11 conseils pour être productif quand on écrit

Picture @ Ryan Morse

Blogueuse ou blogueur, auteur ou autrice, chercheur ou chercheuse, si l’écriture fait partie de vos activités, vous connaissez peut-être ces moments où vous avez plein d’idées… et ces moments où rien ne vient…

Je parle de l’écriture, parce que c’est ce que je connais le mieux, mais cela vaut probablement pour toute activité créative. Le fait est qu’on ne peut pas décider QUAND on a une idée.

Et c’est probablement ce qui distingue le plus de telles activités créatives, basées sur des moments d’inspiration, d’autres activités professionnelles : je peux décider quand je vais envoyer un e-mail, quand je vais faire mes factures, quand je vais lire tel rapport ; je ne peux pas décider quand j’aurai une idée d’article.

Pour autant, est-ce qu’il y a moyen de créer les conditions qui favorisent l’émergence d’idées ? Ces dernières années, j’ai essayé de tracker ces conditions, c’est-à-dire ces modes d’organisation, de gestion des tâches et d’horaire, qui permettent de favoriser l’apparition d’idées nouvelles, et leur transformation en textes.

Ca vaut pour moi, et je ne peux en rien assurer que ça vaille pour tout le monde. Néanmoins, j’ai retrouvé certains de ces éléments chez d’autres auteurs, ou chez celles et ceux qui ont également réfléchi aux processus créatifs.

1. Ne pas être submergé de boulot

Comme l’explique très bien Tim Ferriss, dans un article sur le “Deload” (phase où on se décharge de certaines choses), les idées émergent rarement dans les journées / périodes rythmées par des “Zut ! J’ai oublié d’envoyer ce mail !“, “Il faut absolument que je réponde à untel !“, “Il faut que je me rappelle de…“, etc.

On n’est jamais aussi productif que lorsqu’on n’a pas l’esprit (pré-)occupé par 10.000 petites tâches à faire.

J’ai, en particulier, remarqué que, lorsqu’on a des tâches en suspens, le cerveau tourne un peu en boucle en revenant dessus. C’est l’effet Zeigarnik : le cerveau se rappelle plus facilement une tâche incomplète qu’une tâche complétée. Donc, avoir une longue liste de mails “hyper urgents” auxquels vous devez répondre depuis 5 jours, n’aide pas à l’émergence de nouvelles idées. Cette liste de mails virevolte dans votre esprit et ne vous permet pas d’avoir toute la liberté de penser à autre chose. Ou, autre image : vous trainez cette longue liste comme un boulet qui vous empêche d’avancer à pleine vitesse.

Mon conseil : Compléter un maximum de tâches qui sont en suspens… ou rayez-les de la liste. Une tâche qu’on a reportée durant des jours et des jours n’était peut-être pas vitale. En fait, ça rejoint une idée de Taleb que j’aime beaucoup : il y a un genre d’instinct à la procrastination. On sait instinctivement ce qu’on peut reporter et ce qu’on doit faire immédiatement. Ainsi, si vous êtes poursuivis par un ours, vous n’allez pas procrastiner la fuite. Ce qu’on reporte continuellement n’est généralement pas vital.

2. Avoir beaucoup de temps devant soi

C’est quelque chose qui est très bien expliqué, dans un article de Paul Graham, intitulé : “Maker’s Schedule, Manager’s Schedule“. L’auteur explique qu’il y a deux types d’organisation du temps, dépendants des tâches qu’on a à effectuer.

  • D’un côté, l’horaire du type “manager” : des intervalles d’une heure, par exemple, dans la journée, chaque intervalle étant consacré à une tâche spécifique : une réunion, un rendez-vous, une tâche administrative ou comptable, etc. Rajouter une tâche est alors juste un problème pratique : trouver un créneau libre dans l’agenda et y fixer la tâche.
  • D’un autre côté, l’horaire des “makers”. L’auteur parle des programmeurs, mais ça vaut tout à fait pour des écrivains, blogueurs, etc. Il est très difficile de bien écrire, ou de coder, lorsqu’on sait qu’on n’a qu’une heure devant soi. En fait, une heure représente parfois juste le temps pour bien se mettre dans la tâche.

