Brève réflexion : Le privilège de vivre déconnecté…

Je suis de plus en plus persuadé que dans un futur assez proche, les vrais “privilégiés”, ce seront celles et ceux qui pourront vivre sans avoir à se connecter, qui pourront vivre pleinement “unplugged”.

Ce seront celles et ceux qui pourront utiliser pleinement leur corps et leur cerveau, qui pourront être en contact avec la nature et avec les autres êtres humains, sans nécessiter aucune prothèse numérique, sans avoir besoin de se connecter à quoi que ce soit.

Concrètement, ce seront celles et ceux qui pourront :

  • se nourrir sans “app’”, en produisant leurs aliments, naturellement, et en les cuisinant,
  • passer du temps avec leurs enfants, leur famille, leurs aînés, sans écran, sans clavier,
  • apprécier des moments conviviaux avec des gens géographiquement proches,
  • utiliser pleinement leurs 5 sens,
  • profiter de loisirs non-connectés, sportifs, artistiques, récréatifs,
  • réaliser des gestes simples et utiles, comme réparer, coudre, jardiner, plafonner, clouer, se défendre, couper du bois, faire du feu,
  • apprendre sans avoir besoin de se connecter à une plateforme,
  • être fiers de qui ils sont, en chair et en os.

Et toutes ces compétences “unplugged”, il faut les acquérir aujourd’hui, si on ne les possède pas encore. Surtout, il faut les apprendre des générations plus âgées, qui ont connu un monde où tout le monde vivait “unplugged”, pas uniquement les privilégiés, avant que ces générations ne soient plus parmi nous… Tout cela fait partie d’un patrimoine (et d’un matrimoine, aussi, si vous voulez) qu’il faut préserver, et transmettre à nos enfants. Pour qu’ils puissent eux-aussi faire partie des “privilégiés”.

Personnellement, c’est à cela que je souhaite passer le plus de temps. Parce que le monde de la photo (qui date de 2016), je n’en veux pas du tout.



Source de la photo : https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10102665120179591&set=pcb.10102665126861201&type=3&theater

Publication : Jeunes et réseaux sociaux

Les ateliers d’éducation aux médias, organisés dans le cadre de mes activités au Centre culturel de Genappe / GAL Pays des 4 Bras, avec Action Médias Jeunes, avaient suscité quelques questions sur les réseaux sociaux, entre autres parce qu’on parlait des “influenceurs et influenceuses”…

Dans le Journal de Genappe paru aujourd’hui, j’ai pu expliquer les objectifs de ces ateliers, et replacer les craintes, légitimes, des adultes vis-à-vis des nouveaux médias, dans une perspective plus historique…

Parmi celles et ceux qui me lisent ici, combien sont en âge d’avoir regardé “Hélène et les Garçons” ? Est-ce que vous vous rappelez à quel point la presse se déchaînait à l’époque sur cette série censée “lobotomiser” la jeunesse ? 😉

Petite anecdote, parmi les livres de sociologie des médias qui m’ont le plus marqué, et poussé à faire la sociologie des médias, il y a la magnifique enquête “La culture des sentiments. L’expérience télévisuelle des adolescents”, de Dominique Pasquier, sur le courrier que les fans envoyaient à Hélène…

Pour en avoir une idée, l’article “‘Chère Hélène’. Les usages sociaux des séries collège”, Réseaux. Communication – Technologie – Société, 1995, n°70, pp. 9-39, est disponible en ligne : https://www.persee.fr/doc/reso_0751-7971_1995_num_13_70_2665

Bonne lecture, et au plaisir d’en discuter avec toute personne intéressée !

Référence : Patte, Y., 2021, “Jeunes et réseaux sociaux”, Journal officiel de la Ville de Genappe, mars, p. 5.

Analyse critique des médias contre complotisme

J’étais heureux de lire la carte blanche de Jean-François Raskin, sociologue des médias, à propos du documentaire « Ceci n’est pas un complot », dans La Libre Belgique.

Heureux parce que Raskin rappelle l’intérêt d’une analyse critique du travail journalistique, en particulier en rapport avec la pandémie. Et l’outil approprié pour cela est, je pense, la sociologie des médias. C’est l’objet de cette publication : montrer à quoi pourrait ressembler une approche sociologique du traitement journalistique de la crise sanitaire, en présentant quelques concepts clés de la discipline (ainsi que les références pour celles et ceux qui voudraient aller plus loin).

