Brève réflexion sur la structuration du territoire

Une réflexion très rapide (en courant ce matin dans les bois), par rapport à la structuration du territoire… 

Quand on se balade dans la nature, on passe par tout un ensemble de lieux-dits, le plus souvent liés à des éléments naturels : rivières et ruisseaux, moulins, bois, monts, vallées, rochers, vieilles fermes, etc.

Et on retrouve pratiquement tous ces éléments naturels dans les cartes, et les textes du Moyen-Âge (chartes, chroniques, etc.), parce que ces éléments structuraient l’espace : limites de duchés et comtés, propriétés, dépendances, dîmes, etc. En fait, ces éléments ont structuré notre espace durant des milliers d’années (probablement des millions même si on n’en a pas de traces écrites).

Dit autrement, les cartes IGN des randonneurs et randonneuses sont assez similaires aux cartes Ferraris (1770-1778) des historiens et historiennes.

Les éléments naturels, liés au territoire et au terroir, structurent bien mieux, et plus naturellement, l’espace que les autoroutes qui coupent les campagnes, divisent les hameaux, etc., ou que les centres commerciaux en périphérie des centres villes et des lieux de vie…

Comprenons-nous, il est évidemment compliqué, avec le mode de vie actuel, de se passer des grands axes autoroutiers, des pôles économiques, etc., mais les aménagements futurs devraient à mon sens retrouver le lien avec l’histoire et la topologie géographique.

Au risque de me répéter (je l’ai écrit dans plusieurs textes), la transition vers un nouveau modèle de société doit, je crois, commencer par une réflexion sur la structuration du territoire. Et on ne construira pas une société plus respectueuse de l’environnement sans structurer le territoire de cette société sur son environnement naturel.

Pour être précis, dans le projet de construire quelque chose de nouveau, je mettrais d’abord autour de la table – avant les sociologues, les politologues et les économistes -, des géographes et des historiens et historiennes. D’abord réfléchir au territoire (déterminé par des éléments naturels et fruit d’une longue histoire). Et puis réfléchir à quel société on construit sur ce territoire.

Des géographes et des historiens et historiennes intéressés ?

Pour aller plus loin :

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La “Génération Transition” : Retour sur l’enquête “Génération Quoi ?” de la RTBF

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Petit retour sur l’enquête “Génération Quoi ? – Autoportrait des 18-34 ans en Belgique francophone“, réalisée par la RTBF et analysée par les sociologues Johan Tirtiaux et Jérome Pieters. Pas mal de choses ont été écrites ou commentées lors de la parution de l’enquête, la semaine passée, mais je voulais revenir sur quelques éléments qui me semblent importants, dans une optique de mobilisation collective.

Les jeunes veulent s’engager : 61% d’entre eux déclarent qu’ils seraient prêts à participer demain ou dans les mois prochains à un mouvement de révolte de grande ampleur. C’est surtout le cas des ouvriers (73%) et des chômeurs (68%).

  • 95% pensent que l’argent tient une place trop importante dans notre société,
  • 95% pensent que la finance dirige le monde,
  • 94% pensent qu’il y a trop d’injustice.

Mais l’offre politique actuelle ne répond à aucune de leurs attentes d’engagement : 90% des répondants déclarent ne pas avoir confiance dans la politique. Imaginez un peu : seule une personne entre 18 et 34 ans sur 10 a encore confiance dans la politique, telle qu’elle se présente actuellement, avec ses partis, son système électoral, ses institutions. 57% ne voudraient pas s’engager dans une organisation politique (alors que, comme on vient de le montrer, 61% seraient prêts à participer à un mouvement de révolte).

DENVER - AUGUST 27: (L-R) Jojo Peace, Jamie Laurie, lead singer of the Flobots and Zach de la Rocha (C) lead singer of Rage Against the Machine join the Iraq Veterans Against The War group in an anti-war march from the Denver Coliseum to the Pepsi Center during the 2008 Democratic National Convention on August 27, 2008 in Denver, Colorado. U.S. Sen. Barack Obama (D-IL) will be officially be nominated as the Democratic candidate for U.S. president on the last day of the four-day convention. (Photo by Doug Pensinger/Getty Images)
(Photo by Doug Pensinger/Getty Images)

Les auteurs de l’étude rajoutent : “les jeunes semblent déçus par des hommes politiques qui ne leur paraissent pas à la hauteur des problèmes de nos sociétés et des problèmes qu’ils rencontrent“.

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“Emulation ou Compétition ?” : débat à l’Athénée Royal Verwée

J’interviendrai, ce samedi 21 avril 2012, dans le débat d’idées “EMULATION OU COMPETITION“, lors des journées portes ouvertes, à l’Athénée Royal Verwée, à Bruxelles, avec Albert Jacquard, Abraham Franssen, Altay Manço, Chouckri Ben Ayed, Claude Javeau, Gauthier Chapelle, Luc Schuiten, Paul Cobut et Roland Zanasi.

Dans mon intervention, j’essaierai de présenter mon point de vue de prof/sociologue/coach sportif. Je pense que ça donne une perspective assez originale sur la question de la compétition.

