Empowerment 101 : C’est en agissant soi-même qu’on fait changer les choses

On fait rarement changer le comportement des autres par ses mots. On le fait par ses actions. On ne fait pas changer le comportement des autres en les critiquant, en les insultant. Contrairement à ce que beaucoup de gens ont l’air de penser, traiter quelqu’un de raciste ne va pas le rendre moins raciste.

Regarder par au-dessus de la haie si son voisin trie bien ses déchets, critiquer ses collègues qui viennent au boulot en voiture, reprocher à ses amis et amies de prendre l’avion en vacances, snober celles et ceux qui mangent de la junk food… ça ne fera changer aucun comportement. Se plaindre n’a jamais rien résolu.

On fait changer les comportements pas des actes. Et uniquement par ses propres actes. Il n’y a que vous-même que vous pouvez forcer à changer, sans être un dictateur.

Faites simplement ce que vous pensez devoir faire ! Que ce soit pour votre santé, pour votre condition physique, pour votre boulot, pour votre famille, pour votre communauté, pour votre commune, pour l’environnement, pour la condition humaine, etc., peu importe. Faites-le !

Vous voulez faire quelque chose de bien pour la santé de tout le monde ? Manger naturellement, entraînez-vous, vivez sainement. Même sans dire un mot, vous aurez un impact plus grand sur votre entourage, grâce aux bénéfices pour votre santé et votre condition physique, que tous les longs discours moralisateurs que vous pourriez faire.

Vous voulez diminuer la pollution ? Commencez par vous déplacer à pied, à vélo ou en transports en commun. Même si vous êtes tout seul ou toute seule à le faire. Et cela, avant de vouloir interdire à tout le monde d’utiliser d’autres moyens de transport. Le recours à la loi, à l’interdiction généralisée, cache souvent la volonté de ne pas être seul à faire l’effort. Ca ne marche pas. C’est long. Faites l’effort. Les autres suivront.

Vous n’avez plus aucune confiance dans l’industrie agro-alimentaire ? Arrêtez d’acheter leurs produits. Faites pousser des choses dans votre jardin, sur votre terrasse. Faites vos courses chez le producteur ou la productrice locale. Créez une coopérative ou un groupement d’achat dans votre quartier. Faites goûter ces bons produits locaux à vos proches. Postez des photos de ce que vous récoltez…

Vous voulez que des emplois soient créés ? Créez des emplois. Et le premier emploi que vous pouvez créer, c’est le vôtre. N’attendez pas que « les grands patrons » ou « le gouvernement » créent de l’emploi. N’attendez pas que votre boss transforme votre « bullshit job » en super travail épanouissant. Créez-le ! Et n’écoutez aucun des conseils des personnes qui n’ont jamais créé leur propre entreprise, mais qui croient tout savoir sur l’entrepreneuriat : banquiers, conseillers des agences publiques d’aide à l’entrepreneuriat, journalistes de la presse éco, etc. Ecoutez par contre attentivement les conseils de votre épicier local, de votre garagiste ou de votre coiffeur.

Vous êtes engagé ou engagée en politique ? On n’en a rien à foutre de vos promesses de campagnes, de vos beaux programmes, de vos cartes blanches, de vos tweets. Tout ça, ce sont des mots. On vous jugera sur vos actions, sur vos actes au quotidien et en-dehors de la politique. Et c’est pour cela qu’on préfère toutes et tous voter pour des personnes qu’on connaît : parce qu’on peut être témoins de leurs actions au-delà de leurs discours.

« Sois le changement que tu veux voir dans le monde », ce n’est pas une p***** de phrase de hippie. C’est un appel à l’action, en commençant par soi-même. Ce n’est pas « Écris un Tweet sur le changement que tu veux voir dans le monde », c’est : « Sois ce changement toi-même ». Fais-le !

Les réseaux sociaux seraient tellement mieux si chacun et chacune se contentait de montrer ce qu’il ou elle fait de bien, plutôt que de critiquer ce que les autres font de mal.

