Nouvelle parution : “L’approche UNE santé, UNE médecine”, Néo Santé, mars 2021, n°109, p. 24.
Je publie, ce mois-ci, dans Néo Santé : “L’approche UNE santé, UNE médecine”. Pourquoi “une” santé et “une” médecine ? Parce que cette approche intègre la santé humaine, la santé animale et la santé de l’environnement qui les entoure. ⠀ ⠀ C’est en réalité quelque chose qu’on redécouvre, parce que cette approche intégrée existait dans les premières civilisations humaines (traces dans les papyrus d’El-Lahoun en Egypte), dans la dynastie Zhou en Chine, ou encore dans la tradition indienne. On doit la version moderne de “One Health – One Medicine” à Calvin Schwabe (1927-2006), épidémiologiste vétérinaire américain. ⠀ ⠀ Cette approche permet d’aborder les “zoonoses” (maladies qui se transmettent de l’humain à l’animal et inversement — ce qui représente quand même 61% des maladies infectieuses affectant l’humain), et de les relier à des phénomènes comme la déforestation, les changements climatiques, l’urbanisation ou l’élevage intensif.⠀ ⠀ Je précise que cet article ne parle pas de pangolin… mais je cite quelques autres exemples comme les moustiques et la fièvre de la Vallée du Rift, ou les chauve-souris et le virus Nipah.
Nouvelle parution : “Il y a élevage et élevage”, Néo Santé, mai 2020, n°100, p. 24. Parution dans Néo Santé, ce mois-ci, de la suite de mon dossier sur la viande “nourrie à l’herbe” et des poulets et des porcs “en libre pâturage”. Si l’on veut manger “paleo”, il ne faut pas juste regarder ce qu’on a dans son assiette. Il faut avoir une vision de toute la chaîne alimentaire, c’est en particulier vrai au niveau de la viande. ⠀ ⠀ L’élevage industriel est problématique pour les écosystèmes, et pour les populations qui vivent à proximité de ces véritables “usines à viande” : ruissellement du lisier jusque dans les rivières, sur-utilisation des antibiotiques, destruction des pâturages, etc. ⠀ ⠀ Mais un autre modèle émerge, qu’on appelle parfois “agriculture régénérative”, parce qu’elle veille à ne pas appauvrir les ressources nécessaires à l’élevage. Ces fermes pratiquement auto-suffisantes font cohabiter la faune et la flore de la manière la plus efficiente possible. Et cette méthode est en train de démontrer sa rentabilité !⠀ Je vous copie ici l’extrait d’un article paru dans Frontiers in Nutrition (2019) :
“La santé du bétail, la santé des humains et la santé de l’environnement sont liées à la diversité végétale et à la richesse phytochimique des pâturages. La santé est réduite lorsque le bétail se nourrit de monocultures ou de grains. La richesse phytochimique des pâturages améliore la richesse biochimique de leur viande. Elle protège leur viande de l’oxydation des protéines et de la peroxydation des lipides, qui provoque, chez l’humain : inflammation, problèmes cardiovasculaires et cancers.” ⠀ Il n’y a donc pas lieu de distinguer ce qui est sain pour l’humain, pour l’animal dont il se nourrit et pour l’environnement dans lequel ils évoluent tout deux. ⠀
Nouvelle parution : “Les avantages de la viande de pâturage”, Néo Santé, n°99, avril 2020, p. 24. Manger “paléo”, c’est bien sûr manger comme on a mangé durant des millions d’années. Mais pour bien faire, en matière de viande, il faudrait aussi manger des animaux qui ont, eux aussi, mangé comme ils l’ont fait durant des millions d’années…
Et puis, on préconise de “bouger” comme on a bougé durant des millions d’années… Mais il faudrait aussi que les animaux dont on se nourrit aient eu la possibilité de bouger comme ils sont censés bouger.
