Brève réflexion sur le retrait de Greg Glassman à la tête de CrossFit HQ…

Greg Glassman qui se retire de la direction de CrossFit, Inc., suite à ses propos offensants, et Dave Castro qui devient CEO, c’est l’histoire universelle du meurtre symbolique du père. Une communauté encore primitive doit nécessairement tuer le père pour se fonder en tant que “vraie” communauté, civilisée et organisée (1). On ne pouvait pas vraiment y échapper.

C’est-à-dire que celles et ceux qui s’étonnent que 2 tweets et un mail puissent déclencher un tel sacrifice, passent, je pense, à côté du fait que c’est quelque chose qui devait arriver, tôt ou tard. Et c’est assez logique que ça arrive dans une période de bouleversements et de violence, avec d’un côté une pandémie qui bloque la planète entière et de l’autre une mobilisation sans précédent contre les violences raciales.

Et en fait, c’est plutôt sain : la communauté créée par Glassman est devenue plus forte que lui, en tant que père. Et c’est précisément ce que nous avons vu avec les nombreux messages de salles CrossFit et de “red shirts”, les membres du Staff L1 et L2 (ici un post de Karl Steadman). L’idée générale est : nous sommes fiers de faire partie de cette communauté, et nous ne voulons pas que les propos de Greg Glassman (ou peut-être son attitude générale), dans lesquels nous ne nous reconnaissons pas, mettent en danger cette belle et forte communauté, composée de 15.000 salles affiliées, qui aident au quotidien des millions de personnes à être en meilleure santé.

Nous sacrifions donc le “père”, pour sauver la communauté. Classique. Pour la sauver et pour la pacifier ! (2) On ressent très bien cette volonté de “pacifier” dans le texte “Why Didn’t CrossFit Just Say Something?” publié aujourd’hui sur CrossFit.com.

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