En réponse à Mia Vossen… Faisons des constats qui poussent à l’action

En réponse à l’article de Mia Vossen, dans “La Libre Belgique” du mercredi 01 septembre 2010, intitulé “Nos enfants ne savent ni lire, ni écrire, ni calculer…

COMMENTAIRE QUE J’AI POSTE SUR LE SITE DE LA LIBRE BELGIQUE :

Certains éléments de ce constat ne sont pas faux. Il y a effectivement des problèmes dans l’enseignement, et en particulier des problèmes d’apprentissage.

Mais je m’interroge de plus en plus sur ce type de prise de position et sur l’intérêt de rappeler ce que l’on sait déjà.

Ce sont des idées fort éloignées de la culture enseignante, mais moi j’aime bien l’idée qu’il ne faut pas passer plus de 10% du temps sur un problème, pour garder 90% du temps restant à la solution. J’aime bien aussi l’idée que la manière dont on perçoit un problème doit nous orienter vers sa résolution. Ici, je ne vois rien de tout cela.

Au contraire, ce constat est décourageant, puisque la seule chose à faire, d’après l’auteure, c’est « attendre une décision politique ».  L’enseignant est donc dans une position passive, d’attente d’une solution qui vient d’en haut. Comme s’il ne pouvait pas être acteur de la solution, comme s’il ne pouvait reprendre de lui-même les choses en main.

Et effectivement, que peut-il faire, si « les classes sont impossibles à gérer » et que les enfants « ne savent ni lire, ni écrire, ni calculer, ni raisonner », et qu’ils n’ont « aucune organisation mentale, aucun esprit critique » ? Si l’enseignant (en particulier, le jeune) se demandait s’il pouvait encore apprendre quelque chose à ses élèves, il a sa réponse. Autant quitter l’enseignement, ou dans un premier temps ne pas se lever demain matin, se faire porter malade, se mettre en dépression, ou y aller, mais avec des pieds de plomb…

Ou alors, on se pose la question de savoir ce qu’on peut faire dans la situation actuelle, dès demain, même si les décisions politiques n’arrivent pas : Comment puis-je leur apprendre quelque chose, les motiver, les intéresser, les faire travailler ? Rien que se poser la question de cette manière est plus encourageant. Des exemples de profs qui y arrivent, il y en a plein. Des exemples d’élèves qui y arrivent, il y en a plein également…

One Reply to “En réponse à Mia Vossen… Faisons des constats qui poussent à l’action”

  1. Je ne vois rien à critiquer dans votre propos, si ce n’est qu’on ne gagne pas un tel combat, sans une stratégie propre et clairement énoncée, avec un commencement un milieu et une fin.
    Vous dites, je cites : “Des exemples de profs qui y arrivent, il y en a plein. Des exemples d’élèves qui y arrivent, il y en a plein également…”
    C’est ce qu’on appelle de la poésie. Plein, ne veut rien dire. Plein c’est quoi, les quelques élèves que vous auriez rencontré, les quelques profs dont vous gardez le travail en mémoire? Mia Vossen parle de toute la société, pas de quelques exemples. Le fait qu’elle parle d’attendre une décision politique témoigne qu’elle connait les réactions de l’intelligentsia devant toute tentative de libérer la pensée de nos élèves, et de les mettre en présence de leur ignorance et de leur naïveté devant ce qui est enseigné, ou plus précisément “empêché d’être enseigné” ; ce à quoi j’ajouterai que plus on jette le trouble dans l’esprit des jeunes et plus il est simple de les manipuler, parce que, ne vous y trompez pas, c’est bien de cela et uniquement de cela dont il s’agit. Je peux ajouter à mon propre compte qu’aujourd’hui, poser certaines questions pour s’informer de certaines réalités historique, de certaines mutations de société, est parfois passible, sinon d’un procès, au moins de l’infamie d’une accusation injuste. Et tout cela dans le pays même des droits de l’homme, mais la vraie question est : les droits de quel homme?

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