Qui était Mary Parker Follet ?

Photo : Wikipedia

Aujourd’hui, j’avais envie de vous parler d’une personnalité peu connue des sciences sociales, mais dont les travaux sur la démocratie et l’éducation sont très intéressants : MARY PARKER FOLLETT, une philosophe, travailleuse sociale, spécialiste du management, née aux Etats-Unis en 1868 et décédée en 1933. Elle fut consultante également pour le Président Theodore Roosevelt.

Mary Follett a construit une approche sociale assez avant-gardiste pour l’époque, basée sur les relations sociales. Ainsi, par exemple, en management, elle fut parmi les premiers et premières à aborder les organisations comme des réseaux de groupes plutôt que comme des structures hiérarchiques.

Moi, ce qui m’intéresse le plus dans ses travaux, c’est son approche de la démocratie construite sur les groupes sociaux. Pour elle, la démocratie ne peut fonctionner que si les individus s’organisent en groupes locaux.

A partir de 1908, Mary Follett a cherché à surmonter l’apathie civique par l’engagement dans des groupes (églises, associations professionnelles, associations locales, groupes de jeunes, etc.). Elle a également essayé de créer un cadre local permettant d’intégrer ces groupes. Elle-même s’est engagée dans de nombreux projets communautaires et associatifs. Tout ça est rassemblé dans l’ouvrage “The New State”, publié en 1918. Sous-titre : “L’organisation en groupes, la solution au gouvernement populaire”.

Aborder la démocratie non pas par ses institutions, mais par les relations sociales entre individus, au sein de groupes composant la société, ça me semble être très pertinent. Ça l’était à l’époque. Ça l’est encore plus aujourd’hui.

Par exemple, elle rejette avec beaucoup de justesse les théories organicistes de la société (la vision de la société comme un organisme), qui font un retour aujourd’hui dans les dérives technocratiques que sont la sociocratie et l’holacratie. Je suis 100% d’accord avec elle lorsqu’elle dit que la démocratie est incompatible avec la théorie de la société comme un organisme.

Ce qui est très intéressant aussi, c’est qu’elle articule sa théorie de la démocratie (proche d’un Tocqueville, par exemple, sans qu’elle ne le cite) avec une théorie de l’éducation. Selon elle, être un démocrate, c’est apprendre à vivre avec les autres. L’apprentissage de la vie en société est donc fondamental pour elle, et ça passe évidemment par l’école.

L’appendice du livre “The New State” a comme titre “Training for the New Democracy”. Selon elle, la citoyenneté ne s’apprend pas dans des cours sur les gouvernements, mais dans la pratique, dans l’associatif local, dans l’engagement civique, et surtout à l’école par la collaboration. Follett met beaucoup l’accent sur les travaux de groupe à l’école. Pas seulement à des fins pédagogiques, mais également à des fins démocratiques. Et je trouve ça très intéressant, surtout en considérant que ça a été écrit il y a plus de 100 ans !

Si les sujets de la démocratie participative, construite par le bas, par le local, ainsi que le sujet des pédagogies participatives vous intéressent, je vous conseille de jeter un coup d’œil sur les travaux de Mary Parker Follett. Ses ouvrages sont, pour la plupart, libres de droit et disponibles en ligne (mais à ma connaissance, pas traduits en français).

L’ignorance pousse à la servitude; le savoir rend libre. L’importance de l’instruction en démocratie

On fête aujourd’hui la naissance de Condorcet, mathématicien, philosophe, homme politique français, né le 17 septembre 1743.

Grande figure des Lumières, Condorcet est resté dans les mémoires pour de nombreuses contributions à la pensée occidentale moderne, comme ses prises de position, très tôt dans l’Histoire, contre l’esclavage, ou pour le droit de vote des femmes, sa pensée du système éducatif, et son “paradoxe de Condorcet” en matière de vote (lorsqu’on vote pour classer 3 propositions).

Mais je voudrais juste mettre l’accent sur un élément important pour moi : son idée de l’instruction publique comme élément central de la démocratie.

On pourrait synthétiser son idée comme ceci :

1) L’ignorance pousse à la servitude; le savoir rend libre.

“Celui qui ne sait pas écrire, et qui ignore l’arithmétique, dépend réellement de l’homme plus instruit, auquel il est sans cesse obligé de recourir (…) Celui qui n’est pas instruit des premières lois qui règlent le droit de propriété ne jouit pas de ce droit de la même manière de celui qui les connaît”.

On retrouve la même idée que dans Le Discours de la Servitude volontaire de La Boétie (voir ici) : liberté et égalité vont de pair. Si l’on est dépendant de quelqu’un d’autre, on n’est ni libre, ni son égal. (Dit autrement : une société où tous les individus sont égaux, où aucun n’est le serviteur d’un autre, est une société où tous les individus sont libres).