Autrement dit, si vous savez que vous n’avez qu’une demi-heure, ou une heure, devant vous, vous n’arrivez même pas à commencer. Ca, ça m’arrive tout le temps !

En fait, un rendez-vous sur l’après-midi peut foutre en l’air tout une après-midi. On n’est jamais aussi productifs que lorsqu’on n’a rien de prévu dans les heures qui suivent.

On n’est jamais aussi productifs que lorsqu’on n’a rien à faire.

Ferriss dit que la muse est plus probable de venir les jours qui ressemblent à des “lazy Sunday mornings”, des dimanches matin où on se prélasse.

Un auteur des plus productifs, comme Nassim Nicholas Taleb (“The Black Swan”, “Antifragile”, “Skin in the game”) rappelle à plusieurs reprises qu’il ne fixe pratiquement pas de rendez-vous dans ses journées, parce que chacun de ceux-ci lui paraît comme une contrainte. Il donne d’ailleurs très peu de conférences et participe à très peu d’événements.

Concrètement, j’ai remarqué que ça ne me servait à rien de me dire que j’allais me lever à 7h00 pour bosser une heure avant de conduire les enfants à l’école. Ca crée une limite immuable (conduire les enfants à l’école). Je serai plus productif si je commence à bosser en fin de journée, et que je sais que je peux m’arrêter vers 20h pour manger, ou que je peux sauter le repas et continuer à bosser jusqu’à l’heure d’aller dormir… ou que je peux sauter l’heure d’aller dormir et continuer à écrire si je suis bien parti. Bref, avoir un temps extensible devant moi me rend plus productif. Ce qui est paradoxal, parce que si j’ai 5 ou 6 heures devant moi, je vais peut-être arriver à effectuer la tâche en une heure. Alors que si je n’avais eu que 1h30 devant moi, je n’aurais pas pu effectuer cette tâche d’une heure.

… Moins on a de tâches, plus on est productif !

3. Ne pas travailler dans un environnement encombré

Mon bureau…

Je sais que ça se discute, et qu’on trouvera plein d’exemples de génies ou d’artistes qui ont travaillé au milieu d’un bordel inimaginable !

Néanmoins, ce qui me concerne, j’ai toujours remarqué qu’un bureau bien rangé permettait davantage l’apparition de nouvelles idées ou projets. Une fois que je me lance dans l’écriture d’un article, le bureau se charge de bouquins, d’articles et de notes en tout genre, mais avant ça, je préfère que mon bureau soit bien rangé.

C’est tout ce qu’on appelle le “decluttering” que prêchent les minimalistes, dont en particulier Leo Babauta, de Zen Habits, que je conseille vivement.

Georges Perec a écrit de très belles choses (comme toujours) sur le rangement de son bureau, dans Penser/Classer.

Je range encore assez souvent ma table de travail. Cela consiste à poser ailleurs tous les objets et à les remettre en place un à un. J’essuie la table de verre avec un chiffon (parfois imbibé d’un produit spécial) et je fais de même avec chaque objet. Le problème est alors de décider si tel objet doit ou non être sur la table (ensuite il faudra lui trouver sa place, mais cela n’est généralement pas difficile). Cet aménagement de mon territoire se fait rarement au hasard. Il correspond le plus souvent au début ou à la fin d’un travail précis; il intervient au cœur de ces journées flottantes où je ne sais pas très bien si je vais m’y mettre et où je me raccroche à ces seules activités de repli : ranger, classer, mettre de l’ordre.” (Georges Perec, “Penser/Classer”).

C’est exactement ça : entre deux moments de créativité, il y a un besoin pour ces moments où on range, on met de l’ordre, on met de côté tout ce qui concernait le travail précédent, et ça permet de libérer l’espace sur le bureau, afin de faire émerger de nouvelles idées, de nouveaux projets.

