Pour une démocratie participative, concrète et réelle. Créons ensemble notre outil numérique

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– Proposition concrète pour le débat sur la démocratie, du 1er Juin 2016, Place de la République, Paris –

Les actualités politiques récentes, en France, en Belgique, et en Europe, semblent presque toujours opposer la population à ses dirigeants, les représentants à celles et ceux qu’ils sont censés représenter. Dans le domaine du travail, de la santé, de l’environnement, les dirigeants prennent des décisions qui ne sont pas souhaitées par la majorité de la population, confortant la thèse, partout commentée et répétée, de la « crise de la représentativité », et du fossé grandissant entre les électeurs et leurs élus.

En Belgique, le gouvernement décide du prolongement de centrales nucléaires que l’on sait pourtant vétustes. En France, le gouvernement recourt à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le projet de loi “travail” auquel une partie importante de la population s’oppose. En Europe, on risque de réautoriser l’utilisation du glyphosate, pourtant classé par l’OMS comme “cancérigène probable pour l’homme”.

Comment ces décisions sont-elles possibles ? Tout comme le média est le message, je crois que la décision est déjà dans la prise de décision. Dit autrement, ce sont les modalités de la prise de décision politique qui déterminent la nature des décisions prises. Et cela implique donc que si l’on change de modèle de prise de décision politique, on changera immédiatement la nature de tout un ensemble de décisions. On changera la société, en changeant la manière dont on décide de cette société.

C’est ce point de départ qui m’a amené à réfléchir à un autre modèle, et la trame du texte sera celle que j’ai suivie. Je vous invite à me suivre, à votre tour, dans ce raisonnement…

Tout un ensemble de décisions sont liées au fait qu’elles ont été prises par une minorité à qui on a délégué le pouvoir de prendre des décisions. Une minorité qui s’est instituée, qui s’est professionnalisée, qui s’est “autonomisée” dirait-on en sociologie. Continue reading Pour une démocratie participative, concrète et réelle. Créons ensemble notre outil numérique

Comment changer d’activité professionnelle en 4 étapes ? … (et que signifie « suivre sa passion » ?)

Il semblerait que nous soyons dans une époque où nous aimons changer d’activité professionnelle. Selon une étude récente aux Etats-Unis, un étudiant aura occupé entre 10 et 14 emplois différents avant d’atteindre ses 38 ans ! Et d’autres chiffres montrent que de plus en plus d’adultes reprennent des études.

La perspective de “faire carrière” dans une entreprise ou une institution ne fait plus rêver. Même celles et ceux qui ont des métiers “prestigieux” envisagent souvent une reconversion, et il n’est pas rare de voir un architecte qui voudrait devenir œnologue, ou un juriste qui se lance dans un food truck d’alimentation bio.

En y réfléchissant, à chaque fois que j’ai fait évoluer mon activité professionnelle (en résumé : sociologie – sport – entrepreneuriat), j’ai suivi les mêmes étapes. Et les voici :

ETAPE 1 : SOYEZ HYPER CURIEUX

Partons d’une première étape où vous auriez envie de changer de boulot, mais vous ne savez pas vers quoi aller. Vous lisez partout qu’il faut “suivre ses passions”, mais vous n’avez pas l’impression d’avoir une passion qui vous anime au point de quitter votre job pour vous y consacrer… Voici mon conseil : soyez hyper curieux, hyper ouvert, on ne sait jamais ce qu’on peut découvrir au hasard d’un magazine, d’une émission télé ou d’une discussion.

Ca a toujours été, pour moi, la première étape de tout changement professionnel. Par exemple, lorsque j’étais chercheur en Sociologie, j’allais tous les mois à Paris, pour participer à un séminaire mensuel d’un groupe de jeunes chercheurs que nous avions créé, avec entre autres Vincent Goulet et Julie Sedel, qui sont maintenant des sociologues renommés en sociologie des médias. J’adorais nos discussions et nos travaux. Et j’adorais aller à Paris.

