L’ignorance pousse à la servitude; le savoir rend libre. L’importance de l’instruction en démocratie

On fête aujourd’hui la naissance de Condorcet, mathématicien, philosophe, homme politique français, né le 17 septembre 1743.

Grande figure des Lumières, Condorcet est resté dans les mémoires pour de nombreuses contributions à la pensée occidentale moderne, comme ses prises de position, très tôt dans l’Histoire, contre l’esclavage, ou pour le droit de vote des femmes, sa pensée du système éducatif, et son “paradoxe de Condorcet” en matière de vote (lorsqu’on vote pour classer 3 propositions).

Mais je voudrais juste mettre l’accent sur un élément important pour moi : son idée de l’instruction publique comme élément central de la démocratie.

On pourrait synthétiser son idée comme ceci :

1) L’ignorance pousse à la servitude; le savoir rend libre.

“Celui qui ne sait pas écrire, et qui ignore l’arithmétique, dépend réellement de l’homme plus instruit, auquel il est sans cesse obligé de recourir (…) Celui qui n’est pas instruit des premières lois qui règlent le droit de propriété ne jouit pas de ce droit de la même manière de celui qui les connaît”.

On retrouve la même idée que dans Le Discours de la Servitude volontaire de La Boétie (voir ici) : liberté et égalité vont de pair. Si l’on est dépendant de quelqu’un d’autre, on n’est ni libre, ni son égal. (Dit autrement : une société où tous les individus sont égaux, où aucun n’est le serviteur d’un autre, est une société où tous les individus sont libres).

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Souvent la foule trahit le peuple — Victor Hugo

« Souvent la foule trahit le peuple » — Peut-être connaissez-vous cette citation de Victor Hugo, très souvent répétée… bien que je n’en ai jamais trouvé la source exacte. 

Cette distinction entre la foule et le peuple est fondamentale pour comprendre la démocratie. On traduit souvent demo-cratie, comme « le pouvoir-au-peuple ». Pourtant, le terme « demos » [δῆμος] , utilisé par exemple par Aristote dans La Constitution d’Athènes, est à comprendre dans un sens plus restreint : celui de « peuple agissant en assemblée ». Lorsqu’Aristote voulait désigner le peuple en tant que masse, que multitude, que « grand nombre », c’est le mot « plêthos » [πλῆθος] qu’il utilisait (et on a gardé en français la forme « pléthore »). 

> > > La démocratie n’est donc pas la souveraineté du grand nombre, mais la souveraineté DU DÉBAT (Parmentier-Morin, 2004). C’est très important. 

Victor Hugo. Photoglyptie d’Etienne Carjat (1828-1906), 1873-1874. Paris, Maison de Victor Hugo. Hauteville House.

Et Victor Hugo a écrit un des plus beaux textes sur cette distinction entre le peuple et la foule. Le texte est intitulé « Les 7.500.000 OUI » et est publié en mai 1870. C’est ce texte qui ouvre « L’année terrible » publié en 1872.  

Tout le texte est construit sur cette opposition peuple / foule, Hugo décrit l’un, puis l’autre, puis revient sur le premier, et ainsi de suite. 

Ainsi, il écrit : 

« Ah ! le peuple est en haut, mais la foule est en bas. 

La foule, c’est l’ébauche à côté du décombre;  

C’est le chiffre, ce grain de poussière du nombre; 

C’est le vague profil des ombres dans la nuit;

La foule passe, crie, appelle, pleure, fuit; 

Versons sur ses douleurs la pitié fraternelle. »

Puis Hugo cite toutes des grandes figures de combats pour l’indépendance ou la souveraineté, des figures antiques, comme Léonidas et Gracchus, et plus modernes comme Botzanis en Grèce, Winkelried en Suisse, Garibaldi en Italie, etc., et termine cette liste par : 

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Polarisation, rapprochement entre partis et extrême-droite en Espagne

Comment la polarisation du champ politique et le repositionnement de certains partis peuvent favoriser les partis radicaux, comme l’extrême-droite ?