4. Effectuer des tâches manuelles

Là, c’est plus difficile à expliquer. Mais j’ai remarqué que j’ai davantage d’idées d’articles ou de projets, lorsque j’effectue des tâches manuelles : ça peut être jardiner, bricoler, cuisiner (même si je cuisine peu). Typiquement, faire de la soupe avec des légumes de mon potager m’amène généralement pas mal de nouvelles idées.

Comme c’est la même chose lorsque j’effectue une activité sportive qui nécessite peu de concentration et d’intensité, comme courir (et pas comme un WOD de CrossFit par exemple !), j’imagine que c’est lié à l’activité physique en soi, aux gestes répétitifs aussi peut-être.

En tout cas, être assis devant un ordinateur ne favorise pas, chez moi, la créativité.

Ca me fait penser à quelque chose qui est peut-être lié : de plus en plus de personnes qui bossent sur ordinateur se rendent compte de l’intérêt de se couper de leur ordinateur, régulièrement durant leur journée. Kevin Rose, par exemple, explique qu’il écoute des vinyles en travaillant : ça l’oblige à se lever tous les x temps pour retourner son vinyle ou le changer. Les ordinateurs tendent à centraliser toutes les tâches : on y travaille, on y écoute de la musique, on y communique avec d’autres, on s’y détend. En fait, à part pour les besoins “naturels” (manger, boire, aller aux toilettes), on pourrait aisément rester devant un ordinateur toute une journée. Je ne suis pas sûr que ça aide à la créativité. Levez-vous régulièrement pour mettre de la musique, pour regarder par la fenêtre (intérêt de fixer quelque chose d’éloigné après avoir regardé un écran durant longtemps), vous faire un café ou un thé, etc.

5. Tout noter “à chaud”

L’idée qui vient toute seule est toujours la meilleure. Si je me mets devant une feuille blanche et que je dois trouver des idées sur un sujet donné – quand bien même ce serait un sujet que je connais bien – ces idées seront toujours moins bonnes que celles qui arrivent d’un coup, à n’importe quel moment.

Par conséquent, je note tout au moment où ça vient. J’ai comme ça des dizaines de petits carnets, remplis de notes en tout genre.

Le carnet ou bloc-notes papier est ce qui me semble le mieux, mais j’utilise de plus en plus Google Keep, surtout pour pouvoir me dicter des notes et qu’elles soient directement restranscrites sur mes différents supports (ordinateur et mobile).

Ce qui est intéressant, c’est que lorsqu’il s’agit d’écrire un article, il suffit alors de rassembler toutes les notes sur le sujet. Ecrire revient presque, dans ces conditions, à composer un puzzle, à partir de toutes ces notes “écrites à chaud”. C’est lorsque j’arrive à faire cela que j’ai l’impression que mes articles sont les meilleurs.

Et idéalement, même l’article “puzzle” doit être écrit “à chaud”, c’est-à-dire qu’il y a un moment où je me dis : C’est maintenant qu’il faut que je publie un article sur tel sujet, à partir de toutes mes notes.

J’ai mis pas mal de temps à l’assumer, cela, parce que ça peut chambouler tout ce que j’avais prévu. Mais avec le temps, je me suis rendu compte qu’il fallait utiliser cette espèce d’énergie qui pousse à écrire sur tel sujet, à tel moment, plutôt que de reporter cela à un autre moment (où l’énergie risque d’être perdue). Incontestablement, l’énergie – parfois la colère ou la joie – d’un auteur au moment où il écrit, se ressent dans ses écrits. Un coup de gueule sur le moment sera toujours plus intéressant, à mon sens, qu’une écriture programmée, sur commande. C’est pourquoi autant d’articles de blogs commerciaux, commandés à des auteurs indépendants qui écrivent sur ce qu’on leur demande, sont aussi chiants à lire.

