Sport et athlètes transgenres

” ‘Les garçons courent plus vite’ parce qu’on leur répète cela depuis qu’ils sont petits”… VRAI OU FAUX ? Ca ressemble à ce qu’on appelle un sociologisme et je vais essayer de l’expliquer.

Pour situer le contexte, il s’agit ici de la réaction d’une députée bruxelloise écologiste, Margaux de Ré, à la volonté de la Ministre des Sports, Valérie Glatigny, de saisir la Ligue francophone d’athlétisme, par rapport à la participation d’athlètes transgenres aux compétitions. Cela fait suite à la décision de la Fédération internationale d’athlétisme de bannir les athlètes transgenres des compétitions féminines.

Pour bien comprendre les termes du débat, il faut évidemment distinguer le “sexe”, c’est-à-dire les différences anatomiques — en particulier les organes génitaux avec lesquels on naît —, et le “genre”, qui est, pourrait-on dire, le “sexe social”, c’est-à-dire l’ensemble des représentations partagées dans une société sur ce qu’est être “un homme” et ce qu’est être “une femme”.

Pour faire simple, partout sur la planète et à toutes les époques, des êtres humains sont nés avec des vagins, et d’autres êtres humains avec des pénis (et il est vrai qu’une toute petite minorité présente à la naissance des organes génitaux qui ne correspondent pas à cette binarité). Par contre, la manière dont il convient de se comporter en tant qu’homme et en tant que femme connaît toute une palette de variantes selon les époques et les localisations. Ca, c’est le genre.

S’intéresser aux inégalités sociales entre les hommes et les femmes, c’est s’intéresser au genre, c’est-à-dire à toutes ces représentations qui font que l’homme est dominant. Et quoi qu’on en dise, il l’est toujours. Le rapport de force est toujours, actuellement, en faveur de l’homme, j’ai plein de stats là-dessus, mais ce n’est pas le sujet.

Et les différences biologiques, elles, sont souvent utilisées pour justifier cette domination, pour la rendre “naturelle” : n’est-ce pas “naturel” qu’il y ait davantage d’hommes leaders d’entreprises ou de nations, puisqu’ils sont plus forts, plus grands, plus résistants, plus vigoureux, plus combatifs, etc. ? Le sociologue répondra que non, ce n’est pas “naturel”, c’est une construction sociale, en d’autres mots une “organisation de la société”, qui est justifiée par des caractéristiques anatomiques.

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Des mesures publiques pour réduire les facteurs de comorbidités ?

On approche tout doucement des 2 ans de pandémie. Imaginez à quel point, en 2 ans, on aurait pu réduire les facteurs de comorbidités dans la population ! Je m’explique… ⤵

On sait à quel point les formes graves de Covid sont liées à des comorbidités préexistantes (75% des admissions en hôpitaux, selon les chiffres belges : principalement des problèmes cardiovasculaires, de l’hypertension, du diabète et des maladies pulmonaires chroniques).

Or, on sait que ces maladies sont dépendantes de notre style de vie. Et on sait aussi par ailleurs, qu’il suffit de 2 à 3 semaines d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière pour déjà voir de premiers changement dans le corps, allant vers une diminution des risques de diabète, d’hypertension et de maladies cardiovasculaires.

En 3 MOIS les changements sont réellement SIGNIFICATIFS et durables sur la santé générale. Quelques exemples, en 3 mois :

  • Un entraînement court et intense de 10 minutes, 3 x/semaine, amène déjà une diminution du taux de glucose dans le sang (Plos One, 2014).
  • Le simple fait de marcher davantage réduit la tension artérielle et la masse grasse (Journal of the American Medical Association, 2007).
  • Une diminution des glucides amène une meilleure tolérance du glucose, une diminution de la glycémie et une amélioration sur la plupart des facteurs de risque cardio-vasculaires. Dans certaines études, un nombre considérable de patients diabétiques de type 2 arrivent à se passer de leurs médicaments après 3 mois (Nature Communications, 2021; Cardiovascular Diabetology, 2009 & 2016; Diabetologia, 2007).

Alors, imaginons un peu que, outre les mesures de distanciation et les campagnes de vaccination, les autorités aient pris ces mesures d’urgence :

AU TRAVAIL :

  • obligation aux employeurs et employeuses de fournir 30 minutes d’exercice quotidien à tout leur personnel,
  • prime pour toutes celles et ceux qui décident de se rendre au travail à pied ou à vélo durant la pandémie.

À L’ÉCOLE :

  • obligation de proposer 30 minutes d’exercice quotidien aux élèves (par exemple en faisant passer les autres heures de cours de 50 à 45 minutes),
  • révision des repas des cantines : moins de sucres rapides, davantage de légumes et fruits frais.

