Extrême-droite et publicités Facebook

“Le Vlaams Belang est le 1er parti en Flandre grâce à ses pubs Facebook” IS THE NEW “les jeunes sont violents à cause des jeux vidéos”…

… Pour préciser : Ces 20 à 30 dernières années, les politiques ont reproduit des conditions que Hannah Arendt, par exemple, décrivait dans “Les origines du totalitarisme” (1951) :

  • Des masses de population qui ne se reconnaissent plus dans aucun parti (p. 311), ni dans la classe dirigeante (pp. 312-313) qu’elles perçoivent comme corrompue (p. 353) et décadente (p. 468).
  • Des masses d’individus isolés, atomisés (p. 323) qui ne composent plus un groupe solidaire, et qui sont généralement insatisfaits et sans réel espoir (p. 315).

> > > Une phrase-clé des 500 pages de l’ouvrage est, à mon sens, celle-ci :

“Les masses détestent la société dont elles se sentent exclues, autant que les parlements dans lesquels elles ne sont pas représentées” (p. 107).

… Et quand, aujourd’hui, ces totalitarismes repointent le bout du nez, les politiques vont nous dire qu’il faut vite réguler les pubs sur les réseaux sociaux pour lutter contre ces totalitarismes… #Facepalm

. . .

Réf : Arendt, H. 1962. “The Origins of Totalitarism”, Cleveland & NY: Meridian Books.

Tribune de G. Schwarz : Pour combattre les populistes, il faut casser leur mythe victimaire

Très bonne tribune de Géraldine Schwarz (essayiste franco-allemande), dans Le Monde, il y a quelques jours. Elle y décrit le mythe victimaire des mouvements dits “populistes” et leur caractère infantilisant.

Face à cela, il ne faut pas tomber dans le discours bien-pensant, un peu “neu-neu”, et toujours enclin à la moquerie ou à la censure morale. Il faut réagir et Gérladine Schwarz lance quelques pistes de réponse, en matière de participation et d’éducation politique.

Je vous mets ici quelques extraits, parce que le texte est réservé aux abonnés. Je trouve chacun des extraits extrêmement intéressants !!

“Le mythe victimaire est une clé centrale de la stratégie des populistes, en France et ailleurs. Pour le cultiver, ils recourent à la provocation dans le but d’être frappés d’un ostracisme qui les enveloppera de l’aura du martyr. Plus la réaction de l’adversaire répond aux clichés d’un ennemi diabolisé, plus ils sortent triomphants de ce jeu de rôle – “eux” contre “nous”. Ils deviennent les chantres de la liberté d’opinion ayant le courage d’édicter des vérités interdites sur une nation supposée en plein déclin, rongée par ennemis intérieurs et extérieurs. Ils deviennent les sauveurs du peuple dont ils seraient les seuls à avoir compris les besoins et la volonté. Continue reading Tribune de G. Schwarz : Pour combattre les populistes, il faut casser leur mythe victimaire

Manque de confiance en politique et partis radicaux

Cette enquête ULB, VUB, KUL, illustre parfaitement ce que j’ai récemment expliqué ici 👉 “Brève réflexion sur la croyance en politique” .

Moins on a confiance dans le système politique (moins on “croit” dans le système politique), moins on va voter pour celles et ceux qui “représentent” ce système politique, c’est-à-dire les partis “traditionnels”.

L’enquête montre que la confiance dans la politique chute encore depuis 2014 et 2009. Et que celles et ceux qui ont le moins confiance dans la politique ont le plus voté pour les extrêmes : Vlaams Belang en Flandre et PTB en Wallonie.

Sur une échelle de 0 à 10, la confiance dans les partis politiques et dans les politiciens et politiciennes ne dépasse pas le score de 3 en Wallonie. Et ce n’est guère mieux en Flandre (entre 3 et 4).

