Confinement et manque d’énergie

Est-ce qu’au fur et à mesure de ce confinement vous avez l’impression d’avoir de moins en moins d’énergie ? Vous aimeriez faire plein de choses, mais vous vous sentez lent… lourd. Vous avez l’impression de fonctionner au ralenti ?

J’ai l’impression d’entendre pas mal de gens dire ça actuellement. Et ça montre à mon avis que tout n’est toujours qu’une question d’équilibre et de juste milieu. Je crois que la philosophie bouddhiste explique très bien cet état. Je m’explique…

Parmi les obstacles à la méditation, le 3ème obstacle est appelé “Thina-Middha“. “Thina” renvoie à la lenteur, la lourdeur, le manque d’énergie motrice, “Middha” renvoie à la torpeur, l’engourdissement, la somnolence, le ralentissement. Les deux, ensemble, renvoie à un gros manque de motivation.

Et ce qui est très intéressant, c’est que selon la littérature bouddhiste, Bouddha comparait cet état de “Thina-Middha” à une situation d’enfermement ! Ainsi est celui qui est enfermé dans une cellule de prison et qui ne peut pas profiter des joies d’une belle journée ensoleillée à l’extérieur. Situation dans laquelle nous sommes, de fait, toutes et tous depuis mi-mars.

[Citation] : “The Buddha compared sleepiness to being locked up in prison because in prison you lack the opportunity to get cheered up by going to see anything entertaining – in the same way those subject to sleepiness or depression lose their opportunity to taste the joy of Dharma”. *

J’aime bien toujours imaginer les actions, les perceptions, les situations comme des curseurs entre deux extrêmes. Toute la difficulté est toujours de bien positionner ce curseur.

Très clairement, le confinement nous a forcé à ralentir, à lever un peu le pied pour certains et certaines, et la plupart du temps, cela est certainement une bonne chose. Beaucoup ont exprimé (je l’ai vu avec des posts précédents), le bénéfice qu’ils ressentaient à avoir davantage de temps pour faire des choses simples (passer du temps en famille, jardiner, lire, etc…). Mais le risque est toujours de pousser le curseur trop loin vers l’autre extrême, ou de tordre le bâton trop loin dans l’autre sens, si vous voulez une autre image. Le fait de ralentir un peu se transforme en lenteur, en engourdissement, en torpeur. On n’a plus l’impression de dépenser trop d’énergie dans la journée, on a l’impression de ne plus en avoir.

De “je manque de temps pour m’entraîner dans ma vie quotidienne super chargée”, on passe à “je n’ai pas l’énergie pour m’entrainer seul chez moi”… Il faut trouver l’équilibre, le juste milieu, entre ces deux états.

Et si l’approche bouddhiste ne vous parle pas, pensez à… un moteur de bagnole : avant vous aviez l’impression de rouler en 2ème alors qu’il vous auriez dû rouler en 4ème, aujourd’hui vous avez l’impression de rouler en 4ème alors que vous devriez rouler en 2ème. 😁 Make sense ? 😉

Alors comment est-ce qu’on sort de cet état-là ? Il faut retrouver de l’énergie ! Mais comment faire ?

1) Vous pourriez vous raccrocher à ce qui vous donnait de l’énergie avant ce confinement ! Sur ce qui vous apportait de la joie. Qu’est-ce qui vous plaisait dans le fait de faire telle ou telle activité ? Qu’est-ce qui vous plaisait dans le fait de vous entraîner, par exemple ? Essayez de vous raccrocher à cela !

2) L’énergie a toujours un genre d’effet cumulatif, quand on a fait un premier pas, le corps est en mouvement, le deuxième pas nécessite moins d’énergie… Tout ce qu’il faut, c’est donner “l’impulsion”, le premier mouvement. Celui-ci ne doit d’ailleurs pas nécessairement être très grand, ça peut être un tout petit mouvement (une chiquenaude sur une bille) qui provoquera quelque chose de plus grand (la distance parcourue par la bille).

👉 Concrètement, ça peut consister à mettre ses habits de sport (si on parle d’entraînement). Est-ce que vous allez vraiment vous rassoir devant Netflix et prendre un apéro si vous êtes habillé ou habillée de la tête aux pieds avec votre équipement de sport ? 🤔 Probablement pas… 😉 (C’est la technique de Jocko Willink : https://www.businessinsider.fr/…/retired-navy-seal…)

👉 Ca peut être aussi le fait de se dire qu’on doit juste tenir quelques minutes… et puis davantage si ça nous dit. Ca évite de se mettre la pression en si disant qu’on doit faire une séance complète d’une heure d’entraînement. On peut se dire : “Ok, je vais juste bouger 10 minutes” … Ca ne paraît pas immense (C’est la méthode des 2 minutes : https://youtu.be/-3QJke9_Z4o).

3) Le problème du confinement est aussi parfois la solitude, et le fait de ne plus bénéficier de l’énergie du groupe. Essayez de reproduire cela au maximum avec les outils qu’on a : entraînez-vous ensemble par écrans interposés, demandez à un ami ou une amie de vous téléphoner chaque jour pour voir si vous avez fait ce que vous vouliez faire, et faites inversement avec lui ou avec elle…

> > > Il y a certainement plein d’autres méthodes et plein d’autres philosophies qui permettent de sortir de cet état de lourdeur, de manque d’énergie et de motivation, qui est assez caractéristique d’une période de confinement…

Trouvez ce qui fonctionne pour vous, et BOUGEZ !! Mettez-vous en mouvement !!

(Et si vous n’êtes pas concerné, faites passer à qui ça pourrait être utile) 😉

#stayinthegame#stayathome#staysafe

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Pour aller plus loin : Master Shi Heng Yi – 5 hindrances to self-mastery | Shi Heng YI | TEDxVitosha
https://www.youtube.com/watch?v=4-079YIasck

* Source : Phrabhavanaviriyakhun, 2003, “The Fruits of True Monkhood : Benefit of Monk’s Life”, Bangkok : Dharmasarn Co. Ltd.

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