POUR L’HORECA :

  • prime d’encouragement à proposer, chaque jour, un “Plat du jour Covid Safe”, pauvre en glucides, riche en protéines, riche en fibres, non-inflammatoire,
  • fermeture des fast-food le temps d’”aplatir la courbe” et de diminuer la pression sur les hôpitaux.

POUR LES SALLES DE SPORT :

  • subventions pour les aider à réduire le prix de l’abonnement sans perte de chiffre d’affaires, et pour les aider à engager davantage de coachs afin d’augmenter leurs heures d’ouverture.

Toutes les études montrent qu’en 3 MOIS, la santé d’une population pourrait être significativement améliorée, précisément sur les aspects directement liés aux formes graves de Covid.

Imaginez en 20 mois (depuis mars 2020) ? 🤷‍♂️🙂

Les dangers de sédentarité. Pour votre santé : bougez !

Ces derniers jours, la Ligue cardiologique belge a rappelé les dangers de la sédentarité.

Source RTBF Info : https://www.rtbf.be/info/societe/detail_les-belges-ne-bougent-pas-assez-et-ce-n-est-pas-sans-risques-pour-la-sante?id=10741404

L’inactivité physique est associée à un augmentation de 24% du risque de maladie cardiovasculaire, de 16% du risque d’accident cérébral et de 42% du risque de diabète.

Les cardiologues belges préconisent 5 x 30 minutes d’exercice par semaine… ce que très peu de gens atteignent.

Et évidemment, les confinements successifs n’ont rien arrangé.
Pourtant, les solutions sont multiples. Elles dépendent de choix individuels ET de choix collectifs.

✅ Un bon entraînement peut être tout à fait GRATUIT. Ca ne vous coûtera rien de faire des pompes, des squats, des burpees, des fentes, des abdos chez vous. Et ce n’est même pas un “entraînement du pauvre”, hein ! Ce sont d’EXCELLENTS exercices ! Meilleurs que ce qui se fait avec des machines sophistiquées et coûteuses. #PasDExcuses
=> Il existe plein de méthodes d’entraînement au poids de corps. La plupart des entrainements CrossFit ont des variantes “sans équipement” (surtout depuis le début de la pandémie). Et si vous cherchez une méthode qui mette particulièrement l’accent sur les mouvements naturels, et l’utilisation de l’environnement naturel, je vous conseille d’aller voir du côté de MovNat : https://www.movnat.com/. Le site est plein de vidéos, des formations sont données, et si vous avez accès à un petit coin de nature, vous allez adorer. Quand vous me voyez ici faire des entraînements dans les bois, ce sont souvent des entraînements inspirés par MovNat.

✅ Chez soi, s’entraîner nécessite également très PEU DE PLACE : il suffit d’avoir la place pour se coucher sur le sol (et se relever !). Ca peut être entre le divan et la table basse, dans le couloir, à côté du lit… J’ai entraîné des gens à domicile durant des années, dans leur salon, leur cuisine, leur couloir. #PasDExcuses

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Stay in the game !

C’est probablement le meilleur conseil que je puisse donner à celles et ceux qui sont confinés à domicile. 

Ca veut dire : restez prêt et prête à reprendre une vie « normale » après : le boulot, l’école, les entraînements, vos projets. 

Ca veut dire concrètement de continuer à avoir un horaire, une discipline, une organisation. Continuez à vous lever tôt, à manger à heures fixes, à vous prévoir des plages de travail, à prévoir vos entraînements. 

C’est l’inverse de se dire qu’ « on n’a rien à faire de la journée »… parce que ça, c’est effectivement le meilleur moyen de ne rien faire de la journée. Si vous vous dites que, de toute façon, vous pouvez vous levez à l’heure que vous voulez, qu’il n’y a aucune raison de se faire des repas à heures fixes, puisque vous pouvez manger quand vous voulez, qu’il n’y a aucune raison de se dépêcher à s’entraîner puisque vous avez toute la journée, etc…, c’est le meilleur moyen de glander en pyjama toute la journée, et grignotant des chips devant Netflix ! 🙂

DONC : STAY IN THE GAME !! 

Levez-vous, douchez-vous, déjeunez, organisez votre journée et mettez-vous à la tâche ! Le confinement passera beaucoup plus vite ! 

J’aime bien cette idée du « Stay in the Game », parce que ça renvoie au sport. Imaginez cette période de confinement comme une période où nous nous sommes toutes et tous sur la touche, et où on peut profiter de cette mise sur la touche pour faire le point, réfléchir à la meilleure manière de progresser, et affûter nos compétences. 

Avancez-vous sur vos projets ? QU’EST-CE QUE VOUS POURRIEZ FAIRE POUR QUE VOTRE VIE D’APRÈS-CORONAVIRUS SOIT MIEUX QUE CELLE D’AVANT-CORONAVIRUS ? Chaque journée de confinement est une occasion de bosser là-dessus ! 