Le documentaire « Ceci n’est pas un complot » est critiquable en ceci qu’il pose des questions sans y répondre. Et c’est évidemment un ressort important des logiques complotistes. L’absence de réponse à la question laisse supposer, soit que cette réponse est tellement évidente qu’il ne sert à rien de l’expliciter (et que seul celui qui ne veut pas voir la réalité ne la voit pas), soit qu’elle relève de quelque chose qui est “indicible”, qu’on n’est pas “autorisé” à dire. Dans tous les cas, on retrouve cela dans les logiques complotistes.

Mais en aucun cas, cela ne signifie que les questions posées soient inutiles ou déplacées. C’est la manière dont on les pose, et les réponses qu’on apporte, qui vont déterminer que l’on soit dans le champ des sciences sociales… ou dans celui du complotisme.

Une précision encore avant de commencer : ce que je dis là ne laisse rien présager quant aux intentions de l’auteur du documentaire, Bernard Crutzen, que je ne connais pas. Je pense tout à fait qu’on peut produire quelque chose (texte, film, etc.) qui fait le jeu des théories complotistes sans avoir l’intention de le faire.

Je renverrais vers l’ouvrage “Les enfants de Shylock ou l’antisémitisme sur scène” (Meyer-Plantureux, 2005), qui montre par exemple que les dramaturgies françaises de l’avant-guerre étaient très souvent antisémites, malgré que leurs auteurs étaient souvent d’origine juive et appartenaient aux milieux politiques progressistes. Ils n’étaient peut-être pas “personnellement” antisémites, mais leur dramaturgie l’était (Dayan, 2005).

Les « routines » journalistiques

Une première approche intéressante serait de partir des “routines” journalistiques, c’est-à-dire toutes ces pratiques quotidiennes qui permettent aux journalistes de produire, chaque jour, de l’information.

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Brève réflexion : Twitter, espace public et liberté d’expression

Ces derniers jours, le bannissement de Trump des réseaux sociaux a soulevé de nombreux débats. Je n’ai pas réponses ou d’avis tranché. Mais ces débats renvoient à des questions qui m’intéressent beaucoup, depuis mes tout débuts en sociologie : l’espace public, les médias, les réseaux sociaux, la démocratie, la liberté d’expression, etc. Et j’ai l’impression que la place actuelle des réseaux sociaux doit nous amener à repenser certaines choses. 

Je mets ici en vrac toutes les questions que je me pose. Ainsi que quelques liens pour aller plus loin. Je fais le pari qu’on pourra créer des débats intéressants ici, sur cette page. Si ça vous intéresse, prenez n’importe laquelle de ces questions, et allez-ci, débattons ! 😉 

1) J’ai l’impression que la question n’est pas de savoir s’il y a certains propos à restreindre/interdire (appels à la haine, racisme, etc., qui sont des délits), mais QUI décide des propos à restreindre/interdire. 

=> C’est aussi ce que dit François Ruffin (et il s’est mis une grande partie de ses sympathisants à dos en disant cela) : les réseaux sociaux ont un tel pouvoir sur l’expression publique, qu’un bannissement comme celui du Président des Etats-unis doit être une décision démocratique, c’est-à-dire émanent d’une assemblée démocratique (et donc pas l’unique décision de sociétés privées).

=> Et c’est exactement ce que disait Popper dans son fameux “paradoxe de la tolérance” : pour défendre la tolérance, il faut pouvoir — en dernier recours — être intolérant avec l’intolérance, quitte à punir l’intolérant (au même titre que d’autres crimes). Mais c’est évidemment le rôle du gouvernement de faire cela. 

(Le court texte de Popper, et le texte de Platon sur lequel il se base, mériteraient tous deux une analyse beaucoup plus longue tellement ils sont intéressants et pertinents par rapport à l’actualité).

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A toutes celles et ceux qui sont intéressés par l’écriture inclusive

J’écris ce texte dans un contexte de débat sur le fait qu’il faille dire “Madame LE premier ministre” ou “Madame LA première ministre” (avec la nomination, en Belgique, de Sophie Wilmès à ce poste). Ca me donne l’occasion de partager la manière dont j’essaie de m’en sortir avec l’écriture inclusive.