Tableau : https://press.vub.ac.be/gebrek-aan-vertrouwen-in-politiek-en-ideologie-bepalen-proteststem

Tout le problème, c’est que si les partis traditionnels ne cessent de répéter ” la démocratie, c’est NOUS”, le changement qu’attendent de plus en plus de gens aura toutes les chances d’être beaucoup moins porté par des idéaux démocratiques. C’est ce qu’on voit dans l’enquête : les électeurs et électrices du PTB et du VB sont les moins satisfaits vis-à-vis de la démocratie. Et ça rejoint assez bien ce qu’il se passe ailleurs : Hongrie, Italie, Brésil, etc…

 Il faut donc construire une réelle alternative, radicalement différente de ce qui se fait actuellement (et qui n’arrive plus à susciter de confiance), mais fondée sur des idéaux et des mécanismes démocratiques.

👉 Et ça passera par davantage de rotation au pouvoir, par une réflexion sur la bonne échelle territoriale, une priorité donnée au niveau local, davantage de pouvoir aux assemblées, moins de bureaucratie, plus de participation, etc.

📄 Un document d’une trentaine de pages, en néerlandais, reprend les principales observations de cette enquête (avec les chiffres, etc.) : téléchargeable ici !

📰 Article Vrt.be (photo de couverture) : https://www.vrt.be/…/le-manque-de-confiance-dans-la-politi…/

Brève réflexion : S’il fallait n’avoir qu’un seul objectif…

En cette période où on parle beaucoup de l’extrême-droite, du populisme, du totalitarisme, je voudrais expliquer quelque chose…

J’ai une partie de ma famille qui vit en Pologne (ma grand-mère était polonaise), et ça m’a permis, à deux reprises, de visiter Auschwitz. Je ne veux pas dire “la chance” de visiter Auschwitz, parce que ça me semblerait très mal approprié, mais ces deux visites m’ont vraiment marqué. Ca fait certainement partie des choses qui m’ont le plus marqué dans ma vie.

La première fois, j’avais 18 ans. Et je me rappelle très clairement que je m’étais fait cette réflexion : s’il y a un jour un parti politique qui se présente, et qui dit : “Nous n’avons pas de programme ‘a priori’ (pas d’idéologie toute faite). Nous n’avons qu’un seul but : que PLUS JAMAIS on n’arrive à quelque chose comme la Shoah”, je voterai pour ce parti.

Et depuis mes 18 ans (j’en ai 40), je me répète ça : il faudrait un parti qui, dans chaque domaine, observerait (étudierait, analyserait) ce qu’il faudrait faire pour que PLUS JAMAIS une partie de la population ait la volonté ET les moyens d’exterminer une autre partie de la population.

Donc :

  • Que faut-il faire en matière d’enseignement pour que plus jamais une partie de la population ait la volonté et les moyens d’exterminer une autre partie de la population ?
  • Quel type d’économie faut-il promouvoir pour que plus jamais une partie de la population ait la volonté et les moyens d’exterminer une autre partie de la population ?
  • Quel système politique faut-il mettre en place pour que plus jamais une partie de la population ait la volonté et les moyens d’exterminer une autre partie de la population
  • Quelle politique migratoire faut-il mettre en place pour que plus jamais une partie de la population ait la volonté et les moyens d’exterminer une autre partie de la population ?
  • Comment faut-il organiser la Justice pour que plus jamais une partie de la population ait la volonté et les moyens d’exterminer une autre partie de la population ?
  • Etc… (vous avez compris le principe).

Continue reading Brève réflexion : S’il fallait n’avoir qu’un seul objectif…

Parution de la 4ème (et dernière) partie de ma série sur la radicalisation

La parution du dernier volet de ma série sur la radicalisation, dans la revue de la Fondation Ceci n’est pas une crise, tombe à point nommé, puisque j’y abordais la question de la radicalisation à l’extrême-droite, en miroir de la radicalisation islamiste.

  • A point nommé, parce qu’en France, il n’y a pas une semaine sans qu’il y ait une polémique d’ordre identitaire.
  • A point nommé parce qu’en Belgique, un mouvement étudiant d’extrême-droite, “Schild & Vrienden”, a récemment fait la Une des journaux… Et Lalibre.be annonçait hier qu’un quart des jeunes électeurs flamands souhaite un régime autoritaire en Flandre.

Je rejoins Anne-Emmanuelle Bourgaux (Ecole de Droit UMONS ULB) qui disait hier, sur La Première – RTBF, qu’il y a une URGENCE DÉMOCRATIQUE, au même titre qu’une urgence écologique.

