Goodbye Citizenship, Hello ‘Statizenship’

Un article intéressant : un regard sur l’Inde, mais qui s’étend bien au-delà, avec un angle de lecture nouveau sur la montée des populismes autoritaires.

> > > L’ idée de “citoyenneté” s’inscrit dans toute une tradition démocratique et libérale de participation libre et égale à la vie politique. Depuis la Grèce antique, la Rome antique, et puis les révolutions anglaise, américaine et française des 17ème et 18ème siècles.

Mais 200 ans d’Etat-Nations ont progressivement fait glisser la citoyenneté de la “Cité” à l’Etat. De qualité de “citizens” (citoyens), nous devenons avant tout des “statizens”. Je ne sais pas comment traduire cela : des “étatiens” ?

Le contrôle de l’Etat (reconnaissance faciale, etc.) est une dimension de ce renforcement et de cette centralisation de l’Etat, devenant de plus en plus le “géométral de toutes les perspectives” comme disait Bourdieu (c’est moi qui rajoute, l’auteur fait, lui, référence à Foucault). Notre identité, nos droits, ne relèvent plus de droits universels, ou de l’appartenance à une Nation, mais de documents octroyés par un Etat très fort.

Et pour l’auteur, l’idéologie de cet “étatisme extrême” est le populisme autoritaire, des Bolsonaro, Erdogan, Trump, etc…

Point de vue intéressant. L’article est un peu court pour résumer toute la complexité de la montée des populismes, et je ne pense pas qu’on puisse opposer nationalisme et étatisme, comme le fait l’auteur. MAIS ça fait du bien de lire un article qui montre bien que les populismes autoritaires impliquent des Etats très forts et centralisés (avec les leaders populistes à leur tête).

> L’article : https://thewire.in/rights/goodbye-citizenship-hello-statizenship

> Un peu sur le même sujet, ma carte blanche dans La Libre (07.07.2017) : “Du sentiment d’impuissance à la tentation de la toute puissance” 

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