Parallèlement, j’avais commencé à pratiquer un peu de musculation chez moi, juste pour m’entretenir et rester en bonne condition physique. Un jour, en revenant de Paris, je traînais dans la gare du Nord, en attendant mon Thalys. J’avais l’habitude d’acheter un magazine ou un journal pour le trajet du retour, et en tant que sociologue, ça tournait souvent autour du “Monde diplomatique”, du “Courrier international” ou de la presse française, comme “Le Monde” ou “Libé”… Mais un jour, je suis tombé sur la couverture de “Muscle & Fitness“, un magazine de musculation/body building. Honnêtement, je n’aurais jamais acheté cela chez moi. Cette espèce de honte à acheter un magazine avec un mec torse nu, épilé, bronzé et huilé… You know… Le regard un peu moqueur du libraire… Mais là, j’étais loin de chez moi, dans cette gare où je ne connaissais personne. Et j’étais curieux. Et ça a été une révélation !! J’ai été fasciné par tout ce que je pouvais apprendre muscfit_march08coverdans ce magazine. Surtout, il y avait tellement de choses sur le fonctionnement métabolique et sur l’alimentation que je ne comprenais pas, que ça éveillait encore plus ma curiosité. Si on passe au-dessus du culte du corps valorisé dans ce magazine, et du silence évident par rapport au dopage, le contenu est extrêmement intéressant pour toute personne qui pratique la musculation ou le fitness. Bref, le trajet du retour est passé en un clin d’œil ! A partir de ce moment-là, j’ai acheté “Muscle & Fitness” chaque mois. Et c’est dedans que, 3 ans plus tard, j’y ai lu un article qui parlait… du CrossFit. Et par curiosité, j’ai essayé l’entraînement qui était proposé.

Plus ou moins 2 ans après la découverte du CrossFit, je suis à cette époque coach CrossFit à CrossFit Brussels, après mes heures de boulot comme enseignant, et j’ai un blog qui fait la promotion de cette méthode d’entraînement (je reviendrai dans la suite du texte sur les étapes entre la découverte du CrossFit et le fait d’être coach). Reebok France m’appelle pour participer au lancement de la campagne Reebok CrossFit, à Paris. Moment génial. Et de super rencontres, avec des CrossFitteurs qui sont maintenant devenus des amis et collègues.

Qui dit Paris, dit, pour moi, gare du Nord, et donc : Thalys, traîner dans la gare, librairie… Et toujours cette habitude d’acheter un magazine à lire pour le retour. Et je tombe sur le magazine américain “Fast Company“. Un magazine orienté business, entrepreneuriat, marketing, innovation. J’achète, par curiosité. Et bim ! Deuxième révélation ! Fa-sci-nant : plein de choses que je ne comprenais pas !! Et le trajet-retour qui passe de nouveau en un clin d’œil. Depuis, j’ai acheté “Fast Company” pratiquement chaque fois que j’ai pu le trouver. Trois ans après, j’ai créé mon GenerationFluxentreprise, ouvert ma propre salle CrossFit (CrossFit Nivelles), créé une marque de vêtements (Forty-Nine Clothing) et une marque de produits/services alimentaires paléo (O-Food), avec deux associés. Et pratiquement tout ce que j’ai fait dans ce cadre-là est de près ou de loin influencé par ce que j’ai lu dans ce magazine. J’y ai aussi découvert que mon parcours est typique de celui de la “Generation Flux”, concept inventé par ce magazine. J’ai publié plusieurs articles sur la question et l’ouvrage que je rédige actuellement en est fortement inspiré. Le concept de Backpack Entrepreneur est le fruit de ces lectures également.

J’étais gérant d’une salle CrossFit lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la transition et à la démocratie participative. D’abord en lisant des articles, des livres, et puis en intégrant des projets locaux. Maintenant, la moitié de mes activités professionnelles concernent la transition, les mouvements citoyens et la démocratie participative.

Donc, soyez curieux ! Ouvrez des magazines spécialisés dans des domaines que vous ne connaissez pas, flâner dans les librairies et les bibliothèques, profitez pleinement de la sérendipité que permet le Net : découvrir des choses par hasard, cliquez sur des liens improbables, surfez sur Wikipedia de lien en lien, participez à des groupes et des projets locaux, vous ne savez jamais sur quoi vous pourriez tomber… Continue reading Comment changer d’activité professionnelle en 4 étapes ? … (et que signifie « suivre sa passion » ?)

