Pourquoi je vais désactiver mon compte Facebook…

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Facebook est très pratique. Pour plein de choses. Pour rester en contact avec de la famille ou des amis éloignés (géographiquement par exemple) ; pour promouvoir vos activités ; pour être informé des nouveautés dans votre domaine d’activité ; pour continuer à suivre d’anciens élèves (dans mon cas d’ex-prof) ; pour échanger, partager et discuter, sur des thématiques qui vous intéressent, au sein de groupes spécifiques, etc. 

Ces dernières années, j’ai utilisé Facebook de manière assez intensive et, je crois, professionnelle, dans le cadre de toutes mes activités. C’est pratiquement devenu l’outil professionnel principal de mes activités entrepreneuriales et d’auteur, dans le CrossFit, l’alimentation, et ce que j’écris en matière d’Empowerment.

Mais comme tout outil professionnel, il faut, je crois, pouvoir l’affûter, le rendre plus performant… ou l’abandonner pour quelque chose de plus performant encore. Les activités professionnelles elles-mêmes doivent évoluer. Je ne suis pas partisan de stagner sur les mêmes activités plus de deux ou trois ans consécutifs.

Aujourd’hui, Facebook me génère tellement d’activités (messages, commentaires, notifications, citations, publications dans des groupes, identifications, etc.) qu’au final, j’ai parfois l’impression de passer plus de temps à communiquer sur ce que je fais qu’à faire ce que je fais. C’est peut-être d’ailleurs un problème plus général de notre société ? Et plus je communique sur ce que je fais, moins j’ai le temps de faire ce que j’ai à faire. On dirait presque une variante de la célèbre phrase de George Bernard Shaw : “Celui qui peut, agit, celui qui ne peut pas, enseigne“… Ca donnerait : “Celui qui a le temps d’agir, agit, celui qui n’a pas le temps d’agir, communique“.

  « I have an account as a way of checking it out, but I’ve ‘friended’ very few people. Why? Because if I friend you, especially someone I don’t know, I’m giving you explicit permission to start a fairly intense series of interactions. This makes good commercial sense if you’re an insurance salesman or even a musician looking for gigs, but if you’ve got a limit on the time you can invest, it’s not only time-consuming, it’s a recipe to bitterly disappoint people. »

Seth Godin – Social media / Marketing Guru – about Facebook (lire l’article)

A ce manque de temps, s’ajoute la frustration de ne pas pouvoir répondre à tout le monde. A toutes celles et ceux à qui je n’ai jamais répondu (à vos messages, que j’ai parfois juste eu le temps de lire, mais pas de répondre), je vous assure que j’aurais voulu répondre : vos questions étaient intéressantes, vos sollicitations flatteuses, vos demandes légitimes, mais j’en avais parfois plus de 300, chaque soir, en rentrant chez moi.

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Vous voyez ce sentiment d’être “submergé” – “overwhelmed” disent les anglophones ? Ce sentiment qui amène plein d’entrepreneurs, de communicants, et d’autres professionnels, au burn-out ?  Et bien, j’ai décidé de reprendre l’outil en main avant que ça n’arrive. J’aimerais également – et surtout – pouvoir me recentrer sur mes activités à CrossFit Nivelles, ainsi que sur mon projet d’écriture sur les voies d’Empowerment (surtout que c’est plus que lié évidemment). Avoir plus de temps pour des interactions en direct live, en face à face. Avoir plus de temps pour ma famille et mes enfants. Ne plus avoir 35 notifications Facebook après un trajet de 10 minutes en voiture…

Je ne suis certainement pas le seul à sentir ce besoin de déconnexion. Pas plus tard que la semaine passée, Rue89 titrait “La surconnexion est une question sociale, il est temps de s’en préoccuper“. La revue Réseaux consacrait son dernier numéro aux “Déconnexions“. Et de plus en plus d’applications se proposent de nous aider à limiter notre temps de connexion (Freedom, Antisocial…), pour nous permettre d’être moins “dérangés” et plus productifs. Mais parfois, c’est tout autant le besoin d’être constamment productif, en étant constamment connecté, qui pose problème. Le sociologue Francis Jauréguiberry, cité dans Rue89, explique ainsi que le désir de “déconnexion” survient “en réponse à une situation de connexion vécue comme forcée, intrusive ou indésirable“. Êtes-vous – ou vous sentez-vous – obligés de répondre à tout message à tout moment, du jour ou de la nuit ? Dans ce contexte d’hyperconnexion, permise par la technologie actuelle, la marque du pouvoir, nous dit Rue89, est d’avoir la maîtrise sur sa connexion. Tiens, tiens, on en revient directement à la notion d’Empowerment : reprendre le contrôle, la maîtrise, des choses qui nous concernent. Reprendre en main ses conditions de travail, c’est donc aussi reprendre en main la quantité, la fréquence, et le moment de ses connexions.