Une étude très intéressante vient de paraître dans la revue “South European Society and Politics” (publ. en ligne : 8 avril 2021), et montre ce qui a pu contribuer au succès du parti d’extrême-droite, Vox, en Espagne 🇪🇸 . Et cela fait directement écho à beaucoup d’échanges que j’ai eus suite à ma publication récente sur le succès de l’extrême-droite française 🇫🇷 auprès des jeunes.

L’auteur de cette étude, Juan Rodriguez Teruel (Science Po — Université de Valence), définit 2 types de polarisation :

  1. Une polarisation verticale : l’écart entre les votants et les partis
  2. Une polarisation horizontale : une stratégie centrifuge ou polarisante menée par certains partis, les amenant à se positionner davantage sur les extrêmes.

L’enquête montre qu’une augmentation de la polarisation verticale favorise les partis radicaux comme Vox : plus les électeurs voient grandir un écart entre la population et les partis, plus ils tendent à voter pour Vox.

A l’inverse — ⚠️ et c’est cela qui est très intéressant — une diminution de la polarisation horizontale favorise les partis radicaux comme Vox.

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Extrême-droite : premier parti des 25-34 ans en France

Je crois que toute personne qui se dit démocrate, et qui est attachée aux idées de liberté, d’égalité, de justice, doit fortement s’inquiéter de cette information : en France, le premier parti des 25-34 ans est l’extrême-droite ! 

(Et ça doit nous inquiéter, je pense, au-delà des frontières françaises, jusqu’en Belgique et ailleurs en Europe). 

Si on considère ensemble toute la partie la plus jeune de l’électorat, c’est-à-dire les 18-24 ans et les 25-34 ans, les jeunes : 

  1. se désintéressent de plus en plus de la politique — en témoigne le taux d’abstention. 
  2. considèrent que l’ex-Front national est un parti comme les autres. 

Quelques éléments de ce dossier que souligne : 

La “dédiabolisation” de l’ex-Front national (et en particulier de Marine Le Pen) se matérialise par cette idée selon laquelle “En quoi Marine Le Pen serait-elle pire ?” (c’est-à-dire pire que les autres hommes et femmes politiques). Comme je ne pense pas qu’elle ait fondamentalement changé ces 15 ou 20 dernières années, je pense plutôt que l’ensemble de la classe politique française est surtout arrivée à démontrer qu’elle ne valait pas mieux… 

Dans l’analyse de la sociologue Anne Muxel, on apprend que le succès de l’extrême-droite auprès des jeunes s’explique aussi par le fait que : 

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Experts v/s Politiques : Brève réflexion sur le débat public

Politiques v/s Experts : tel est le débat du moment en Belgique. Ou, dit autrement, le gouvernement doit-il simplement appliquer l’avis des experts, ou peut-il s’en écarter ? 

Pour avoir une idée des arguments dans le débat : “Guerre ouverte entre experts et politiques : “On trébuche dans la boue du populisme” (La DH/Les Sports), “Marc Van Ranst réplique aux attaques : “Heureusement que Georges-Louis Bouchez est politique et pas virologue” (RTBF)

On m’a demandé d’en parler, donc voici une brève réflexion… Je trouve que les deux “camps” sont tout autant dans l’erreur. Je m’explique : 

1) Première erreur : penser que les règles doivent se baser sur “la” Science, comme s’il y avait une espèce de “vérité” scientifique qui s’imposait d’elle-même et devait déterminer les règles, les lois, etc. C’est un problème qui n’est pas nouveau. Vous vous imaginez bien qu’on n’a pas attendu 2021 pour réfléchir sur quoi devait se baser une loi. 