Pour mettre d’abord cette question de premier ministre de côté, mon “Grevisse” de 1980 dit que “l’évolution de la vie sociale [a créé] des formes féminines nouvelles”, comme “la ministre”, “la sénatrice”, “la préfète”, “l’avocate”, etc. (n°422). Un nota bene de cette même page dit que c’est l’usage qui laisse prévaloir le masculin (“Madame LE ministre”), mais que c’est embarrassant pour les accords qui suivent (“Madame le ministre est heureuse d’inaugurer…”). En ce qui me concerne, “Madame LA première ministre”, me va très bien pour des raisons de facilité, comme je vais l’expliquer dans la suite.

Petite précaution d’usage : je ne suis pas linguiste, je ne défends pas une vision spécifique de la langue française. Je ne suis pas non plus dans un quelconque combat idéologique. Ce qui suit est juste la manière de faire de quelqu’un dont une partie importante des activités constitue à écrire, et qui essaye de n’exclure personne dans ce qu’il écrit…

Et je le fais, je crois, à 99%, que ce soit dans mes publications, dans mes mails, dans mes tweets et même dans mes textos…

Commençons :

1. Je pense qu’il y a une confusion entre les questions relatives à la syntaxe, c’est-à-dire le “genre grammatical”, et les conséquences au niveau sémantique lorsqu’on parle d’êtres sexués (ce que Grevisse appelle le “genre naturel”).

Je m’explique :

Personne, je pense, n’écrira “les chaises et les bancs ont été rangé.e.s”. “Chaise” est féminin et “banc” est masculin. Je ne sais pas pourquoi ces deux mots ont ce genre-là, c’est probablement dans leur étymologie ou dans leur forme qu’il faut aller chercher la raison… Quoi qu’il en soit, bien que “chaise” soit féminin, et “banc” masculin, “chaise” ne renvoie pas plus aux femmes que “banc” aux hommes.

Si en parlant des chaises et des bancs, je dis “tout a été rangé”, voire même “tous ont été rangés”, je rends invisible dans ma phrase le fait que je parle d’objets féminins et d’objets masculins, puisque tout est au masculin. Mais, ça ne pose pas vraiment de problèmes puisque le fait qu’ils soient féminins ou masculins relève en partie de l’arbitraire, de la langue à laquelle le français a emprunté ce mot, de sa forme, de sa sonorité, etc.

2. Le problème arrive lorsque les règles d’accord (de syntaxe) rendent invisibles une partie de la population (conséquence sémantique), en l’occurence les femmes. Si je parle d’une classe de 23 femmes et 1 homme qui ont passé leur diplôme cette année, selon la règle classique, je devrais écrire “tous ceux qui ont été diplômés cette année…”. En lisant la phrase, on peut penser qu’il n’y a que des hommes OU qu’il y a des hommes et des femmes, et que le masculin l’a emporté, comme le veut la règle classique. Mais on n’en sait rien. Continue reading A toutes celles et ceux qui sont intéressés par l’écriture inclusive

CrossFit, Inc. ferme ses comptes Facebook et Instagram

Vous l’avez peut-être vu : CrossFit a décidé de fermer tous ses comptes Facebook et Instagram (CrossFit, CrossFit Games, etc.).

C’était pourtant de gros comptes : rien que le compte “CrossFit” principal représentait 3,1 millions de personnes sur Facebook et 2,8 millions sur Instagram. Et à cela, on peut encore rajouter les 5 millions de personnes connectées aux comptes Facebook (2,7 M) et Instagram (2,4 M) des CrossFit Games.

La raison ? Le refus de CrossFit, Inc. de se soumettre à la politique de Facebook.

J’ai lu pas mal de commentaires, depuis hier, qui pointent la politique de confidentialité, la vie privée, etc. Mais en lisant le texte publié aujourd’hui sur CrossFit.com, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de plus important.

Lien vers l’article : https://www.crossfit.com/battles/crossfit-suspends-facebook-instagram

Je m’explique.

Le texte débute avec l’idée que le CrossFit a toujours soutenu une prescription “anti-conformiste” (“contrarian” en anglais) en matière d’alimentation, de conditionnement physique et de santé.