Dans cet article, je fais le point sur les avantages de la viande élevée en pâturage. En particulier les boeufs (“grass-fed beef”) et les poulets (“free range”)… À lire dans Néo Santé…
Il y a quelques jours, j’ai partagé sur les réseaux sociaux ce qui, selon moi, devrait constituer la colonne vertébrale d’un nouveau mouvement politique. J’ai eu plein de retours positifs et c’est très cool ! ❤️
Heureux de voir qu’on est nombreux et nombreuses à vouloir créer quelque chose. 👊
Mais cela nécessite pas mal d’explications et de précisions. C’est vers cela qu’est en train d’évoluer le bouquin sur la question d’empowerment, sur lequel je bosse depuis des années, ce qui est logique puisque ça en est un peu le terreau… Mais en attendant, voici quelques précisions…
LA MOTIVATION ?
Pour l’expliquer, je pourrais reprendre les mots de KERY JAMES :
“À qui la faute ? J’n’essaye pas d’nier les problèmes Je n’compte pas sur l’État, moi, j’compte sur nous-mêmes À qui la faute ? Cette question appartient au passé J’n’ai qu’une interrogation moi : ‘Qu’est-ce qu’on fait ?’”
> > > Qu’est-ce qu’on fait ? On essaie de construire quelque chose ⤵️
LA RÉCEPTION ?
A 40 ans, je ne ressens plus le besoin de me rattacher à des courants ou des idéologies. Et je vous invite à faire de même. Je pense qu’un projet politique doit émerger sur ces 7 éléments. Si quelqu’un qui se dit “de gauche” est d’accord avec moi, je ne vais pas me dire “Merde ! Quelqu’un de gauche est d’accord avec moi, il faut que je modifie mes propos !” Ca vaut aussi pour des gens “de droite”. Je propose ici ce en quoi je crois, je ne vais pas changer quoi que ce soit selon les étiquettes portées par celles et ceux qui seraient d’accord ou pas avec moi. Les arguments de chacun et chacune m’intéressent, pas les étiquettes qu’ils et elles se sont collées sur le front…
POURQUOI CES 7 ÉLÉMENTS-LÀ ?
Ils composent 2 “trios”, qui s’articulent autour de l’idée de démocratie, qui est par conséquent centrale.
Les 3 premiers éléments constituent une échelle, allant de l’humain à la famille puis au niveau local.
1) Tout projet politique doit mettre [L’HUMAIN] au centre.
Ou, dit autrement, l’humain comme mesure de toutes choses, pour paraphraser Protagoras. Je pourrais aussi citer Cicéron “aux yeux de l’homme, rien ne doit avoir plus de prix qu’un homme”. Volontairement, je n’ai pas utilisé le mot “Individu” qui est trop restrictif. Ce n’est pas un projet individualiste. Parler d’humain permet de considérer l’individu, d’une part sans sa dimension “sociale” (au sens d’Aristote : nous sommes des animaux sociaux ou politiques), et d’autre part dans son évolution (nous sommes le fruit de plusieurs millions d’années d’évolution). Ce dernier point a beaucoup d’importance en matière de santé et d’écologie par exemple… ou encore d’alimentation 😉 Mais aussi en matière de mobilité et d’urbanisme : celles et ceux qui pensent la ville devraient se rappeler que celles et ceux qui y vivent, y travaillent et y commercent sont des êtres en moyenne de 1,60m, 60 kg, et qui en règle générale ont 2 jambes, et se déplacent à 5km/h (et pas des êtres d’une tonne, avec un moteur et se déplaçant à 50 km/h).
Suite à ma lettre au roi, je voulais clarifier cette distinction importante.
Nous habitons toutes et tous dans un village ou une ville
spécifique, au sein d’une province ou d’un département ou d’un canton, au sein
d’une région, au sein d’une nation, au sein d’un continent, et au final sur
Terre. Cette structure pourrait s’apparenter un peu aux poupées russes, les matriochkas.
Chacun de ces niveaux est tout à fait défini. Quand on parle
d’une nation, on peut la définir très précisément, on connaît sa superficie,
ses frontières, sa population. Idem pour une région, un département ou une
province.
