Santé versus Plaisir : Quelle est la préoccupation principale ?

Imaginez que l’on trouve un aliment qui permettrait – preuves scientifiques à l’appui – d’être en meilleur santé, de vivre plus vieux, de diminuer tout risque de maladies graves, d’être en meilleure condition physique, de perdre de la masse grasse, etc.

Seuls problèmes : cet aliment est un peu moins bon au goût qu’un poulet rôti, ou un spaghetti bolognaise, ou… (tout ce que vous aimez vraiment fort), ET c’est un peu plus cher que ce qu’on achète d’habitude…

Quel est le pourcentage de gens qui vont opter pour cet aliment ? … 20 % ? 10 % ? Très peu en tout cas.

Cet aliment n’existe pas encore (… désolé). Mais le point que je voulais soulever était que la santé et la forme physique ne sont pas les préoccupations principales à l’heure actuelle.

La présence importante des problématiques liées à la santé dans les médias est trompeuse. Il existe de nombreux biais entre la médiatisation d’un sujet et l’importance que la population peut lui accorder. Par exemple, il se pourrait que les préoccupations principales de la population ne soient pas aisément médiatisables. Dans les contenus médiatiques, ces préoccupations majeures pour la population passeraient donc après d’autres préoccupations moins importantes mais plus facilement médiatisables.

Si l’on se focalise sur ce qui est médiatisé – erreur classique de nombreux « observateurs » de la société : certains journalistes, sociologues, essayistes, etc. – on a donc l’impression de vivre dans une société focalisée sur la santé, la forme physique, le corps, etc.

Mais lorsqu’on essaie de promouvoir un mode de vie sain (grâce à une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, etc.), on se rend compte que dans l’ordre des valeurs, santé et forme passent après d’autres choses.

En 2010, XTC World Innovation avait ainsi publié une recherche sur les attentes des consommateurs en matière d’alimentation. Que veulent-ils ?

Près de la moitié des consommateurs recherchent d’abord des aliments qui leur apporteront du plaisir (de l’exotisme, du fun, de la sophistication, etc.). La santé ne vient qu’en deuxième position, et intéresse deux fois moins de personnes ! Ensuite vient la practicité, c’est-à-dire le côté « pratique », facile à préparer du produit.

Le fait que le produit alimentaire soit bon pour la forme physique ne vient qu’en quatrième position, et n’intéresse que 8,4% des consommateurs. Autre raison de s’inquiéter, l’aspect éthique (écologie, solidarité) ne préoccupe que 2,6 % des consommateurs !

Voilà qui vient relativiser les discours sur l’omniprésence du corps, de l’esthétique, de la santé, etc. La « junk food », fun et rapide, a encore de belles années devant elle !

Et vous ? Quelles sont vos priorités ? Opteriez-vous pour des produits sains, mais un peu moins « fun » ?

Et si vous travaillez dans le domaine de la santé ou de la forme physique, quelles sont vos stratégies pour tirer parti de cette étude ? On a deux fois plus de chance de toucher les gens si on met l’aspect plaisir en avant…

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