Les “Devoirs” de Cicéron (2) : La vertu réside dans l’action

Poursuivons dans cette série de petits articles sur Cicéron et son Traité des devoirs [De Officiis].

L’article précédent montrait que Cicéron mettait l’accent sur une forme de connaissance, “phronèsis“, orientée vers l’action, et en particulier vers des actions justes et profitables pour tout le monde.

C’est qu’en fait, chez Cicéron, aucune des vertus de la beauté morale ne renvoie à de la connaissance pure. Il est toujours question d’action.

Extraits :

[#153] la connaissance et la contemplation de la nature seraient en quelque sorte mutilées et inachevées s’il n’en résultait aucune action réelle; or cette action se voit surtout dans la sauvegarde des intérêts humains; elle concerne donc la société du genre humain; elle est par conséquent à placer au-dessus de la connaissance.

[#15] cette espèce de la beauté morale qui réclame une action et non pas seulement la réflexion de l’esprit.

Cicéron rajoute encore 2 précisions :

La beauté morale se voit dans les actes et non dans la renommée :

[#64] Or la grandeur d’âme véritable et sage estime que cette beauté morale que poursuit avant tout la nature, réside dans les actes et non pas dans la renommée.

Néanmoins, même si la vertu réside dans l’action, il ne s’agit pas de ne pas réfléchir :

[#18] Toute la qualité en effet de la vertu réside dans l’action; cette action toutefois connaît souvent des interruptions, et bien des retours à l’étude sont accordés.

[#159] il s’ensuit qu’agir avec réflexion a plus de prix que de penser avec prudence

A cette dernière phrase, une note est ajoutée :

L’action réfléchie suppose la pensée prudente mais lui ajoute la valeur de l’action.

Donc l’action réfléchie va plus loin que la pensée prudente, et a plus de valeur…

[en résumé] : ACTION REFLECHIE > PENSEE PRUDENTE

Ca ne vous fait penser à rien ? 😉

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