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Les humanités classiques et la démocratie participative. Un enjeu éducatif.

En quoi les auteurs “classiques”, qu’on n’apprend plus que dans les cours de Latin et de Grec, sont-ils aussi importants pour construire une société plus démocratique demain ? 

La grande innovation des Grecs et des Romains, dans l’Antiquité, est d’avoir conçu un système dans lequel tout citoyen peut participer au pouvoir. Telle est le promesse de la démocratie : le simple fait de faire partie du “dêmos” (le peuple réuni en assemblée) permet de participer au “kratos” (le pouvoir). 

Or, aujourd’hui, combien de fois les citoyens et citoyennes qui désirent prendre part à une décision politique ne se voient-ils pas répondre que le dossier est trop “complexe”, et qu’il faut laisser la gestion de la Chose publique aux “professionnels” de la politique ? 

C’était pourtant là, traditionnellement, le rôle des “humanités” : nous préparer à être des citoyens dans la Cité. Et mettons bien l’accent là-dessus : pour ceux qui ont inventé la démocratie, l’être humain est, “par nature”, un “animal politique”. Et ils voulaient dire par là que nous ne pouvons pas faire autrement que vivre au milieu d’autres êtres humains. Il faut donc être capable d’interagir avec eux, et de décider tous ensemble. Ca doit donc s’apprendre dès le plus jeune âge.

En ce sens, la citoyenneté n’est pas perçue comme quelque chose qu’on apprend “en plus” (1 heure par semaine dans un cours de citoyenneté ou de morale), pour pouvoir, une fois adulte, voter tous les 4 ou 5 ans, ou participer à une réunion ou l’autre, à l’occasion, après ses heures de travail. Être un adulte, libre, de plein de droit, dans une société, c’est pouvoir à tout moment participer aux décisions qui nous concernent. 

Ce qu’on appelle “les humanités”, dans l’enseignement, visent précisément à cela. 

Je vais faire un bref historique, pour qu’on comprenne bien, mais il y aura beaucoup de raccourcis. Pour celles et ceux que ça intéresse, je renverrai vers des ouvrages en fin de texte.

Les “humanités” remontent aux “arts libéraux” antiques, ce modèle de formation fixé par Isocrate au IVè siècle av. J-C. Trois disciplines en constituaient la base : la grammaire, la dialectique et la rhétorique. L’enfant grec apprend par coeur les poèmes homériques, et se forme, par la rhétorique, à l’éloquence de la tribune (Compère & Chervel, 1997 : 5).

Les Romains héritent de ce modèle. A partir du grec “Paideia” [παιδεία] (“éducation”, et plus généralement le fait d’élever un enfant), Cicéron (106-63 av. J.-C) propose “humanitas” : l’éducation est conçue comme la préparation de l’individu à son rôle d’homme dans toute la plénitude de son sens. (Ibid.), dont, de manière centrale, son rôle de citoyen.

Dans les mots de Quintilien, pédagogue latin du 1er siècle après J.-C. :

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D’abord être moins dépendant de l’État…

Je suis pour le moins d’État possible. 

Mais contrairement aux partis libéraux et libertariens, je ne pense pas qu’une telle démarche puisse débuter par la revendication politique d’une diminution de l’État. On ne peut pas, à mon sens, revendiquer une diminution du pouvoir de l’État sur les individus sans s’assurer d’abord que ces individus aient repris du pouvoir sur tous les éléments de leur vie. 

À bien des égards, et pour bon nombre de personnes, l’État joue le rôle d’une bouée de sauvetage. On ne peut pas retirer la bouée sans s’assurer qu’un maximum de monde sache nager. 

Il faut qu’on soit moins dépendant de l’État, pour pouvoir demander moins d’État. 

C’est en cela que la notion d’empowement est à la base de tout ce que je peux écrire et revendiquer au niveau politique.

Il faut qu’un maximum de monde reprenne du pouvoir d’agir sur son alimentation, sur sa santé, sur son corps. Nous devrions toutes et tous être capables de nous nourrir en cultivant et en élevant une partie de ce que nous mangeons. Nous devrions toutes et tous être capables de faire ce qu’il faut pour être en bonne santé. 

Il faut qu’un maximum de monde soit capable de se créer ses propres moyens de subsistances, de développer son activité, de vivre de ses propres projets. Ce n’est pas seulement qu’il faut moins d’État pour favoriser l’entrepreneuriat, il faut aussi que de moins en moins de monde dépende de l’État pour son emploi et pour ses conditions de travail, pour pouvoir demander moins d’emprise de l’État sur le travail. Il faut qu’un maximum de monde soit capable de se créer des conditions de travail favorables pour ne pas avoir besoin que l’État assure ces conditions favorables. 