Pourquoi je vais désactiver mon compte Facebook…

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Facebook est très pratique. Pour plein de choses. Pour rester en contact avec de la famille ou des amis éloignés (géographiquement par exemple) ; pour promouvoir vos activités ; pour être informé des nouveautés dans votre domaine d’activité ; pour continuer à suivre d’anciens élèves (dans mon cas d’ex-prof) ; pour échanger, partager et discuter, sur des thématiques qui vous intéressent, au sein de groupes spécifiques, etc. 

Ces dernières années, j’ai utilisé Facebook de manière assez intensive et, je crois, professionnelle, dans le cadre de toutes mes activités. C’est pratiquement devenu l’outil professionnel principal de mes activités entrepreneuriales et d’auteur, dans le CrossFit, l’alimentation, et ce que j’écris en matière d’Empowerment.

Mais comme tout outil professionnel, il faut, je crois, pouvoir l’affûter, le rendre plus performant… ou l’abandonner pour quelque chose de plus performant encore. Les activités professionnelles elles-mêmes doivent évoluer. Je ne suis pas partisan de stagner sur les mêmes activités plus de deux ou trois ans consécutifs.

Aujourd’hui, Facebook me génère tellement d’activités (messages, commentaires, notifications, citations, publications dans des groupes, identifications, etc.) qu’au final, j’ai parfois l’impression de passer plus de temps à communiquer sur ce que je fais qu’à faire ce que je fais. C’est peut-être d’ailleurs un problème plus général de notre société ? Et plus je communique sur ce que je fais, moins j’ai le temps de faire ce que j’ai à faire. On dirait presque une variante de la célèbre phrase de George Bernard Shaw : “Celui qui peut, agit, celui qui ne peut pas, enseigne“… Ca donnerait : “Celui qui a le temps d’agir, agit, celui qui n’a pas le temps d’agir, communique“.

  « I have an account as a way of checking it out, but I’ve ‘friended’ very few people. Why? Because if I friend you, especially someone I don’t know, I’m giving you explicit permission to start a fairly intense series of interactions. This makes good commercial sense if you’re an insurance salesman or even a musician looking for gigs, but if you’ve got a limit on the time you can invest, it’s not only time-consuming, it’s a recipe to bitterly disappoint people. »

Seth Godin – Social media / Marketing Guru – about Facebook (lire l’article)

A ce manque de temps, s’ajoute la frustration de ne pas pouvoir répondre à tout le monde. A toutes celles et ceux à qui je n’ai jamais répondu (à vos messages, que j’ai parfois juste eu le temps de lire, mais pas de répondre), je vous assure que j’aurais voulu répondre : vos questions étaient intéressantes, vos sollicitations flatteuses, vos demandes légitimes, mais j’en avais parfois plus de 300, chaque soir, en rentrant chez moi.

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Vous voyez ce sentiment d’être “submergé” – “overwhelmed” disent les anglophones ? Ce sentiment qui amène plein d’entrepreneurs, de communicants, et d’autres professionnels, au burn-out ?  Et bien, j’ai décidé de reprendre l’outil en main avant que ça n’arrive. J’aimerais également – et surtout – pouvoir me recentrer sur mes activités à CrossFit Nivelles, ainsi que sur mon projet d’écriture sur les voies d’Empowerment (surtout que c’est plus que lié évidemment). Avoir plus de temps pour des interactions en direct live, en face à face. Avoir plus de temps pour ma famille et mes enfants. Ne plus avoir 35 notifications Facebook après un trajet de 10 minutes en voiture… Continue reading Pourquoi je vais désactiver mon compte Facebook…

Pour rebondir sur le dossier “Economie collaborative” de Socialter

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J’aimerais conseiller le dernier numéro de la revue “Socialter“, et son dossier sur l’économie collaborative. Si vous pouvez vous procurer la revue, foncez !

De nombreux éléments composants ce dossier rejoignent ce que j’ai pu écrire sur la notion d’Empowerment et ce que j’ai appelé la société de l'”anti-délégation”. Pour celles et ceux qui arriveraient pour la première fois sur ce blog, les bases de ce projet se trouvent dans cette introduction “Empowerment ou la société de l’anti-délégation“. Deux chapitres “en construction” ont été publiés : un chapitre sur l’Etat, la bureaucratie et le travail (“6. La crise de la délégation“) et un chapitre sur l’alimentation (“7.1. Reprendre en main son alimentation et sa santé“). Un chapitre paraîtra très prochainement sur les nouvelles formes de contestation : Occupy, les Indignés, etc.

