Brève réflexion sur notre désappropriation alimentaire

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Dans une perspective historique, ça ne fait pas très longtemps que notre alimentation s’est dégradée. Nos grands-parents ou arrières-grands-parents étaient, pour l’essentiel, capables de se nourrir par eux-mêmes : un potager, des poules, des lapins, quelques bêtes (souvent un cochon), des produits issus des fermes locales, de saison, pas de pesticides, etc. Ils mangeaient comme pas mal de gens voudraient arriver à re-manger actuellement.

Ce n’est qu’à la fin des années ’50 qu’on a commencé à se dire qu’on pourrait à la fois se décharger de la production de notre alimentation, et se libérer des contraintes de la nature, en déléguant toute notre alimentation à une minorité de producteurs, qui produiraient n’importe quel aliment, n’importe où, à n’importe quel moment de l’année, pour tout le monde. Et on s’est dit que c’était normal d’acheter des tomates cultivées en serres, à 3000 km, qui auront pris l’avion avant d’arriver dans nos assiettes en plein hiver… Toute la société a participé à cette erreur : producteurs, consommateurs, agriculteurs, distributeurs, vendeurs, industriels. Parce que c’était moderne, parce que c’était pratique, parce que c’était une belle promesse, parce que ça rapportait de l’argent. Mais toute un ensemble de maladies liées à l’alimentation ont grimpé en flèche, les terres agricoles se sont appauvries, la planète s’est réchauffée, et il y a un milliard d’êtres humains qui souffrent de malnutrition.

Mais 70 ans, c’est une toute petite erreur à l’échelle de notre Histoire. Si on fait le calcul depuis les premières sociétés sédentarisées (donc depuis qu’on n’est plus chasseurs-cueilleurs), ça fait moins d’1% de notre histoire ! En gros, c’est comme rater une sortie d’autoroute lorsqu’on part en vacances, c’est moins de 5 minutes sur un trajet de 8 heures ! C’est quoi 5 minutes ? Il est facile de retrouver la bonne route – elle n’est qu’à quelques minutes derrière nous ! – et ça n’a pas d’impact majeur sur le trajet…

… Bien sûr, c’est dans le cas où on se rend compte assez tôt qu’on fait fausse route, et qu’on cherche à retrouver le bon chemin. Si on s’obstine à poursuivre sur la route qu’on a prise en se trompant de sortie, les conséquences risquent d’être plus graves, et on arrivera moins vite, plus difficilement, ou pas du tout à destination…

Si vous voulez aller plus moi, cette réflexion rejoint ces 2 chapitres du livre en cours d’écriture :
Reprendre en main son alimentation et sa santé
Fuck this shit !! I’m gonna eat my own food !!

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