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Brève réflexion : partis populistes / partis traditionnels : trop vite ou trop lent ?

Je pense qu’il y a une différence entre les partis dits “populistes” et les partis “traditionnels”, qui n’est pas souvent abordée : c’est la RAPIDITÉ avec laquelle les partis “populistes” passent à l’action v/s la LENTEUR des partis “traditionnels”.

Un bon exemple à propos de l’enseignement : on apprend aujourd’hui, en Belgique, que le Pacte d’excellence, ce pacte pour la rénovation de l’enseignement, est finalement reporté à la prochaine législature (2019), durant laquelle la Ministre Marie-Martine SCHYNS (CDH – Centre Démocrate Humaniste) qui a porté ce pacte n’est pas assurée d’être toujours au pouvoir, et encore moins ministre de l’éducation. (article : https://goo.gl/GN5Bi2)

Pour rappel, les travaux autour de ce pacte d’excellence ont débuté en 2015. La seule mise en place d’une nouvelle grille-horaire dans l’enseignement primaire est prévue pour 2020. C’est 2024 pour l’enseignement secondaire. La fin du processus de réforme est prévu pour 2028.

13 ans de travaux ! Les parents qui ont été convié à participer (puisque le pacte d’excellence prévoyait une dimension participative) ont toutes les chances de n’avoir plus aucun enfant dans l’enseignement lorsque le fruit de leurs travaux seront mis en oeuvre.

Il est intéressant de comparer avec la Pologne️ qui connaît actuellement une réforme de son enseignement : une modification complète de la structure des études qui passe d’un système avec 6 ans en Primaires, puis 3 ans en “Junior High School”, et 3 ans en “High School”, à un système avec 8 ans en Primaires, puis 4 ans en “High School”.

… Tout ça en 10 mois ! 10 MOIS !

Cette réforme est portée par le parti “Droit et Justice”, des frères Kaczynski, au pouvoir depuis 2015. Un parti classé comme conservateur, euro-sceptique, de “droite populiste”. Par là, ce parti a répondu à la demande de son électorat de revenir à un système que la Pologne connaissait avant 2009. (article : https://goo.gl/fdxcus) Continue reading Brève réflexion : partis populistes / partis traditionnels : trop vite ou trop lent ?

Ecole secondaire à Genappe : Ma carte blanche dans La Libre Belgique

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Parution, aujourd’hui, de ma carte blanche dans Lalibre.be concernant le projet d’école secondaire à Genappe ! Merci à eux pour l’illustration (de Olivier Poppe) qui représente très bien cette concurrence entre le projet Nespa-Bw porté par des parents de la commune, et le projet de Collège archiépiscopal “venu d’en haut”, parachuté sur la commune par les institutions de l’enseignement catholique.

Dans l’enseignement comme ailleurs, les oppositions actuelles se structurent entre des projets collaboratifs portés par les citoyens et des initiatives plus politiques émanant d’institutions qui veulent garder la main sur les territoires. Tel est un des enjeux actuels de l’enseignement. Il faut espérer que la Ministre Marie-Martine SCHYNS saura y répondre en respect du Pacte scolaire…

Merci de partager un maximum ! L’enjeu en vaut la peine ! 😉

“Il faut commencer par cesser d’être professeur pour pouvoir l’être” – Hommage à Jean-Pierre Vernant

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Le blog “Alchimie du Collège, de Mara Goyet, enseignante en Histoire-géo, en France, publie un extrait très intéressant de Jean-Pierre Vernant, à propos de la relation professeur-élève, qui rejoint assez bien mon article de 2010 “Dois-je accepter mes élèves sur Facebook ? Ou comment devenir un prof 2.0 ?“… 

Jean-Pierre Vernant est un historien et anthropologue français. Il a enseigné dans les lycées, et a été professeur au Collège de France. C’est également une grande figure de la Résistance française.

Vernant2« Un professeur fait du théâtre quand il arrive dans une classe. Mais il y a différentes manières de s’y prendre. On peut taper sur la table et faire sentir toute la distance qui sépare les élèves du professeur. On peut aussi jouer le jeu inverse, et c’est ce que je faisais quand j’enseignais au lycée : non seulement en tutoyant les élèves, mais en s’efforçant d’abolir, jusque dans sa tenue vestimentaire et son vocabulaire, tout indice d’une autorité conférée par une hiérarchie sociale. Evidemment, le professeur sait bien, quelle que soit la stratégie qu’il adopte, que ce n’est pas la même chose d’être élève et d’être professeur. Celui qui est sur le banc et celui qui est derrière le bureau n’ont pas le même statut. La stratégie de la non-distance peut être très adroite ou, au contraire, amener celui qui l’emploie à la catastrophe. Mais s’il y recourt plutôt qu’à une autre, ce n’est pas par pure stratégie. C’est parce qu’elle correspond à l’idée qu’il se fait du rapport entre maître et élève, de ce qu’est un groupe. Si on entre dans le jeu de l’abolition de la hiérarchie, ce n’est pas simplement de l’habileté, c’est aussi une esthétique, et une éthique de la relation sociale.