(Toutes les références (n° de page, etc.) renvoie au numéro 6 de la revue Socialter, août-septembre 2014.)

DONC, en lisant le dossier de Socialter, j’ai apprécié l’impression que “j’étais dans le bon” avec mon analyse des mouvements sociaux et culturels actuels. Uber, Airbnb, les groupements d’achats collectifs, la Ruche Qui dit Oui, le co-voiturage, Wikipedia, etc… Tout cela relève bien d’une même dynamique. (J’avais déjà fait référence à la Ruche qui dit Oui, à partir d’un article de Socialter, dans cet article…).

MAIS je pense que le coeur de cette dynamique, le point central de ces évolutions, n’est pas en soi le partage ou la collaboration. Je pense que c’est autre chose, même si ces deux dimensions en sont constitutives. Je dirais que le partage et la collaboration sont des caractéristiques descriptives des évolutions actuelles, mais qu’elles n’en sont pas des caractéristiques définitionnelles. D’où la difficulté, qu’on ressent, me semble-t-il, dans le dossier de Socialter, pour définir si l’économie collaborative est toujours de la marchandisation ou si c’est du partage, si c’est libéral ou du “communisme à la cool” (p.31). Ce genre de questions est, selon moi, inutile parce que l’économie collaborative et les logiques de partage relèvent d’un mouvement plus large, qui rend l’opposition gauche-droite obsolète, comme je l’ai expliqué ici : “2.1. Au-delà de l’opposition gauche-droite.

Pourtant, ce mouvement plus large est plusieurs fois esquissé dans le dossier. Je pense que sa caractéristique définitionnelle est : le fait de reprendre le pouvoir sur soir-même et de ne plus déléguer à des institutions ou des intermédiaires, ce que l’on peut faire soi-même. Dans l’échange et le partage de particuliers à particuliers (peer-to-peer), je crois que c’est la dimension “particuliers à particuliers” qui est la plus importante, plus que l’échange ou le partage en soi. Continue reading Pour rebondir sur le dossier “Economie collaborative” de Socialter

New Books (2) !

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Nouvelle commande Amazon… entre entrepreneuriat et contestation politique !

Shankman K. 2013. Nice Companies Finish First. Why Cutthroat Management Is Over – and Collaboration Is In, NY : Palgrave MacMillan.

Martin, A.J. 2012. Renegades Write The Rules. How the Digital Royalty Use Social media to Innovate, San Francisco : Jossey-Bass.

Honneth, A. 2013. Un monde de déchirements. Théorie critique, psychanalyse, sociologie, Paris : La découverte.

Hibou, B. 2012. La bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale, Paris : La découverte.

 

Le CrossFit sur les réseaux sociaux : Infographie

Le CrossFit n’est pas seulement la forme de fitness la plus complète et efficace actuellement. Je crois que son succès est également dû au fait que nous avons pu créer une communauté très active, et engageante, au moment même où émergeaient des moyens de construire des communautés comme jamais auparavant. Je parle des réseaux sociaux.

Voici une infographie plus qu’intéressante, reprise sur l’excellent blog de Web Smith, montrant à quel point le CrossFit a pu créer de l’engagement, en dépassant souvent des marques comme Nike ou MTV.

tumblr_mkebd2SNDN1qaujk2o1_r1_500Source : http://websmithblog.com/#/blog

La chaîne CrossFit sur Youtube dépasse ainsi ces deux marques. Et fait jeu égal avec CNN et Victoria’s Secret !

Et avec 138.121 participants aux Open, l’engagement sur Facebok place CrossFit devant Nike, pourtant à la pointe au niveau de l’engagement sur les réseaux sociaux. Cela signifie que davantage d’internautes ont parlé de CrossFit que de Nike sur Facebook. Et c’est ça aussi le CrossFit : le partage des scores, l’échange de conseils avant les wods de qualification, les impressions d’avant et d’après-WOD, etc.

Pourquoi ne pas segmenter ses contacts sur les réseaux sociaux ?