[Extrait] : “Depuis les années 80, tout comme on a laissé se développer une réponse salafiste à la crise d’identité et
à la recherche de radicalité d’une partie de la jeunesse d’origine immigrée, on a laissé se développer des groupuscules identitaires auprès d’une jeunesse plus autochtone, tout autant en recherche d’identité, et de radicalité.”

Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre comment, en 2018, une société comme la nôtre se retrouve avec des jeunes, élevés ici, qui partent en Syrie, et d’autres jeunes (au profil sociologique très proche), qui s’engagent dans des groupuscules néo-nazis.

… Comment en est-on arrivé là ??

A propos du rappeur Medine (et de la polémique sur son concert au Bataclan)

Parmi les actualités qui m’énervent bien – et qui me rendent très peu optimistes quant à l’avenir – il y a cette campagne bien orchestrée par la fachosphère pour empêcher le rappeur Medine de se produire au Bataclan, en octobre.

A coups de fakenews, de photo-montages grossiers et de mauvaise foi flagrante, les habituels Front National (rebaptisé Rassemblement national), Valeurs actuelles, Génération identitaire, Génération Nation, etc., font passer Medine pour un islamiste, terroriste, qui appèlerait au meurtre ! Alors, vous comprenez, “on ne peut quand même pas laisser un djihadiste salir la mémoire des victimes des attentats de 2015… “. On lit des choses grosses comme des camions sur Twitter.

Venant des groupes identitaires, de l’extrême-droite et de l’Alt-Right, ce n’est pas étonnant, mais le pire est que tout cela est repris #tranquilloupar des journalistes sans la moindre vérification dans les textes de Medine, comme Jean Quatremer par exemple, ou par des Twittos en recherche d’un sujet à récupérer pour quelques retweets de plus…

… Parce que, quand on écoute Medine (et personnellement, je l’écoute depuis près de 15 ans. C’est d’ailleurs probablement le rappeur français que j’écoute le plus), on se rend compte que son discours est à l’antipode d’une promotion du terrorisme ! Toutes celles et ceux qui relayent les propos de la fachosphère n’ont carrément pas pris la peine d’écouter le moindre morceau de Medine… ou même de lire ses textes qui sont en ligne, s’ils n’aiment pas le rap. Le site Genius France donne même des explications de chaque phrase. Bref, il n’y a pas d’excuses…

Pour être honnête, j’avais commencé à compiler toutes les phrases des textes de Medine qui montraient que son discours était l’inverse de ce que les fachos lui font dire… mais très vite, il y en avait tellement que ça n’avait aucun sens. J’aurais dû copier ici des couplets entiers d’une multitude de chansons. Continue reading A propos du rappeur Medine (et de la polémique sur son concert au Bataclan)

Désappropriation. Radicalisation. Abandon. A quoi se raccrocher ?

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Ce chapitre est une version de travail d’un chapitre du livre en cours d’écriture “Anti-délégation. La société de l’Empowerment”. Je la diffuse pour toute personne intéressée à enrichir la réflexion. Lisez, commentez, partagez, discutONS-en, discutEZ-en.. Que toute personne intéressée à participer à la réflexion se sente autorisée à le faire !!

UPDATE (27 avril 2016) : Cet article a reçu des retours très positifs de deux spécialistes français du terrorisme : Gilles Kepel et Olivier Roy, sans même que je ne les sollicite. Gilles Kepel m’a d’ailleurs proposé de rencontrer son collaborateur, Hugo Micheron, chercheur français, spécialiste du jihadisme, au Centre de recherches internationales (Ceri), à Science-Po.