Là, par exemple, j’ai en fait plein de choses plus “urgentes” à faire qu’écrire cet article sur la productivité, mais j’ai tellement envie de l’écrire depuis ce matin, que je sais que c’est le bon moment pour le faire !

6. N’écrire que lorsque l’idée est claire

Dans ces moments où l’idée arrive “à chaud”, il est souvent facile d’écrire beaucoup. Les mots viennent tout seul. Autant quand on se force à écrire, ou quand on cherche une idée, l’écriture peut-être laborieuse ; autant quand on saute sur l’idée qui vient d’émerger, on peut écrire des pages et des pages. J’ai deux ou trois exemples comme ça. Le premier article que j’ai écrit sur la notion d’Empowerment, qui constituera l’introduction de mon livre sur la question, a ainsi été écrit lors d’un trajet en train vers Montpellier (où je traduisais lors d’une formation CrossFit chez mes amis de CrossFit Montpellier) : 5 à 6 heures devant moi, sans réelle distraction, une idée, un carnet de notes, et j’ai écrit ce que je pensais être un article sur la notion d’Empowerment. Sauf que ça faisait 30 pages et que je n’avais fait qu’introduire le sujet. Arrivé à Montpellier, je me suis dit que je devrais penser à en faire un livre.

Mes notes…

C’est donc au moment où une idée émerge clairement que c’est le plus facile de l’écrire. Ca rejoint la célèbre phrase de Boileau : “Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément“. C’est d’ailleurs un “truc” que j’utilise très souvent : si je dois refaire la même phrase ou le même paragraphe 3 ou 4 fois d’affilée, je me dis que c’est parce que mon idée n’est pas claire. J’arrête donc d’écrire, et je prends le temps de retravailler sur l’idée même (je schématise, je reconsulte quelques sources, je cherche de nouveaux faits, etc.).

Lorsqu’on est habitué à écrire, si les mots n’arrivent pas tout seuls, c’est souvent que l’idée n’est pas claire.

Beaucoup d’auteurs classiques s’en étaient rendus compte. En plus de Boileau, on peut citer :

  • Horace : Verbaque praevisam rem non invita sequentur (“Si la chose est bien vue, les mots suivront aisément“, Art poétique)
  • Cicéron : Ipsae res verba rapiunt (“D’eux-mêmes, les choses enchaînent les mots“, Les Fins, III)
  • Sénèque : Cum res animum occupavere, verba ambiunt (“Que la chose s’est emparée de l’esprit, les mots viennent en foule“, Controverses, III).

Tous sont cités par Montaigne dans ses Essais, lorsqu’il s’interroge sur les liens entre langage et connaissance.

Dans le même genre, Einstein, disait : “If you can’t explain it to a six year old, you don’t understand it yourself“.

Bref, si c’est trop compliqué à écrire, que les mots ne viennent pas, c’est que l’idée n’est pas claire.

7. Percevoir l’écriture comme le détricotage d’une idée

Le cerveau est surprenant. Les idées arrivent parfois un peu comme les rêves. C’est-à-dire que le temps de l’histoire d’un rêve ne correspond pas toujours au temps que ça vous a mis à rêver. Ainsi, si vous deviez expliquer tout ce qu’il s’est passé dans votre rêve, ça vous prendrait 10 minutes, mais il se peut que vous n’ayez mis que 2 ou 3 minutes à rêver de tout cela.

On sait qu’à durée égale, un rêve peut contenir plus ou moins d’événements selon le moment de la nuit, plus précisément le cycle de sommeil” (Montangero, J. “Rêve et cognition”).

Je crois que c’est encore plus vrai pour les idées : vous pouvez avoir une idée, en une seconde, que vous mettriez 5 pages à expliquer avec des mots. Une idée, une intuition, contient souvent tout un ensemble d’éléments, de protagonistes, de sous-idées, de causes, de conséquences, etc. En fait, il y a un côté “big-bang” : tout comme tout l’univers était concentré en un point, je crois que tout un article, tout un livre, peut parfois être concentré en une idée, une intuition.