Dénigrer la culture de l’Autre ne lui fera pas aimer la vôtre.

Traiter chaque personne avec respect dans ses actes au quotidien sera infiniment plus libérateur que tout discours déterminant qui a le droit de porter quoi sur sa tête et dans quelles conditions, qui a le droit de faire quoi avec son corps, quelle nudité est acceptée, quelle nudité est dégradante, et qui a le droit de coucher avec qui (évidemment en étant consentant).

Essayer de convaincre tout le monde de changer pour commencer à changer soi-même, ça ne marche pas. C’est de la rhétorique. Changez d’abord, montrez l’exemple. Les autres suivront. Celui ou celle qui agit n’a pas besoin d’être prosélyte.

Le changement ne commence pas par « on va faire une réunion ».

La volonté de changement reste souvent enfermée dans une approche top-down, comme si le changement venait uniquement d’en haut : une nouvelle réglementation, une nouvelle interdiction, une nouvelle taxe, un nouveau label ! C’est une dimension de ce qu’on appelle « la délégation » : on doit déléguer le changement à celles et ceux qui ont le pouvoir de décider. On doit « demander » le changement. On n’est plus maître et acteur ou actrice du changement qu’on souhaite.

Les grands basculements de société n’arrivent que lorsqu’une grande partie de la population a déjà effectué des petits basculements dans sa vie quotidienne, dans sa manière de penser. Construire les conditions d’un changement de société, c’est d’abord dans ses propres actes. Le changement est bottom-up. Des changements « en bas » vont amener des changements « en haut », ce qui va renforcer les changements « en bas ». C’est un aller-retour permanent, entre l’individu et la société, comme c’est souvent le cas dans les phénomènes sociaux.

Alors bien sûr, certaines personnes ont eu, dans l’Histoire, des mots admirables qui ont pu convaincre les masses. J’ai moi-même les mots de Malcolm X tatoués sur le bras droit. Et je le considère comme le meilleur orateur du 20ème siècle. Mais ses mots n’ont du poids que par les actes qu’il a posés toute sa vie. Jusqu’à la perdre d’ailleurs.

Ce texte que vous venez de lire, ne lui donnez aucune importance. Ce n’est qu’un texte qui passe sur les réseaux sociaux. J’espère que c’est par mes actes, au quotidien, et sur lesquels j’essaie de communiquer régulièrement, que je pourrai en convaincre certains et certaines de faire ce qu’ils et elles ont à faire pour reprendre en main leur santé, leur corps, leur alimentation, leur condition physique, leur parcours professionnel, leur destinée politique.

Si je suis lent à écrire, c’est parce que je n’ai jamais rien écrit que je n’avais pas, au préalable, expérimenté en actes.

La version audio : 

(Je teste un nouveau format pour des textes assez courts. Dites-moi ce que vous en pensez ! Merci ! 😉 Ne sachant pas si ça en valait la peine, je me suis limité à ce qui était gratuit, donc sorry si la qualité sonore n’est pas au top…)

2 Replies to “Empowerment 101 : C’est en agissant soi-même qu’on fait changer les choses”

  1. Bonjour Yves,

    Merci pour cet article dynamisant !
    Petite question : “ce n’est qu’un texte qui passe sur les réseaux sociaux”, oui mais je ne vois pas d’icône partager, comment partager sur les réseaux tes articles ?
    Je pense que ton blog mérite à être connu !

    Bonne journée à toi 🙂

    • Bonjour Camille !
      Merci pour ton commentaire !
      C’est vrai que je n’ai jamais mis de fonction “partager”… ou alors je l’avais fait mais ça n’apparaît plus. Je ne sais plus. Mais je vais essayer de remédier à cela !
      En attendant, le plus simple est de copier l’adresse URL et de partager le lien sur les réseaux (Facebook, Instagram, etc…). Je partage moi-même les articles sur ma page Facebook : https://www.facebook.com/yvespatte.Innovons et sur mon compte Twitter : https://twitter.com/yvespatte

      Merci en tout cas ! 😉

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

*