——————————- Début de l’article ——————————-

“Quand l’intérêt général s’en va, arrive le trader suivi du gourou. Quand l’Etat s’effondre, restent deux gagnants : les sectes et les mafias. Les banquiers d’affaires d’un côté et les hallucinés de l’autre. Quand l’idée de service est ridiculisée, ne reste plus qu’à se servir soi-même. Le cynisme engendre à la fois le fanatisme et la tricherie.” Régis Debray (2015 :17)

“Que cherchent tous ces jeunes à la dérive qui se suicident à l’aide d’un islam extrême ou à coups de canettes de bière suralcoolisées et de spliffs dix fois trop chargés ?” Abd al Malik (2004 :128-129)

Il est toujours plus facile d’avoir la mémoire courte. Les attentats récents en Europe mettent au devant de la scène, le phénomène de la radicalisation religieuse. D’un coup, on se rend compte que des jeunes sont prêts à aller mourir pour la cause djihadiste. Et des jeunes « de chez nous » – pas des jeunes Afghans formés dans d’obscures écoles coraniques pakistanaises. Non, des jeunes de nos quartiers, de nos banlieues, qui ont été dans nos écoles. Dans nos prisons aussi.

Tout autant qu’on est surpris que des jeunes puissent adopter une vision fondamentaliste de la religion musulmane, telle que le salafisme, on se surprend de voir d’autres jeunes embrasser le nationalisme et rejoindre les mouvements d’extrême-droite.

Oui, dans la deuxième décennie du 21ème siècle, des jeunes sont salafistes, des jeunes sont d’extrême-droite, des jeunes sont contre les droits de la femme, des jeunes sont racistes, antisémites, islamophobes, homophobes, etc. Mais ça n’est probablement pas arrivé du jour au lendemain. On ne se réveille pas un matin avec des vidéos djihadistes qui cartonnent sur Youtube et PEGIDA qui rassemble des milliers de personnes dans des manifestations islamophobes.

Je crois qu’il faut replacer l’émergence de ces phénomènes dans des processus sociaux plus longs. Le profil des jeunes français et belges, qui sont partis en Syrie, dont ceux qui ont commis les attentats à Charlie Hebdo en janvier 2015, dans les rues de Paris en novembre 2015 et à Bruxelles en mars 2016, invite à replacer la radicalisation dans l’histoire des populations et des quartiers dont ils provenaient. Les explosions de violence en banlieue en France, ou dans certains quartiers de Molenbeek en Belgique, ne sont pas récentes. Les jeunes qui n’arrivent plus à se construire une identité, du moins positive, ça n’est pas récent non plus. Et on a eu tout le temps de voir l’islam évoluer depuis les premières communautés immigrées en Europe de l’Ouest jusqu’à aujourd’hui.

Une double histoire est nécessaire : celle des quartiers/villes d’où proviennent les jeunes attirés par le djihadisme ou le nationalisme, et une histoire du rapport à l’islam.

Pour cela, première précaution : ne pas tomber dans une approche centrée sur la France. Facile à dire évidemment quand on écrit depuis la Belgique. Mais c’est important au niveau de la compréhension même du phénomène. Beaucoup d’auteurs (sociologues, islamologues, etc.) étant Français, l’analyse tourne souvent autour de questions qui structurent le débat français : la République, la laïcité, les banlieues. Pourtant, certains des terroristes de Paris et de Bruxelles vivaient en Belgique : ils n’ont pas été élevés dans les valeurs de la République, ne sont pas passés par l’ « école de la République », et ne se sont pas non plus radicalisés « contre » la République. De plus, ils ne vivaient pas dans une « banlieue », typiquement française, mais dans des quartiers ghettoïsés proches du centre de Bruxelles, comme ceux qui venaient de Molenbeek.

Cela invite donc à ouvrir la problématique à des phénomènes qui dépassent souvent les frontières. Tout ce qu’on lit sur « la République » peut être correct, mais c’est à mon sens, la traduction française de phénomènes sociaux plus larges, dont la crise de la délégation que j’essaie de décrire ici. 

 1. Des émeutes au djihad 

1.1 La construction du « problème des banlieues »

Directement en lien avec le fait de ne pas faire du « Franco-centrisme », il y a le « problème des banlieues ». Beaucoup de candidats français au djihad proviennent des « banlieues ». Mais ils sont connectés, comme les enquêtes l’ont montré, avec des jeunes bruxellois qu’on ne peut pas réellement appeler des « jeunes de banlieue », tant la structuration « centre-ville aisé / périphérie pauvre » n’existe pas en Belgique. La France a découvert Molenbeek : une commune pauvre de Bruxelles (en fait la deuxième commune la plus pauvre de Belgique), très proche du centre au niveau géographique, mais dont certains quartiers sont totalement ghettoïsés par rapport au reste de la ville.