Par conséquent, l’écriture consiste à détricoter cette idée en phrases, comme si on dépliait un papier tout chiffonné, concentré en une petite boulette de papier. Des dizaines de pages pouvaient se cacher dans cette idée surgie en une seconde. Et plus cette idée vous est apparue clairement, plus les phrases arriveront vite. A la Boileau : Les mots pour le dire arrivent aisément…

8. Marcher

Et si malgré tout cela, ça continue à bloquer ? Vous n’arrivez plus à avancer dans votre texte, vous avez beau retourner l’idée dans tous les sens, les mots ne viennent pas… Marchez !

Levez-vous, faites quelques pas. Pas besoin de faire une longue randonnée en montagne pour faire émerger l’idée et les mots qui viennent avec. Juste marchez un peu. Au pire, faites le tour du quartier.

Il y a un lien réel entre la pensée et le chemin. Le mot “méthode” vient du grec “méthodos” (“poursuite d’un chemin”), formé à partir de metá (“qui suit”) et de hodós (“chemin”). Avoir une méthode (de pensée, de réflexion, etc.), c’est suivre un chemin.

Les philosophes grecs ne s’étaient pas trompés, en particulier ceux de l’école péripatéticienne, fondée par Aristote. En grec ancien, peripatetikós signifie “qui aime se promener”. Aristote enseignait effectivement à Athènes en marchant avec ses élèves.

9. Donner de la matière à l’inspiration

Je ne crois pas que les idées pré-existent (dans un genre de “monde des idées” à la Platon), et qu’il suffirait de les découvrir, ce qui m’intéresse, c’est davantage le processus qui amène à la création d’une idée. C’est le modus operandi.

Il faut donc créer, construire, fabriquer ses idées. Et la matière première de ce processus de création, ce sont toutes les autres idées, publications, théories, etc.

Picture @ Michael D Beckwith

Donc, lisez ou informez-vous un maximum, en privilégiant les contenus les plus stimulants. Soyez le plus curieux possible. Plus un ouvrage vous donne envie de prendre des notes, plus il va créer de la matière nécessaire à la production de nouvelles idées, donc de contenu pour de nouveaux articles.

Si vous avez l’impression de devoir vous forcer à finir un livre, abandonnez-le. Vous perdez probablement votre temps.

Mon avis : la plupart des auteurs à succès français contemporains – éditorialites et autres chroniqueurs – ne présentent pas beaucoup d’intérêts. En contemporains, les auteurs / blogueurs américains sont beaucoup plus stimulants (Ferriss, Vaynerchuck, etc.). Nassim Nicholas Taleb est une mine d’or pour la créativité. Et je pense qu’il y a dans certains ouvrages de Bourdieu, plus d’idées et de matières à réflexion, que dans des bibliothèques entières (“Choses dites”, “Esquisse d’une théorie de la pratique”, “Méditations pascaliennes”, “La Distinction”, etc.).

Et puis les auteurs très anciens, de l’Antiquité, du Moyen-Âge et de la Renaissance restent une source d’inspiration phénoménale. Essayez ! Il y a, chez eux, une sagesse qui a traversé les siècles, ce qui la rend très robuste : Sénèque, Plutarque, Cicéron, Montaigne, Pascal, Voltaire, Kant, etc. C’est une trace de l’effet LINDY (développé par le mathématicien Mandelbrot) : dans le domaine inorganique, plus quelque chose est vieux, plus il vivra encore longtemps. Le fait qu’un ouvrage ait traversé les âges est probablement la meilleure preuve de son intérêt, et cela explique qu’on lira encore cet ouvrage dans longtemps. Il y a plus de chances qu’on lise encore Sénèque dans 200 ans… qu’Eric Zemmour ou Aymeric Caron.

Remarquez que ce n’est pas nécessairement dans le domaine de l’ouvrage que les idées vont émerger. C’est même rarement le cas. Les meilleures idées apparaissent souvent de liens qu’on fait entre différents domaines.