STAY IN THE GAME !! Pour revenir plus fort ou plus forte après !! 

(And stay at home !!) 😉 

En CrossFit : pas de différences hommes – femmes

Ce vendredi, lors des CrossFit Games, Karissa Pearce a réalisé une performance extra-ordinaire : 23 rounds sur le workout “Mary “. En 20 minutes, un maximum de fois 5 handstand push-ups, 10 pistols squats, et 15 pull-ups. Elle a donc maintenu plus d’un round par minute, durant 20 minutes ! 

La performance en soi ne parlera qu’à celles et ceux qui pratiquent le CrossFit. Mais il y a un fait plus intéressant : c’est le meilleur score hommes et femmes confondus ! Noah Ohlsen et Mathew Fraser, au coude-à-coude, dans un final trépidant, font une vingtaine de répétitions de moins (ils sont dans le 22ème round).

J’en profite donc pour parler d’un point important : dans le CrossFit, il n’y a pas vraiment de différences entre les hommes et les femmes. En fait, en tant que coach, le sexe de la personne n’est pas une information très importante quand je dois coacher quelqu’un.

Je m’explique. Si on me présente quelqu’un que je devrai coacher, ça m’intéresse de savoir si cette personne a eu des blessures dans le passé, si elle a quelques limitations physiques, si elle est actuellement sportive ou plutôt déconditionnée, quels sont ses objectifs, etc. Quand la personne est devant moi, je vais regarder si ses genoux tombent vers l’intérieur quand elle squatte, si elle est capable de maintenir une bonne position dorsale en portant une charge, si elle arrive à engager sa chaîne postérieure, si elle atteint une bonne extension au niveau des hanches, si elle a une bonne mobilité d’épaule, etc. Bref, il y a 1000 choses importantes à savoir et à observer pour coacher quelqu’un en CrossFit, avant de savoir si c’est un homme ou une femme. Il n’y a que dans la période de grossesse ou de post-grossesse que c’est important. Le reste du temps, ça ne change rien. Continue reading En CrossFit : pas de différences hommes – femmes

Comment s’hydrater (en particulier lorsqu’on s’entraîne et qu’il fait très chaud) ?

Il fait chaud, très chaud !! Si vous faites du sport, j’imagine qu’il est inutile de vous dire de vous hydrater, vous le savez déjà ! 😉

J’en profite pour proposer une série de 3 articles que j’ai publiés dans Néo Santé, en 2016, et consacrés à l’hydratation des sportifs. 

Les articles sont téléchargeables en plus grande taille via les liens ci-dessous :

1) “Comment s’hydrater ?” : quelle quantité ? faut-il croire les vendeurs d’eau en bouteille ? la soif comme meilleur guide… https://goo.gl/U8bNY3

2) “L’hydratation des sportifs” : les dangers de boire “trop”, l’hyponamétrie, boire à sa soif dans l’effort et le mythe des “boissons sportives”… https://goo.gl/pt5u1f

3) “Que boire après l’effort ?” : l’eau de coco, les crampes après l’effort et les types d’eau… https://goo.gl/QZ8RJD

Bonne lecture (à l’ombre) 😉

Parution : Néo Santé, n°59, septembre 2016

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Nouvelle parution : “Comment s’hydrater ?”, Néo Santé, n°59, septembre 2016, p. 32. Sur son site, Evian donne des “astuces hydratation” : “Le matin, ouvrez une bouteille d’1,5 litre et buvez-la tout au long de la journée“. De son côté, Vittel conseille d’amener une bouteille d’1 litre au travail. Aux Etats-Unis, la formule consacrée est le “8 x 8” : 8 x 8 ounces d’eau par jour.

Le problème est que la communauté scientifique est beaucoup moins convaincue que les marques d’eau en bouteilles. En fait, lorsque des chercheurs se penchent sur la question, ils découvrent qu’il n’y a aucune preuve de la nécessité de boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour.

Bien sûr, il faut boire de l’eau. Et l’eau est le meilleur des liquides à boire. Mais s’astreindre à boire au-delà de sa soif n’a pas de sens.

Notre corps a tout un ensemble de mécanismes nous indiquant quand nous devons boire. Nous nous y sommes fiés tout au long de notre évolution. Autrement dit : laissez la soif être votre guide ! Et là-dessus, les scientifiques sont assez unanimes.

Les seuls cas où il faudrait se forcer à boire seraient en cas de maladie, ou à partir d’un âge où le mécanisme de la soif n’agit plus correctement.

Suite à lire dans Néo Santé…

En fait, cet article est assez proche de ce que j’avais écrit sur l’industrie du sucre : entre les recommandations proposées par l’industrie et ce que l’on sait scientifiquement, il y a généralement un immense fossé, qui s’appelle la surconsommation !