On peut définir très précisément la limite, entre ce qui fait partie de ce territoire (l’”in-group” ou l’”endogroupe”) et ce qui est extérieur au territoire (l’”out-group” ou l’”exogroupe”).
Et être nationaliste, régionaliste ou provincialiste, c’est
privilégier un seul de ces niveaux. Et ne considérer ni tout ce qui est
en-dessous, ni tout ce qui est au-dessus.
Pour un ou une nationaliste, par exemple, la seule frontière pertinente, c’est celle de la nation : peu importe de quelle région ou province on vient au sein de cette nation, l’important est d’appartenir à cette nation, par opposition à celles et ceux qui n’y appartiennent pas.
De même, certains vont privilégier la région comme
territoire d’appartenance principale. Tout ce qui sera en-dessous (des
sous-régionalismes) n’aura pas d’intérêt pour eux, et ils ne reconnaîtront pas
d’appartenance aux échelles supérieures : la nation, le continent, etc.
Vous avez compris le principe…
Le localisme, c’est privilégier “ce qui est local”. Et l’immense intérêt de cette vision, c’est précisément que le “local” N’A PAS DE DÉFINITION. Selon de quoi on parle, le “local” aura des étendues différentes.
Petite synthèse sur les villes à taille humaine (et durables)…
Si vous me suivez depuis un petit temps, vous savez que la question de l’échelle est primordiale pour moi, en particulier le fait de garder des échelles “humaines” dans le développement de nos sociétés. Ca rejoint aussi la question de la structuration du territoire.
Ces questions, Léon Krier, architecte et urbaniste luxembourgeois, né en 1946, y a admirablement répondu dans un texte que l’on peut trouver ici en ligne…
Je vous en fait un résumé en français :
1) L’unité territoriale de base, c’est le quartier (“urban quarter”). La ville (“city”) doit être pensée comme une fédération de quartiers autonomes. Grande ou petite ville, ça dépend uniquement du nombre de quartiers fédérés.
2) Chaque quartier doit avoir son propre centre, sa périphérie et ses limites. En fait, chaque quartier est comme une “petite ville” dans la ville. L’article de Léon Krier a pour titre “The City Within the City“.
3) Un quartier doit intégrer toutes les fonctions quotidiennes de la vie urbaine : logement, travail, loisir… dans un territoire dont les dimensions se basent sur le confort d’une personne qui se déplace à pied (c’est-à-dire pas plus de 35 hectares et 15.000 habitants). Continue reading Quelle est la bonne taille pour une ville ?→
Je publie ici – avec l’autorisation de Nassim Nicholas Taleb et de Joe Norman – la traduction en Français d’un court article publié dans la revue “Issues in Science and Technology” (2015: 31[4]), intitulé : “Climate Models and Precautionary Measures“.
Le “principe de précaution” est souvent mal compris, en particulier en matière de changements climatiques. Les auteurs (Taleb, Norman, Bar-Yam & Read), spécialistes, à différents titres, des systèmes complexes et de la gestion du risque, rappellent que :
S’il y a de l’incertitude dans les modèles (et qu’il n’y a pas de “preuves”).
Et si les conséquences sont à grande échelle (la planète) et irréversibles (nous n’avons qu’une planète),
Alors, il relève de la Science de ne pas prendre de risques.
S’il y a un risque de déstabiliser le climat (même avec une probabilité très faible), il faut réduire les émissions de dioxyde de carbone, même indépendamment de ce que disent les modèles climatiques.
Mais ce résumé ne rend pas compte de l’intérêt de ce court texte. Je vous invite à le lire ci-dessous (ce n’est qu’une page) ⬇️⬇️⬇️ ET À LE PARTAGER AU MAXIMUM !!
. . .
Texte “Modèles climatiques et mesures de précaution” Norman, J., Bar-Yam, Y., Read, R., Taleb, N. (2015). Climate Models and Precautionary Measures. (comment). Issues in Science and Technology, 31(4).