Ca pourrait faire l’objet de tout un cours, mais je vais partir de Thomas Hobbes (1588-1679) et de la fameuse formule “Auctoritas non veritas facit legem” : c’est l’autorité, et non la vérité, qui fait la loi. Dans son célèbre Léviathan (1651), Hobbes explique que si on essaie de fonder la loi sur l’avis des experts (à l’époque, il parle des auteurs de philosophie morale et des “juges subalternes”), il y aura autant de contradictions dans les lois qu’il y en a “dans les Écoles” (1). Parce que devinez ce que Hobbes avait remarqué ? => Les “experts” ne sont pas tous d’accord entre eux, que ce soit sur le Bien ou le Mal (les philosophes), la nature ou même la religion (les théologiens). 

Et c’est toujours aujourd’hui d’une grande naïveté de penser que les scientifiques doivent être tous d’accord entre eux. Quand on évolue dans le champ scientifique, on sait à quel point les conflits peuvent être très durs, et à quel point un scientifique peut penser qu’un ou une de ses collègues a simplement tout faux…

Du coup, il revient au pouvoir souverain de trancher, et de décider. C’est pour cela que la pensée hobbesienne est qualifiée de “décisionnelle”. Et en démocratie, ce pouvoir souverain qui décide, c’est le parlement.  

Donc, si on se résume : il n’y a pas de “vérité universellement acceptée”, et une loi ne peut s’imposer que si elle est le fruit d’une procédure démocratique (2).

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Les humanités classiques et la démocratie participative. Un enjeu éducatif.

En quoi les auteurs “classiques”, qu’on n’apprend plus que dans les cours de Latin et de Grec, sont-ils aussi importants pour construire une société plus démocratique demain ? 

La grande innovation des Grecs et des Romains, dans l’Antiquité, est d’avoir conçu un système dans lequel tout citoyen peut participer au pouvoir. Telle est le promesse de la démocratie : le simple fait de faire partie du “dêmos” (le peuple réuni en assemblée) permet de participer au “kratos” (le pouvoir). 

Or, aujourd’hui, combien de fois les citoyens et citoyennes qui désirent prendre part à une décision politique ne se voient-ils pas répondre que le dossier est trop “complexe”, et qu’il faut laisser la gestion de la Chose publique aux “professionnels” de la politique ? 

C’était pourtant là, traditionnellement, le rôle des “humanités” : nous préparer à être des citoyens dans la Cité. Et mettons bien l’accent là-dessus : pour ceux qui ont inventé la démocratie, l’être humain est, “par nature”, un “animal politique”. Et ils voulaient dire par là que nous ne pouvons pas faire autrement que vivre au milieu d’autres êtres humains. Il faut donc être capable d’interagir avec eux, et de décider tous ensemble. Ca doit donc s’apprendre dès le plus jeune âge.

En ce sens, la citoyenneté n’est pas perçue comme quelque chose qu’on apprend “en plus” (1 heure par semaine dans un cours de citoyenneté ou de morale), pour pouvoir, une fois adulte, voter tous les 4 ou 5 ans, ou participer à une réunion ou l’autre, à l’occasion, après ses heures de travail. Être un adulte, libre, de plein de droit, dans une société, c’est pouvoir à tout moment participer aux décisions qui nous concernent. 

Ce qu’on appelle “les humanités”, dans l’enseignement, visent précisément à cela. 

Je vais faire un bref historique, pour qu’on comprenne bien, mais il y aura beaucoup de raccourcis. Pour celles et ceux que ça intéresse, je renverrai vers des ouvrages en fin de texte.

Les “humanités” remontent aux “arts libéraux” antiques, ce modèle de formation fixé par Isocrate au IVè siècle av. J-C. Trois disciplines en constituaient la base : la grammaire, la dialectique et la rhétorique. L’enfant grec apprend par coeur les poèmes homériques, et se forme, par la rhétorique, à l’éloquence de la tribune (Compère & Chervel, 1997 : 5).

Les Romains héritent de ce modèle. A partir du grec “Paideia” [παιδεία] (“éducation”, et plus généralement le fait d’élever un enfant), Cicéron (106-63 av. J.-C) propose “humanitas” : l’éducation est conçue comme la préparation de l’individu à son rôle d’homme dans toute la plénitude de son sens. (Ibid.), dont, de manière centrale, son rôle de citoyen.