Il faut commencer par cesser d’être professeur pour pouvoir l’être. Cela signifie obligatoirement – à mon avis c’est une idée grecque- que toute relation sociale, avec une classe comme avec le groupe dans lequel on s’est engagé dans la Résistance, implique un ciment qui est l’amitié. Cet élément fondamental est le sentiment d’une complicité, d’une communauté essentielle sur les choses les plus importantes. Dans le rapport du professeur avec ses élèves, c’est le fait de partager une certaine idée de ce que doit être quelqu’un, d’avoir en commun une certaine forme de sensibilité, d’accueil à autrui, de s’accorder sur l’idée qu’être autre signifie aussi être semblable. »

SOURCE : Jean-Pierre Vernant, “Tisser l’amitié”, in Entre mythe et politique, Le Seuil, 1996

A mon sens, il y a 3 types de professeurs : ceux qui ont de l’autorité, ceux qui n’arrivent pas à en avoir, et ceux qui refusent de fonder leur enseignement sur une forme d’autorité de statut.

Par rapport à ma pratique en tant qu’enseignant, il y deux éléments de cet extrait dans lesquels je me reconnais particulièrement bien :

  • L’abolition de tout indice d’une autorité conférée par la hiérarchie sociale (via le vocabulaire et la tenue vestimentaire);
  • L’abolition de la hiérarchie comme éthique de la relation sociale.

Comment est-ce que je comprends cette phrase : “Il faut commencer par cesser d’être professeur pour pouvoir l’être” ? 

Les meilleurs profs sont, à mon sens, celles et ceux qui ne se prennent pas pour des “Professeurs”, mais qui veulent SIMPLEMENT et PLUS QUE TOUT, ENSEIGNER quelque chose à leurs élèves, conférant tout son sens à l’étymologie du mot “Professeur” : “celui qui enseigne“…

Quand c’est Ashton Kutcher qui le dit…

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L’acteur Ashton Kutcher a eu quelques mots intéressants lors des Teen Choice Awards. Loin des discours convenus, et commerciaux, l’acteur a livré ses 3 conseils à la jeunesse :

1. “I believe that opportunity looks a lot like hard work”

Premier job à 13 ans, en aidant son père à monter des bardeaux (tuiles en bois) sur les toits, puis la plonge dans un resto, et ainsi de suite. Ashton Kutcher explique qu’il n’a jamais quitté un job sans en avoir un suivant, et que chacun de ses jobs a été une étape supplémentaire vers son succès actuel. Les “opportunités” n’apparaissent donc que lorsqu’on travaille dur.

2. “The sexiest thing in the entire world is being really smart”

“La chose la plus sexy dans le monde entier, dit-il, est d’être réellement intelligent. Et d’être attentionné, et d’être généreux. Tout le reste n’est que conneries que l’on essaye de vous vendre pour vous faire vous sentir moins sexy. Ne les achetez pas. Soyez intelligent, soyez attentionné, soyez généreux.”

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3. “Build a life — don’t live one”

Le troisième conseil est directement inspiré par Steve Jobs : “Quand on grandit, on nous dit que le monde est tel qu’il est, et qu’il faut vivre sa vie dans ce monde, sans avoir trop de problème… avoir un diplôme, un job, gagner un peu d’argent, avoir une famille, etc. Mais il faut savoir que tout ce qui est autour de vous, que l’on appelle ‘vie’, a été conçu par des gens qui ne sont pas plus intelligents que vous. Et vous pouvez construire vos propres choses, vous pouvez construire votre propre vie”…. Ne vivez pas simplement votre vie – construisez-la !

Leçon d’Empowerment

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Marcus (mon fils, bientôt 3 ans, en trottinette): “C’est ma trottinette qui veut aller à droite !

Moi : “C’est pas la trottinette qui décide où tu vas ! C’est toi qui décides où va la trottinette !

– Je pense que c’était sa première leçon d'”Empowerment” –

Marcus : “Oui, c’est moi qui décide parce que j’ai une bouche; la trottinette, elle n’a pas de bouche…”

– Bonne constatation ! Le processus d'”Empowerment” passe certainement par une prise de parole –

Photo : ONG “Skateistan qui fait du “Youth Empowerment” par le Skateboard en Afghanistan et au Cambodge… Aller jeter un coup d’oeil sur leur site !