Je reviendrai, si le débat le permet, sur quelques points que j’ai déjà abordés dans les articles suivants :

Lieu : Rue Verwée, 12. 1030 Bruxelles. (Tram 92 : arrêt place Pogge).

Heures : J’interviendrai lors du premier débat, de 14h30 à 15h20.

Comment enseigner les comportements écologiques ? – Le PowerPoint

Le 28 avril 2011, j’étais invité à l’Athenée Verwée, à Schaerbeek, pour parler de l’enseignement des comportements écologiques. Cette conférence faisait suite à l’article publié dans le magazine “Imagine”, n°82, novembre-décembre 2010.

L’idée principale : le célèbre “dilemme du prisonnier” permet d’analyser les différentes réactions lorsqu’il faut adopter des comportements écologiques. Surtout, ça éclaire cette réaction typique : “on n’a pas envie de se priver si les autres ne le font pas“…

Voici le Powerpoint présenté aux élèves de 6ème “Sciences” :

[slideshare id=7912195&doc=powerpointverwe-110510113051-phpapp02]

 

Améliorer sa santé par une alimentation et une activité physique plus naturelles : le mode de vie « Paléo », Revue NéoSanté, mai 2011 – Notes & Références

Le premier numéro de la revue Néo Santé est sorti ! Néo Santé est une revue mensuelle de santé globale, réalisée par des journalistes professionels, en collaboration avec des praticiens spécialisés (medecins et thérapeutes). Axée essentiellement sur le décodage des maladies, elle est disponible sur abonnement annuel ou vendue au numéro, en version papier comme en version numérique, Néosanté vous propose chaque mois un grand dossier, une longue interview, un agenda et des infos brèves, ainsi que plusieurs pages d’articles et de témoignages sur le sens des maladies et les moyens naturels de les prévenir ou d’en guérir.

Dans ce premier numéro, je publie “Améliorer sa santé par une alimentation et une activité physique plus naturelles : le mode de vie « Paléo »“. Toutes les notes de l’article ont été publiées ici, afin d’utiliser au maximum les possibilités d’internet: Cliquez sur les liens, la majorité des articles cités sont lisibles ou téléchargeables en ligne ! Idéal pour aller plus loin 😉

NOTES

Page 30 :

Hill A, Ward S, Deino A, Curtis G, Drake R. Earliest Homo. Nature. 1992 ; 355 (6362) : 719-722.

Fenner JN. Cross-cultural estimation of the human generation interval for use in genetics-based population divergence studies. American Journal of Physical Anthropology. 2005 ; 128 : 415-423.

Carrera-Bastos P,  Fontes-villalba M, O’Keefe JH, Lindeberg S, Cordain L. The western diet and lifestyle and diseases of civilization. Research Reports in Clinical Cardiology. 2011 ; 2 : 15–35.

Macaulay V, Richards M, Hickey E, et al. The emerging tree of West Eurasian mtDNAs : a synthesis of control-region sequences and RFLPs. American Journal Human Genetics. 1999 ; 64 : 232-249.

Vigilant L, Stoneking M, Harpending H, Hawkes K, Wilson AC. African populations and the evolution of human mitochondrial DNA. Science. 1991 ; 253 : 1503-1507.

Eaton SB, Konner M, Shostak M. Stone agers in the fast lane : Chronic degenerative diseases in evolutionary perspective. American Journal of Medicine.1988 ; 84 : 739-749.

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En 2011, arrêtez de chercher la “pilule magique” !

On apprenait récemment, en Belgique, que l’utilisation de médicaments destinés à faire baisser le mauvais cholestérol a été multipliée par vingt au cours des douze dernières années. Un Belge sur cinq, âgés de plus de 35 ans, consomme des médicaments contre le mauvais cholestérol, des « statines ».

Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé recommande pourtant de ne considérer l’utilisation des statines que comme un des moyens, parmi d’autres, de prévenir de problèmes cardio-vasculaires. La priorité devrait aller, selon le centre, vers un changement de style de vie, comme arrêter de fumer, pratiquer plus d’exercice physique et s’alimenter sainement.

En gros, ce qu’on fait, c’est qu’au lieu de prévenir grâce à un mode de vie adapté, on médicalise la prévention.

La médicalisation de la prévention n’est qu’une des variantes du « quick fix » (Stephen R. Covey), du « bouton magique » ou encore de la « pilule magique » (Anthony Robbins) : on cherche la personne qui pourra mettre le doigt sur nos problèmes et nous guérir immédiatement, sans qu’on ait à s’attaquer à la cause de ces problèmes. On traite les symptômes au lieu de s’attaquer au problème.

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Le modèle paléolithique : 13 conseils pour retrouver un mode de vie sain

Ce texte est une synthèse en français d’un très bon dossier, très complet, en anglais, de Francis Heylighen, sur le site de l’ « Evolution, Complexity and Cognition Group » de la Vrij Universiteit Brussel. Ce résumé a été publié avec l’autorisation de l’auteur.