C’est pourquoi je parlerai plutôt de quartiers « ghettoïsés ». Jacinthe Mazzocchetti (2012 : 2), qui bossait dans la même unité de sociologie que moi à l’époque, a une définition très intéressante de ces quartiers. Ils sont le résultat, dit-elle, de l’enfermement des immigrés (et de leurs descendants) dans certains quartiers, via le marché du logement, les discriminations rencontrées en milieu scolaire et les discriminations sur le marché du travail. Cette définition me semble plus efficace pour aborder les lieux d’origine de beaucoup de jeunes djihadistes, que ce soit en Belgique (sa recherche portait entre autres sur des quartiers de Molenbeek), en France (les « banlieues ») ou dans d’autres quartiers en Europe ou aux Etats-Unis (comme nous le verrons dans le New Jersey ou à Philadelphie).

D’autant plus que Mazzocchetti (2012 :2) rajoute une dimension importante : le rejet va dans les deux sens. La ghettoïsation est aussi un mouvement qui vient de l’intérieur des quartiers relégués : les acteurs marginalisés s’organisent, autour de solidarités ethniques. Mais cet « entre soi », conséquence d’un sentiment d’être exclu du reste de la société, rajoute encore à l’exclusion.

Encore une précaution, il ne s’agit en aucun cas de stigmatiser toute la population de ces quartiers. Je parlerai souvent de Molenbeek, d’Anderlecht, de Clichy-sous-Bois ou des Minguettes, mais je me garderai bien de prétendre que ces communes ou ces quartiers se réduisent à ce que j’en décris. Il y a plein d’habitants de ces lieux qui sont engagés dans des dynamiques très positives, ou d’autres qui ne font rien de spécial, à part subir les méfaits d’une minorité. L’empowerment passe aussi par le fait de laisser aux communautés le pouvoir de se définir elles-mêmes. Je ne voudrais pas les en désapproprier. Je décris la radicalisation d’une minorité d’habitants de ces lieux.

Continue reading Désappropriation. Radicalisation. Abandon. A quoi se raccrocher ?

Parution sur le site de la revue “We Demain”

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Nouvelle parution : “Le film Demain cartonne au box office et le FN dans les urnes : deux options face à la crise“, We Demain, Tribune, 29 mars 2016. 

Si vous êtes porteur d’une critique du système actuel, et d’un autre projet de société, il y a une question que l’on vous a déjà certainement posée : “Mais si votre projet est si bon, pourquoi est-ce qu’autant de gens se tournent vers l’extrême-droite ?”

Cette question, on l’a posée à tout mouvement de gauche, à tout mouvement écologique, à tout mouvement de jeunes. Avec des variantes : pourquoi “les ouvriers”, pourquoi les “jeunes”, pourquoi “la banlieue”, pourquoi “les chômeurs”, etc. se tournent-ils vers l’extrême-droite ? C’est à nouveau la question que l’on posait à Julien Bayou, porte-parole d’Europe Écologie Les Verts, lors de son interview à “On n’est pas couché”, le samedi 5 mars 2016. (…)

Le risque de cette question est, au final, d’invalider toute critique du “système” comme faisant le jeu de l’extrême-droite. Comme si une même situation ne pouvait pas déboucher sur différentes critiques, différentes alternatives, qui ne s’invalident pas les unes les autres.

Lire la suite sur le site de la revue… 

Pour celles et ceux qui me suivent depuis un petit temps, vous y retrouverez la métaphore du bateau qui coule, que j’ai déjà présentée ici sur mon blog… Et cela fait partie de la réflexion plus large que je mène sur la crise de la société de la délégation et l’émergence de mouvements d’empowerment (introduction ici)

Si vous avez aimé, merci de partager un maximum. Si le magazine perçoit l’intérêt pour cette approche, il y aura peut-être la possibilité d’une collaboration plus régulière, me permettant de poursuivre la réflexion… Si j’y arrive, ce sera donc grâce à vous !! Merci !!! 😉