” ‘Les garçons courent plus vite’ parce qu’on leur répète cela depuis qu’ils sont petits”… VRAI OU FAUX ? Ca ressemble à ce qu’on appelle un sociologisme et je vais essayer de l’expliquer.
Pour situer le contexte, il s’agit ici de la réaction d’une députée bruxelloise écologiste, Margaux de Ré, à la volonté de la Ministre des Sports, Valérie Glatigny, de saisir la Ligue francophone d’athlétisme, par rapport à la participation d’athlètes transgenres aux compétitions. Cela fait suite à la décision de la Fédération internationale d’athlétisme de bannir les athlètes transgenres des compétitions féminines.
Pour bien comprendre les termes du débat, il faut évidemment distinguer le “sexe”, c’est-à-dire les différences anatomiques — en particulier les organes génitaux avec lesquels on naît —, et le “genre”, qui est, pourrait-on dire, le “sexe social”, c’est-à-dire l’ensemble des représentations partagées dans une société sur ce qu’est être “un homme” et ce qu’est être “une femme”.
Pour faire simple, partout sur la planète et à toutes les époques, des êtres humains sont nés avec des vagins, et d’autres êtres humains avec des pénis (et il est vrai qu’une toute petite minorité présente à la naissance des organes génitaux qui ne correspondent pas à cette binarité). Par contre, la manière dont il convient de se comporter en tant qu’homme et en tant que femme connaît toute une palette de variantes selon les époques et les localisations. Ca, c’est le genre.
S’intéresser aux inégalités sociales entre les hommes et les femmes, c’est s’intéresser au genre, c’est-à-dire à toutes ces représentations qui font que l’homme est dominant. Et quoi qu’on en dise, il l’est toujours. Le rapport de force est toujours, actuellement, en faveur de l’homme, j’ai plein de stats là-dessus, mais ce n’est pas le sujet.
Et les différences biologiques, elles, sont souvent utilisées pour justifier cette domination, pour la rendre “naturelle” : n’est-ce pas “naturel” qu’il y ait davantage d’hommes leaders d’entreprises ou de nations, puisqu’ils sont plus forts, plus grands, plus résistants, plus vigoureux, plus combatifs, etc. ? Le sociologue répondra que non, ce n’est pas “naturel”, c’est une construction sociale, en d’autres mots une “organisation de la société”, qui est justifiée par des caractéristiques anatomiques.
Continue reading Sport et athlètes transgenres