Il y a plus de deux ans, j’écrivais un article intitulé “Dois-je accepter mes élèves sur Facebook ? Ou comment devenir un prof 2.0 ?“, qui reste à l’heure actuelle, l’article le plus lu sur ce blog… Cet article m’a également valu de répondre à plusieurs interviews et d’intervenir lors de quelques conférences.

J’y proposais une utilisation des réseaux sociaux, dans laquelle on ne cloisonne pas les différentes parts de son identité. On se présente avec un seul profil, proposant une “image composée mais unique“. Parce que vous n’êtes jamais seulement un prof, ou un amateur de tel style musical, ou le pratiquant de tel sport, etc. Vous êtes tout cela à la fois !

Concrètement, à destination des professeurs, je proposais d’essayer de ne pas créer, par exemple, un profil Facebook réservé à leur identité de prof, et un autre (ou des autres) profil(s) regroupant tout ce qui fait qui ils sont également : leurs goûts artistiques, leurs passions, leurs rêves de voyage, leur vie de parents, leurs engagements citoyens, etc. Un profil unique, mais composé – s’il reste matrisé -, est à mon sens beaucoup plus enrichissant.

POURQUOI ? Parce que si, vous, vous êtes complexes, vos contacts le sont tout autant.

Si l’on segmente ses différents groupes d’appartenance, on a tendance à restreindre chaque contact à une part de son identité, et on ne partage des infos professionnelles qu’à ses collègues, des infos sportives à ses amis de club de sport, des infos musicales à ses amis qu’on catalogue comme amateurs de ce style musical, etc.

L’expérience de n’avoir jamais segmenté m’a montré que la richesse des échanges est dans ces moments inattendus où les gens qu’on connaît (ou croyait connaître) se révèlent sur des sujets qu’on n’attendait pas. Si je prends mes propres réseaux, mes collègues sociologues ou enseignants peuvent effectivement être intéressés par (c-à-d “liker“, commenter, etc.) un article que je partage à propos de l’alimentation paléo ou du CrossFit. Et mes collègues sportifs et les gens que j’entraine peuvent tout à fait être intéressés par une publication que je partage en matière de société, de politique ou de communication. Après tout, les premiers peuvent tout autant être concernés par leur corps et leur santé et les seconds sont aussi des citoyens, qui ont leurs propres opinions sur la chose sociale…

Et les uns comme les autres peuvent apprécier un morceau musical que je partage sur Spotify, une vidéo de Skate sur Youtube, ou un tatouage “épinglé” sur Pinterest

Tout ce partage d’articles, photos, vidéos, entre groupes d’appartenance, n’aurait pas été possible si j’avais segmenté ces groupes et n’avais publié que des infos de sociologie pour mes collègues sociologues, etc…. vous avez compris le principe ! (Je pense d’ailleurs que c’est en cela que Google Plus ne décolle pas : cette richesse des échanges est perdue à cause des “cercles”).

Alors, faites sauter les segmentations (groupes, listes, cercles, restrictions) dans vos contacts, et présentez tout ce qui compose votre identité avec d’autres, tout aussi complexes et composés que vous !

Campagne politique et réseaux sociaux

Le hasard des découvertes sur les réseaux sociaux fait que je découvre aujourd’hui, à la fois le groupe Facebook “Communales / Provinciales 2012 : le meilleur du pire“, recensant les pires photos et vidéos de celles et ceux qui se présentent aux prochaines élections en Belgique, et, de l’autre côté, ce Tweet et cette photo d’Obama, répondant aux critiques qui lui étaient adressées. 

Le jour. La nuit. Au niveau de l’utilisation des réseaux sociaux et de la gestion de l’image. Et on comprend qu’Obama soit décrit comme le “premier Président ‘Digital’ au monde“. Fast Company publie un article intéressant sur les points forts de la campagne digitale de l’équipe d’Obama :