10. Discuter virtuellement

C’est peut-être mon côté agonistique (relatif au conflit), mais je suis d’autant plus productif que je dois argumenter ce que je dis. En fait, bon nombre d’articles que j’écris sont des réponses à des gens avec qui je ne suis pas d’accord.

… Sauf que souvent, cette discussion n’est que virtuelle. Soit, ce sont des gens que je connais bien, et j’anticipe la discussion que j’aurais avec eux. Soit, ce sont des gens que je ne connais pas personnellement, et j’imagine la discussion que j’aurais avec eux. Ca peut paraître bizarre, mais ça marche très bien, pour développer pas mal d’arguments à partir d’une idée centrale. Chacun de ces arguments pouvant faire l’objet d’un article en soi.

Testez, en vous trouvant quelques contradicteurs virtuels !

11. Ecouter un même morceau en boucle

Ce dernier truc peut paraître surprenant, mais je vous conseille de l’essayer. Il est très basique :

  1. Trouvez un morceau de musique qui vous plaît,
  2. Ecoutez-le en boucle.

Ca met quelques minutes (le temps d’écouter 3 à 4 fois le morceau), mais une fois qu’on est “in the zone”, ça permet une concentration sans pareille. La technique est utilisée également par Tim Ferriss, qui l’a lui-même repiquée à Matt Wullenweg, le créateur de WordPress.

Picture @ ExtensivelyReviewed

Je travaille toujours en musique, mais écouter une playlist m’amène vite à me déconcentrer (un nouveau morceau me plaît, j’ai envie d’en savoir plus, je cherche quelques infos sur le net, puis ça me fait penser à un autre groupe, je cherche d’autres infos…bref, la sérendipité habituelle !). A l’inverse, écouter un morceau en boucle permet de ne plus penser à ce morceau, et à se laisser guider par son rythme. C’est presque que comme un “mantra”.

En ce qui me concerne, ça marche particulièrement bien avec des groupes comme Disturbed, Sevendust, Refused. Mais je me rappelle avoir déjà écrit avec, en boucle, Saez ou Hubert Félix Thiéfaine…

Au final, certains sont d’ambiance permettent, je crois, de se mettre dans le même état de concentration, même si personnellement, je suis moins fan. Si par contre, ça vous intéresse, je conseillerais Mynoise.net, qui fournit un nombre impressionnant de sons d’ambiance, que l’on peut “customiser” selon ses envies.

A vous de tester !

J’espère que ces conseils pourront vous être utiles ! La seule manière de savoir, c’est de tester.

N’hésitez pas à me faire des feed-backs sur vos impressions et à partager vos propres astuces.

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2 thoughts on “11 conseils pour être productif quand on écrit

  1. MERCI,Je croyais être fou mais non on est deux.
    Je parle de la discution virtuelle.
    Permets moi de citer l’auteur.
    … Sauf que souvent, cette discussion n’est que virtuelle. Soit, ce sont des gens que je connais bien, et j’anticipe la discussion que j’aurais avec eux. Soit, ce sont des gens que je ne connais pas personnellement, et j’imagine la discussion que j’aurais avec eux. Ca peut paraître bizarre, mais ça marche très bien, pour développer pas mal d’arguments à partir d’une idée centrale. Chacun de ces arguments pouvant faire l’objet d’un article en soi. “YVES PATTE -11conseils pour être productif quand on ecrit”
    J’utilise cette technique mais je ne l’avais jamais prise au serieux.
    Je peux m’y raccrocher maintenant.
    Je vais tester
    Ciao

    • Oui, oui, vas-y ! Test à fond ! Tu n’es pas fou ! 😉 Parfois, on pose (sa pensée) en s’opposant. On n’écrit jamais dans le vide, on écrit toujours dans un espace et un temps avec plein d’autres avis en présence, ça a donc du sens de construire cet avis en opposition à plein d’autres avis…

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