Appareils connectés et portables : des questions en termes de santé et de liberté

Un très bon texte à lire : “Wearables: the New Handcuffs ? Silicon Valley Surveillance Meets Healthcare’s Mechanisms of Control“.

Ce texte parle des appareils connectés et portables (“wearables” en 🇬🇧) et de leur utilisation en matière de santé. Je vous en fais une brève synthèse en 🇫🇷, et je rebondirai sur certains points…

L’auteur est Russ Greene, directeur de la recherche et des relations avec le Gouvernement, au sein de CrossFit, Inc.

Le texte pointe du doigt 3 tendances actuelles du monde de la santé et du fitness qui pourraient nous amener tout droit dans un univers orwellien : ⤵️

1) la médicalisation de la vie quotidienne (de l’alimentation, du mouvement, du sommeil, etc.)
2) les appareils de surveillance portables et connectés
3) le contrôle par l’Etat des données relatives à notre santé

Première chose : il faut bien comprendre que ce genre de préoccupations explique aussi les craintes vis-à-vis de l’ “Obama Care” aux Etats-unis. Certains des architectes de cette réforme du système de protection sociale aux États-Unis ont effectivement prévu un monitoring des patients en temps réel, grâce à des appareils connectés.

Point par point :

1) la médicalisation de la vie quotidienne commence par la “pathologisation” de la santé. Au lieu d’encourager les médecins à éduquer aux comportements sains, la tendance est au fait de considérer toute personne comme un patient potentiel qui devrait bénéficier de traitements, que ce soit en matière d’alimentation, d’exercice ou de sommeil.

=> Je rajouterais que c’est ce que j’appelle un phénomène de “délégation” : le fait de déléguer sa santé au corps médical.

2) Comme il n’y aura jamais assez de professionnels de la santé pour médicaliser tous les aspects de la santé de toute la population, on fait appel à des appareils connectés. Le problème est que les bénéfices de ces “wearables” restent très discutables : ils sont peu performants pour évaluer ce qu’ils sont censés évaluer et sont même parfois contre-productifs.

3) Se pose donc d’autant plus la question de l’utilisation de ces données peu fiables, par des tiers, pour juger de notre santé et de nos comportements. Exemple de tiers : l’Etat.

On peut d’autant plus s’inquiéter lorsqu’on voit qui prône l’utilisation des appareils connectés dans la santé publique : Coca-Cola, Google, etc…

Quand on voit à quel point les directives étatiques en matière d’alimentation par exemple sont influencées par le travail des lobbyistes, imaginez un peu que l’Etat puisse également contrôler si on les respecte bien ?

> > > Lien vers l’article : https://medium.com/@rgreene86/wearables-the-new-handcuffs-silicon-valley-surveillance-meets-healthcares-mechanisms-of-control-f44015d6b023

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Cet article pose pas mal de questions intéressantes. Je vous invite à le lire. 👍👍

Ca confirme une chose dont je suis convaincu : il y a deux choses qui sont beaucoup trop importantes pour qu’on les laisse à la technologie :
1) notre santé
2) notre démocratie

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Sur le même sujet, mais plus en pratique, je vous conseille également “Unplugged: Evolve from Technology to Upgrade Your Fitness, Performance, & Consciousness” de Brian MacKenzie

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