Le débat politique sur le changement climatique anthropique, abordé par Saltelli et ses collègues, tourne généralement autour de la précision des modèles. Les personnes qui affirment que les modèles font des prévisions précises plaident en faveur de politiques spécifiques pour enrayer les effets dommageables du changement climatique prévus par ces modèles ; ceux qui doutent de l’exactitude de ces modèles invoquent, quant à eux, l’absence de preuves fiables de préjudice pouvant justifier une action politique.
Ces deux alternatives ne sont pas exhaustives. On peut éviter le “scepticisme” de ceux qui remettent en question les modèles climatiques existants, en définissant le risque de la manière la plus simple possible, à l’échelle mondiale. Autrement dit, nous devrions nous demander quelle serait la bonne politique si nous n’avions pas de modèles fiables ?
Un message qui me semble fondamental dans ce podcast de Miranda Alcaraz (Street Parking) : nous devons être RESPONSABLES de tous nos problèmes MÊME SI CE N’EST PAS DE NOTRE FAUTE !
Je répète : même si quelque chose n’est pas de notre faute, si ça nous pose un problème, il faut prendre la responsabilité d’agir… au lieu d’attendre que le “vrai fautif” agisse… parce qu’il est tout à fait possible que ça n’arrive jamais.
Tout ça est très vrai en matière de santé, de nutrition, d’entraînement, d’entrepreneuriat, d’emploi, etc…
Je vous conseille vivement ce podcast de Rich Roll avec le docteur ZACH BUSH MD : “GMOs, Glyphosate & Gut Health” !
En deux mots, Zach Bush fait partie des quelques médecins US certifiés dans 3 spécialisations : en médecine interne, en endocrinologie & métabolisme, et en soins palliatifs.
Il est entre autres reconnu pour ses recherches sur la perméabilité de la paroi intestinale, à l’Université de Virginie. Surtout, il fait le lien entre la santé des sols et la santé de nos intestins.
Une réflexion très rapide (en courant ce matin dans les bois), par rapport à la structuration du territoire…
Quand on se balade dans la nature, on passe par tout un ensemble de lieux-dits, le plus souvent liés à des éléments naturels : rivières et ruisseaux, moulins, bois, monts, vallées, rochers, vieilles fermes, etc.
Et on retrouve pratiquement tous ces éléments naturels dans les cartes, et les textes du Moyen-Âge (chartes, chroniques, etc.), parce que ces éléments structuraient l’espace : limites de duchés et comtés, propriétés, dépendances, dîmes, etc. En fait, ces éléments ont structuré notre espace durant des milliers d’années (probablement des millions même si on n’en a pas de traces écrites).
Dit autrement, les cartes IGN des randonneurs et randonneuses sont assez similaires aux cartes Ferraris (1770-1778) des historiens et historiennes.
Les éléments naturels, liés au territoire et au terroir, structurent bien mieux, et plus naturellement, l’espace que les autoroutes qui coupent les campagnes, divisent les hameaux, etc., ou que les centres commerciaux en périphérie des centres villes et des lieux de vie…
Comprenons-nous, il est évidemment compliqué, avec le mode de vie actuel, de se passer des grands axes autoroutiers, des pôles économiques, etc., mais les aménagements futurs devraient à mon sens retrouver le lien avec l’histoire et la topologie géographique.
Au risque de me répéter (je l’ai écrit dans plusieurs textes), la transition vers un nouveau modèle de société doit, je crois, commencer par une réflexion sur la structuration du territoire. Et on ne construira pas une société plus respectueuse de l’environnement sans structurer le territoire de cette société sur son environnement naturel.
Pour être précis, dans le projet de construire quelque chose de nouveau, je mettrais d’abord autour de la table – avant les sociologues, les politologues et les économistes -, des géographes et des historiens et historiennes. D’abord réfléchir au territoire (déterminé par des éléments naturels et fruit d’une longue histoire). Et puis réfléchir à quel société on construit sur ce territoire.
Des géographes et des historiens et historiennes intéressés ?