La philosophie de l’évolution permet de développer un mode de vie sain et heureux. En comprenant comment nous avons évolué en tant qu’êtres humains, nous aurons une meilleure compréhension de notre fonctionnement optimal.

La sélection naturelle a modelé notre corps et notre esprit pour une vie de chasseur-cueilleur. Les hominidés ont vécu de cette manière durant des millions d’années. L’agriculture n’apparaît qu’il y a plus ou moins 10.000 ans au Moyen-Orient, et plus tard dans le reste du monde. Par conséquent, nos gènes n’ont pas encore eu réellement le temps de s’adapter au style de vie de travailleur agricole ou industriel. Ils nous préparent toujours à une vie de chasseur et de cueilleur.

Cela signifie qu’il y a un problème fondamental d’adaptation entre notre style de vie actuel et le style de vie auquel nos gènes s’attendent. Cette discordance peut expliquer une foule de maladies appelées « maladies de civilisation » : maladies coronariennes, obésité, cancer, diabète, Alzheimer, dépression, stress chronique, anxiété, trouble du déficit de l’attention, etc. Ces maladies dégradent notre corps et notre esprit, tout en réduisant significativement notre espérance de vie et notre bien-être.

De ce point de vue, quel est l’aspect le plus fondamental du mode de vie du chasseur-cueilleur ? Celui-ci concevait la vie comme une aventure, c’est-à-dire comme une suite de challenges et de défis, à l’opposé de nos vies hautement régulées.

Le stress vécu par le chasseur-cueilleur est vif et intense : fuir devant un ours, tomber d’un arbre, traverser une rivière à l’eau très froide, etc. Ces stress sont de courte durée, mais intenses (de quelques secondes à quelques heures). La décharge d’adrénaline est suivie rapidement par un sentiment agréable de relâchement.

A l’inverse, le stress de la vie moderne est typiquement chronique, c’est-à-dire de faible intensité, mais de très longue durée (de plusieurs semaines à plusieurs années). Ce stress provoque entre autres un niveau élevé de cortisol, une hormone qui tend à diminuer la masse musculaire, affaiblir le système immunitaire, favoriser l’obésité, l’anxiété et la dépression.

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Comment enseigner les comportements écologiques ?

Voici les premiers paragraphes d’un article que j’ai publié dans le magazine Imagine, à propos de la manière d’enseigner les comportements écologiques. Je fais en fait référence à la théorie des jeux, et en particulier au “dilemme du prisonnier” face auquel on se retrouve lorsqu’on veut adopter un comportement écologique.

Comment enseigner les comportements écologiques ?
L’expérience du « dilemme du prisonnier »

Magazine Imagine, n°82, novembre-décembre 2010

Comment favoriser les gestes écologiques ? Et si l’optimisation de nos chances de succès passait par l’enseignement des comportements coopératifs ? C’est l’expérience du « dilemme du prisonnier », ce jeu qui montre comment chacun gagne, au bout du compte, en œuvrant apparemment « pour tous ».

Dans un article récent intitulé « Comment favoriser les comportements écologiques », Johanne Huart s’intéressait aux facteurs psychologiques pouvant favoriser ou empêcher l’adoption de comportements écologiques. Eric Lambin, dans son ouvrage Une écologie du bonheur, définit trois groupes d’individus en matière de comportement écologique. Les « écocentriques  » (représentant 20 % de la population), prêts à modifier leurs comportements vis-à-vis de la nature pour des raisons éthiques et par solidarité avec les générations futures ; les « suiveurs » ou « coopérateurs conditionnels » (60 % de la population), prêts à adopter des comportements écologiques à condition que tout le monde le fasse ; et les « free riders » (20 % de la population), poursuivant leur intérêt personnel indépendamment de toute préoccupation altruiste. Mon expérience d’enseignant dans le secondaire, où je donne des cours sur le réchauffement climatique, les économies d’énergie, la sauvegarde de la planète, etc., m’amène à poursuivre cette réflexion par le biais de la théorie des jeux, utilisée entre autres en sociologie. En réalité, cette idée m’est venue d’une réflexion récurrente de la part des élèves : « On n’a pas envie de se priver si les autres ne le font pas. » Voilà un problème que la théorie des jeux, et en particulier ce que l’on appelle le « dilemme du prisonnier », peut venir éclairer. Dans le but de le dépasser, et donc d’aller plus loin.

(…)

Lire cet article (2 pages) dans le magazine papier disponible chez votre libraire (en Belgique). Vous pouvez aussi le commander par courriel (envoyé par la poste, voir tarif ici) ou l’acheter au format PDF (3 euros).

Petite update : je me rends compte que l’article est en ligne sur Mondequibouge.be, à cette adresse : http://www.mondequibouge.be/index.php/2011/01/comment-enseigner-les-comportements-ecologiques-lexperience-du-«-dilemme-du-prisonnier-»/ Honnêtement, je ne sais pas ce que la revue Imagine pense de cette publication en ligne, mais personnellement, ça ne me dérange pas… Bonne lecture !