Coronavirus : Don’t F*** With Nature

Sept mois après le début de l’épidémie, il faut à nouveau se confiner. Et ce que j’en retiens principalement, c’est : Don’t f*** with nature. 

C’est tout. Voilà. 

Bon, je vais développer un peu, mais ça peut vraiment se résumer à ça : Don’t f*** with nature

C’est un virus, sa seule finalité est donc de se répliquer pour survivre. Et pour cela, il a besoin de cellules hôtes. Ici en l’occurence, nos cellules humaines. 

Et comme il n’y a pour l’instant ni vaccin, ni traitement, il n’y a que deux choses à faire : laisser nos défenses immunitaires combattre le virus et empêcher qu’il puisse passer d’un organisme hôte à un autre. Je ne vais pas faire un cours de bio, ce que je veux dire, c’est que le virus n’en a rien à faire de nos libertés individuelles, des dangers pour l’emploi, de l’endettement des générations futures. Il n’en a rien à faire qu’on ait besoin d’aller au resto, au théâtre ou à la fête foraine. Il a juste besoin de cellules à infecter. On ne peut donc pas contrebalancer la lutte contre le virus par la préservation de l’emploi ou la défense de nos libertés individuelles. Ca ne marche pas comme ça. On ne négocie pas avec la nature. Don’t f*** with nature.

Je pense à celles et ceux qui, interrogés en terrasse de café, disent “oui, on doit se protéger, mais on doit aussi vivre et voir ses amis”… Ou encore les coups de gueule de certaines stars pour dire que « vivre, c’est aussi danser, chanter, s’embrasser »… J’ai même entendu à la radio qu’”aller au théâtre, c’est aussi un geste barrière !“. Mais un virus n’en a rien à faire de toutes ces occupations humaines, aussi nobles soient-elles. Pour un virus, 10 personnes qui se réunissent pour boire de la bière en rotant et 10 personnes qui se réunissent pour un Concerto, c’est plus ou moins la même opportunité d’infecter de nouvelles cellules. 

Aussi hauts qu’on puisse s’élever en tant qu’être humains au niveau de la Culture, des Idées, de la Civilisation… nous sommes aussi – et toujours – des organismes de chair et de sang. Nous ne sommes pas de purs êtres pensants. On ne peut pas faire fi des contraintes de notre environnement naturel – en ce compris les virus, leur impact sur nos corps et leur mode de propagation. 

A mon sens, tout ça s’inscrit dans une époque où on oublie – pour ne pas dire : où on *dénie* – cette appartenance à la nature. On pourrait appeler cela du “sociologisme”, de l’”économisme”, du “politisme”, c’est-à-dire faire comme si nous n’étions QUE des êtres sociaux, que des homo œconomicus, que des électeurs et électrices. Un peu comme celles et ceux qui, pour des raisons politiques, philosophiques, morales décident de ne plus rien manger d’origine animale… et qui, après quelques années, se font rappeler à l’ordre par leur corps. Don’t f*** with nature. Actuellement, ce sont celles et ceux qui disent : “le Covid est avant tout une question sociale !“, ou “il faut aborder l’épidémie sous un angle politique“… 

C’est confondre les causes et les conséquences. Bien sûr qu’il y aura des conséquences de cette épidémie sur l’emploi et sur les chiffres d’affaires des entreprises (j’ai moi-même une société !); bien sûr que les inégalités sociales renforcent les conséquences pour certaines populations; bien sûr qu’il faut une réponse collective et donc politique. Mais tout ça, c’est après. D’abord, il faut éviter que le virus continue à trouver de nouvelles cellules hôtes. Parce que parmi les personnes contaminées, certaines vont avoir plus de mal, pour x ou y raisons, à se défendre et vont nécessiter une hospitalisation. Et parmi celles-ci certaines vont décéder. Plus il y a de personnes contaminées, plus grand est donc le risque de saturation des hôpitaux, et plus grand sera le nombre de décès. 

Tous ces petits “sociologismes”, tous ces petits arrangements pour faire passer le social, la culture, l’économie, le divertissement, avant la dimension médicale du Covid-19 sont autant de petites formes de “coronanégationnisme“, comme on dit maintenant. Non pas au point de nier l’existence même du Covid-19, mais par le fait de nier la dimension purement médicale – virologique, épidémiologique – du Covid-19.

Et ce faisant, on ne fait que retarder le moment où nous serons définitivement débarrassés de ce virus. C’est précisément en ne faisant pas assez pour que le virus soit empêché de passer d’un organisme hôte à l’autre, donc en niant cette dimension naturelle, que l’impact sera le plus grand sur tout ce qui fait notre culture, notre société, notre économie, nos loisirs. C’est en substance ce que disait Yaneer Bar-Yam récemment sur Twitter : Sans un confinement strict, on ne peut pas éviter un retour du virus à chaque fois qu’on déconfine

Don’t f*** with nature, ça signifie donc : 

  • Eviter au maximum tout contact,
  • Porter le masque comme il faut,
  • Faire tout ce qu’on peut pour être en meilleure santé possible, afin que nos défenses immunitaires fonctionnent à leur plein potentiel.

Et alors seulement, une fois que le virus aura été lui aussi confiné dans les organismes hôtes du nombre le plus petit possible de personnes, et qu’il aura été combattu par leurs défenses immunitaires, nous pourrons profiter de tout ce qui fait la joie de nos cultures humaines, du théâtre à la fête foraine, du resto entre amis aux événements sportifs.

Don’t f*** with nature, so we can enjoy the culture… 

(Alors que je termine l’article, je tombe sur cette info : “Influencer Dmitriy Stuzhuk dies from COVID-19 after denying its existence“. C’est en soi un bon exemple du “don’t f*** with nature”).

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