Dans les mots de Quintilien, pédagogue latin du 1er siècle après J.-C. :

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Brève réflexion : Twitter, espace public et liberté d’expression

Ces derniers jours, le bannissement de Trump des réseaux sociaux a soulevé de nombreux débats. Je n’ai pas réponses ou d’avis tranché. Mais ces débats renvoient à des questions qui m’intéressent beaucoup, depuis mes tout débuts en sociologie : l’espace public, les médias, les réseaux sociaux, la démocratie, la liberté d’expression, etc. Et j’ai l’impression que la place actuelle des réseaux sociaux doit nous amener à repenser certaines choses. 

Je mets ici en vrac toutes les questions que je me pose. Ainsi que quelques liens pour aller plus loin. Je fais le pari qu’on pourra créer des débats intéressants ici, sur cette page. Si ça vous intéresse, prenez n’importe laquelle de ces questions, et allez-ci, débattons ! 😉 

1) J’ai l’impression que la question n’est pas de savoir s’il y a certains propos à restreindre/interdire (appels à la haine, racisme, etc., qui sont des délits), mais QUI décide des propos à restreindre/interdire. 

=> C’est aussi ce que dit François Ruffin (et il s’est mis une grande partie de ses sympathisants à dos en disant cela) : les réseaux sociaux ont un tel pouvoir sur l’expression publique, qu’un bannissement comme celui du Président des Etats-unis doit être une décision démocratique, c’est-à-dire émanent d’une assemblée démocratique (et donc pas l’unique décision de sociétés privées).

=> Et c’est exactement ce que disait Popper dans son fameux “paradoxe de la tolérance” : pour défendre la tolérance, il faut pouvoir — en dernier recours — être intolérant avec l’intolérance, quitte à punir l’intolérant (au même titre que d’autres crimes). Mais c’est évidemment le rôle du gouvernement de faire cela. 

(Le court texte de Popper, et le texte de Platon sur lequel il se base, mériteraient tous deux une analyse beaucoup plus longue tellement ils sont intéressants et pertinents par rapport à l’actualité).

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D’abord être moins dépendant de l’État…

Je suis pour le moins d’État possible. 

Mais contrairement aux partis libéraux et libertariens, je ne pense pas qu’une telle démarche puisse débuter par la revendication politique d’une diminution de l’État. On ne peut pas, à mon sens, revendiquer une diminution du pouvoir de l’État sur les individus sans s’assurer d’abord que ces individus aient repris du pouvoir sur tous les éléments de leur vie. 

À bien des égards, et pour bon nombre de personnes, l’État joue le rôle d’une bouée de sauvetage. On ne peut pas retirer la bouée sans s’assurer qu’un maximum de monde sache nager. 

Il faut qu’on soit moins dépendant de l’État, pour pouvoir demander moins d’État. 

C’est en cela que la notion d’empowement est à la base de tout ce que je peux écrire et revendiquer au niveau politique.

Il faut qu’un maximum de monde reprenne du pouvoir d’agir sur son alimentation, sur sa santé, sur son corps. Nous devrions toutes et tous être capables de nous nourrir en cultivant et en élevant une partie de ce que nous mangeons. Nous devrions toutes et tous être capables de faire ce qu’il faut pour être en bonne santé. 

Il faut qu’un maximum de monde soit capable de se créer ses propres moyens de subsistances, de développer son activité, de vivre de ses propres projets. Ce n’est pas seulement qu’il faut moins d’État pour favoriser l’entrepreneuriat, il faut aussi que de moins en moins de monde dépende de l’État pour son emploi et pour ses conditions de travail, pour pouvoir demander moins d’emprise de l’État sur le travail. Il faut qu’un maximum de monde soit capable de se créer des conditions de travail favorables pour ne pas avoir besoin que l’État assure ces conditions favorables. 