“Les nouveaux pauvres des télécommunication ne sont plus ceux qui n’ont pas accès à la connexion, mais ceux qui vivent désormais dans l’obligation de répondre immédiatement et qui ne peuvent donc pas échapper à la situation de vivre dans une sorte d’interpellation continue” Rue 89, 31/10/2014

Enfin, aussi sexy et attirant que puisse être le fait de “travailler sur Facebook”, ça reste physiologiquement un travail de bureau, assis devant un ordinateur. Et ça, je n’aime pas 🙂 D’autant plus que passer 7 heures par jour assis devant un ordinateur à écrire, publier, conseiller, sur le fait qu’il faut bouger, faire du sport, s’aérer, ne pas rester en position assise, qui n’est pas naturelle, etc., c’est un peu contradictoire… (“Sitting Is Killing Us“, Time, 2 sept. 2014)

Je vais donc désactiver mon compte Facebook. Même si ça ressemble à un suicide social. Même si on a essayé de m’en dissuader. Même si on m’a dit qu’après un mois, je serai de retour ! (Wow ! Tout comme on pourrait dire à quelqu’un qui essaye d’arrêter de fumer !)

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Photo @ Fast Company

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Je ne vais pas ne plus utiliser Facebook. Je vais juste m’effacer derrière mes activités : je continuerai à m’occuper de la communication de CrossFit Nivelles et de la marque Forty-Nine Clothing, via les réseaux sociaux, dont Facebook. Et je crée une page pour tout ce qui concerne mon blog et mes différentes publications, dont le texte en cours d’écriture “Empowerment ou le société de l’anti-délégation” qui est de plus en plus lu, et qui m’apporte d’excellentes discussions.

baratunde-fast-company-cover-1200wRécemment, le magazine Fast Company faisait sa Une sur les 25 jours sans Internet de Baratunde Thurston, auteur de “How to Be Black” et CEO/Co-fondateur de Cultivated Wit. Tout comme les 25 jours de Thurston lui ont permis, non pas d’abandonner internet pour toujours, mais d’y revenir avec une utilisation plus maîtrisée encore, mon objectif n’est pas d’abandonner complètement l’outil Facebook, mais plutôt d’en avoir une meilleure utilisation, plus contrôlée :

“I am still a creature of my technological time. I love my devices and services, and I love being connected to the global hive mind. I am neither a Luddite nor a hermit, but I am more aware of the price we pay: lack of depth, reduced accuracy, lower quality, impatience, selfishness, and mental exhaustion, to name but a few. In choosing to digitally enhance, hyperconnect, and constantly share our lives, we risk not living them.” Baratunde Thurston

Je vous encourage donc à suivre les activités Facebook de CrossFit Nivelles, de Forty-Nine Clothing et ce que je publierai sur mon blog.

J’espère par exemple avoir davantage de temps pour pouvoir à nouveau mettre à jour régulièrement mon autre blogSportisEverywhere.com“, que je mettais à jour quasi quotidiennement il y a encore 2 ans, mais pour lequel je n’ai plus eu assez de temps. Les publications sur ce blog passeront désormais via la page de CrossFit Nivelles, puisqu’elles se rapportent au CrossFit et à l’entraînement en général. Rétrospectivement, je me dis que ce blog a subi le nombre d’amis que j’avais sur Facebook : pour publier quelque chose vite fait bien fait, c’était devenu plus rationnel de le publier directement sur Facebook, puisque j’ai plus de 2000 “amis”, alors que le site ne faisait, à sa meilleure époque, “que” 1000 visites par jour. Beaucoup plus rapide sur Facebook que sur WordPress et potentiellement plus de visibilité : mes activités sur Facebook sont de plus en plus au détriment de mes autres activités, dont mes blogs…

Attention, je ne renie pas l’intérêt de Facebook, pour l’enseignement, par exemple. Et j’assume toujours chaque phrase que j’ai écrite dans “Dois-je accepter mes élèves sur Facebook ? Ou comment devenir un prof 2.0 ?“, et je crois toujours qu’il ne faut pas segmenter ses différents secteurs d’activités sur Facebook et sur les réseaux sociaux en général. C’est pourquoi j’espère que mes amis CrossFitteurs vont me suivre sur la page liée à yvespatte.com pour tout ce qui concerne l’alimentation, l’empowerment, le marketing, la sociologie, etc. Et j’espère que mes anciens collègues sociologues, mes amis engagés en politique, et tous les autres, vont suivre la page de CrossFit Nivelles, pour voir un peu comment ça bouge de ce côté-là !

Maintenant, il me reste à sauver toutes mes photos qui ne sont que sur Facebook. Je dois aussi re-créer des comptes sur tout un ensemble de sites sur lesquels je me connectais avec mon compte Facebook. Sauver quelques discussions dont je voudrais garder la trace. Noter quelques noms de personnes, de marques, d’organismes, que je retrouvais facilement sur Facebook, mais que je risque d’oublier après… L’impression de quitter un appartement et de ne rien devoir oublier au moment de rendre les clés…

Amis Facebook, au plaisir de vous retrouver sur :

Par mail :

  • si ça concerne le CrossFit ou l’alimentation paléo : info@crossfitnivelles.com
  • si ça concerne des publications en rapport avec l’empowerment, la sociologie, la communication, etc. : yvespatte@gmail.com

 

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One thought on “Pourquoi je vais désactiver mon compte Facebook…

  1. Décision courageuse. Perso cela fait longtps ! Je suis très paléo en matierr de réseaux sociaux. 😉

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