  1. Un travail d’équipe, au sein duquel il faut compter la présence de Michelle Obama sur Twitter (1,5 millions de “followers”).
  2. La volonté de toucher les “Influencers” et les “Early adopters”. Alors que Romney “achète” des “Trending Topics” sur Twitter, l’équipe d’Obama arrive à faire en sorte que les propos d’Obama deviennent, de manière organique, un “Trending Topic”. Plus naturel…
  3. Une bonne utilisation des photos, dont celle ci-dessus est un excellent exemple : c’est classe, un peu taquin, très hip-hop dans l’attitude,  et on comprend le message en une seconde, “Ce siège n’est pas à prendre“, face à ceux qui disaient qu’ils n’occupaient pas son poste de Président… Une photo vaut 1000 mots. Selon une étude, 44% des répondants rentreront plus facilement en relation avec une marque si celle-ci poste des photos…
  4. La perception de la campagne digitale comme un marathon, c’est-à-dire sur le long terme. Même durant les moments creux de la campagne, Obama produit beaucoup plus de Tweets et de blog posts que Romney. L’équipe d’Obama a bien compris qu’une manière de créer la dynamique est d’amener les citoyens à s’engager dans des conversations.
  5. Une compréhension claire que l’Internet est maintenant mobile. Et c’est peut-être ce qui a le plus changé depuis la dernière campagne, où ni les tablettes, ni les smartphones n’avaient le poids actuel.

Ce n’est pas simplement de la communication politique, c’est du Personal Branding. Et on ne construit pas son image médiatique et digitale en une affiche, ou une vidéo. C’est une somme de publications sur les réseaux sociaux, qui sont autant d’interactions avec des électeurs (ou des consommateurs… ou des élèves dans d’autres situations).

Elections 2012 : Quels partis utiliseront efficacement les réseaux sociaux ?

Genappe, 2012… ou 1972 ?

Pour les élections communales et provinciales de 2012, en Belgique, quels partis utiliseront efficacement les réseaux sociaux ? Quels candidats seront capables de retenir l’attention de l’électeur grâce aux réseaux sociaux ? Et quels candidats feront une campagne digne des années ’90… voire même des années ’70 ? 

Alors que les réseaux sociaux et tous les moyens technologiques actuels permettent une interaction permanente, que ce soit entre les internautes, entre une marque et ses consommateurs… ou entre un parti et ses électeurs, beaucoup de partis et de candidats restent dans une stratégie de communication unilatérale, digne des années ’70. Le message est “Voici qui je suis. Votez pour moi”. L’affiche électorale est le symbole même de communication à sens unique, et un peu intrusive sur les murs de nos rues…

Le problème est que beaucoup de candidats et de partis utilisent les réseaux sociaux de la même manière. Comme si un “mur” Facebook était juste un mur de plus où poster sa photo (“Votez pour moi”). Unilatéral et intrusif.

J’appellerais cette stratégie du “marketing orienté candidat“. Le message tourne uniquement autour du candidat, et non de l’électeur. Ce dernier est seulement perçu comme récepteur passif du message. Aucune interaction.

Pourtant les réseaux sociaux sont avant tout un lieu de conversations, de discussions, d’échanges. Les marques qui ont le plus de succès dans leur stratégie médiatique sont celles qui, aujourd’hui, sont capables d’engager les consommateurs dans des interactions sur Facebook, Twitter ou toute autre plateforme internet.

J’appellerais cette stratégie du “marketing orienté électeur“. Par les réseaux sociaux, les candidats interagissent et discutent avec les électeurs potentiels, suscitent des débats et les invitent à prendre part à la campagne. De cette manière, l’interaction peut être enrichissante pour l’électeur potentiel. Et surtout les partis peuvent être à l’écoute des électeurs et de leurs préoccupations. Bilatéral et beaucoup moins intrusif. De la démocratie plus participative en somme.

Mais pour l’instant, je n’ai vu que TRES peu de candidats adopter cette stratégie “orientée électeur”. La plupart continuent à poster leurs photos électorales sur le net et à faire du “Votez pour moi“…

Les candidats pourraient, au contraire, utiliser les réseaux sociaux pour :

  • poser des questions aux citoyens et susciter des débats.
  • poster des informations utiles aux citoyens, que ceux-ci pourraient partager à leur tour.
  • créer des communautés de discussions sur des enjeux spécifiques.
  • détecter de quoi parlent les électeurs sur Twitter ou Facebook par exemple, et participer aux discussions.
  • définir qui sont les “influencers“, et sur quels sujets, à l’aide de Klout.com par exemple.

L’enjeu est important : le parti qui adoptera une telle stratégie de communication sur les réseaux sociaux sera celui qui touchera le plus les jeunes… 😉