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L’effet d’amnésie de Gell-Mann… appliqué à la politique

Hier, la première ministre Sophie Wilmès visitait l’hôpital Saint-Pierre (Bruxelles), et le personnel hospitalier l’accueillait en lui tournant le dos. Depuis le début de la pandémie, les professionnels de la santé ne cessent de remettre en cause la gestion politique de la crise. Médecins généralistes, épidémiologistes, virologues, infirmiers et infirmières, et très récemment directeurs et directrices de maisons de repos, pratiquement tous les secteurs des soins de santé y ont été de leur carte blanche, de leur interpellation… ou de leur coup de gueule !

Si l’on veut aller de l’avant et être constructif, je pense qu’il va falloir éviter un “Gell-Mann Amnesia effect” en matière de politique… 

Je m’explique…

C’est quelque chose que nous connaissons toutes et tous, mais qui a été mis sur papier par Michael Crichton, un auteur de science-fiction américain (il a entre autres écrit “Jurassic Park”, “Sphere”, etc.). N’y voyez pas une théorie scientifique, mais simplement une heuristique pouvant nous guider dans la vie quotidienne. 

Crichton explique : Vous ouvrez un journal et vous tombez sur un article abordant un sujet que vous connaissez très bien vous-même (il prend l’exemple de son ami et physicien Murray Gell-Mann lisant un article parlant de physique dans le journal, d’où le nom de l’effet). En lisant l’article, vous vous rendez compte que le journaliste n’a rien compris au sujet dont il parle. Souvent, dit-il, l’article est tellement erroné qu’il confond les causes et les effets (il appelle ça “les histoires où les rues mouillées causent la pluie”). 

Soit vous êtes exaspéré à la lecture de cet article, soit vous en rigolez, mais ensuite vous tournez la page, et vous lisez le reste du journal… en faisant comme si tous les autres articles ne contenaient, eux, aucune erreur ! Bref, vous tournez la page et vous oubliez complètement toutes les erreurs détectées dans l’article précédent. D’où le nom d’”effet d’amnésie de Gell-Mann”. 

Et ne me dites pas que ça ne vous est jamais arrivé : un média parle de votre commune, d’un folklore que vous connaissez particulièrement bien, de votre profession, de votre passion, etc… Peu importe. Si c’est un sujet que vous connaissez particulièrement bien, il y a de fortes chances que vous trouviez l’article peu précis, incomplet, voire erroné. Dites-vous bien que c’est la même chose pour tous les autres articles, mais que vous ne vous en rendez pas compte quand ça parle du Moyen-Orient, d’économie publique ou de technologie de pointe. 

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Coronavirus : C’est à la manière dont seront sanctionnées les erreurs politiques que nous pourrons juger nos démocraties.

En France, comme en Belgique, comme un peu partout dans le monde, cette pandémie de Covid-19 a révélé, plus que jamais, la faillite de celles et ceux qui nous dirigent. 

Dès le mois de janvier, des experts ont tenté de les avertir du danger de cette épidémie, de la nécessité de couper toute liaison aérienne avec la région chinoise concernée, de préparer nos services hospitaliers, etc. Mais ils n’ont pas écouté. 

Résultats : une épidémie muée en pandémie mondiale, des milliers de morts, une économie mondiale à l’arrêt, des populations confinées à domicile. 

Et il faut bien comprendre une chose : un des points essentiels de la démocratie, c’est que les dirigeants ne peuvent pas faire n’importe quoi en toute impunité. Ca, c’est le propre de la dictature ou de la tyrannie. 

Un dictateur peut se permettre de mettre en danger son peuple, d’affamer sa population, voire même d’en massacrer une bonne partie, sans craindre de ne pas être réélu… parce que, précisément, c’est une dictature ! 

La démocratie, ça doit être exactement l’inverse de cela ! Le pouvoir, en démocratie, doit être quelque chose de toujours très précaire. De très risqué, même ! Risqué, parce que quand on a une fonction, en démocratie, on a des comptes à rendre constamment face à la population. Ca implique donc de très grandes responsabilités. On est RESPONSABLE des décisions qu’on prend devant le peuple, généralement représenté par une assemblée. 

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