, dans les initiatives en transition, énormément de personnes qui travaillent dans les secteurs du social, de la culture, de l’associatif, de l’éducation, de la fonction publique, de l’aide à la personne (donc des secteurs qui vivent surtout de subventions et d’argent public). C’est finalement logique que beaucoup de transitionneurs et transitionneuses soient dans ces secteurs : ce sont probablement les premiers à se rendre compte des méfaits du modèle de société actuel. Ils ont généralement fait des études supérieures, leur donnant les outils pour réfléchir à la société actuelle. Et ils ont souvent souvent une certaine expérience de l’engagement politique (au sens large), de la mobilisation collective, etc.

Mais l’effet secondaire est que souvent, la viabilité de l’initiative n’est pensée que par rapport à des subventions. On ne cherche pas des « clients », mais des « appels à projets ». Et très souvent, on construit les initiatives en transition sur le modèle « ASBL financée par des fonds publics, quelques permanents salariés de l’ASBL, et des bénévoles », alors que rien n’implique intrinsèquement que ces initiatives se développent sur ce modèle-là. Continue reading Réflexion sur la Transition