CrossFit – et c’est ça qui me plaît, moi – est bien plus qu’une marque présente dans le sport : c’est une entreprise qui mène un réel combat pour la promotion d’un mode de vie sain, comprenant une alimentation naturelle et un mode de vie actif, dans un monde où la condition physique se dégrade, et où les maladies chroniques sont en augmentation.

Ce combat, CrossFit le mène contre les lobbies de l’industrie alimentaire, contre l’establishment du monde de la santé (associations professionnelles, etc.), et parfois contre les gouvernements. Plus encore, CrossFit dénonce depuis longtemps les collusions entre ces 3 secteurs : lobbies, associations professionnelles et gouvernements. Continue reading CrossFit, Inc. ferme ses comptes Facebook et Instagram

Brève réflexion sur les débats politiques et la participation citoyenne

Ce lundi, j’ai eu la chance de modérer le débat préélectoral à Genappe (pour cause de désistement à la dernière minute du journaliste qui devait modérer).

L’expérience a été intéressante et je remercie les organisateurs de m’avoir proposé cette modération.

J’ai envie de donner mon “point de vue”, qui est forcément celui de quelqu’un qui voyait le public de face, puisque j’étais sur scène avec les candidats, pour modérer.

Je me suis demandé, à plusieurs reprises, à quoi pouvait bien servir ce genre de débat. Ca peut paraître bizarre de dire ça – et je ne veux pas du tout cracher dans la soupe ! Je m’explique : en connaissant pas mal de monde à Genappe, j’avais l’impression de pouvoir identifier clairement les groupes politiques dans le public. Pas mal de #CréonsDemain, dispersés en 2 groupes principaux, les PluS au fond, les MR-CDH au milieu (et quelques-uns debout derrière), et Ensemble devant. Et puis quelques citoyens engagés, qui ne sont pas rattachés explicitement à une formation politique, mais qui, par leur engagement dans la commune, sont bien au fait de tout ce qu’il se passe.

Du coup, ma question est : est-ce qu’il y a vraiment beaucoup d’habitants qui sont venus s’informer lors de ce débat ? Alors, j’en ai déjà discuté avec certains, et il semble que oui, il y avait des habitants qui étaient venus pour s’informer. Mais j’ai l’impression qu’ils étaient très minoritaires. Quand les candidats, qui étaient à côté de moi, parlaient, je voyais les réactions dans la salle, et donc je voyais les groupes politiques opiner du chef lorsque leur candidat parlait, et grincer des dents (ou rigoler) lorsque les autres candidats prenaient la parole. Bref, ça donnait l’impression que le public était davantage là pour “supporter” un candidat que pour s’informer.

Je pense que c’est la limite de ce genre de dispositif. En même temps, on ne peut pas se passer de ce genre de débat, parce que la démocratie, c’est débattre, c’est confronter les idées, etc. Mais est-ce que ce type de dispositif permet cela ? Et si pas, quel serait le bon dispositif pour permettre un réel échange d’idées ? Continue reading Brève réflexion sur les débats politiques et la participation citoyenne

Parution : “Comment le sucre nous enfume !” – Sport & Vie, n°154

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Nouvelle parution : Je publie dans le numéro de janvier-février (n°154), du magazine “Sport & Vie”, un article sur le sucre. Il s’agit d’une version améliorée de l’article que j’avais publié sur ce blog : “Et si nous refusions d’être au service de l’industrie alimentaire ?“. Comment les grosses industries alimentaires, rassemblées en fédérations, arrivent à nous faire croire que manger trop sucré n’est pas si grave (tant que l’on fait du sport), et comment les marques s’infiltrent partout dans le sport et la santé, sous couvert de promotion de l’activité physique ?

Entre militantisme CrossFit contre l’industrie du sucre et du soda (voir le combat de CrossFit, Inc. au Etats-Unis) et analyse de sociologie des médias (après tout, c’est de là que je viens), cet article fait le point sur les stratégies des marques et industries (exactement les mêmes que celles des cigarettiers à une époque), et en appelle, en toile de fond, les acteurs du sport et de la santé à ne pas être les “idiots utiles” de l’industrie alimentaire…

Commander le numéro en ligne : http://www.sport-et-vie.com/numero-154/a-decouverte-ski-alpinisme.4341.php

Pourquoi je vais désactiver mon compte Facebook…

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Facebook est très pratique. Pour plein de choses. Pour rester en contact avec de la famille ou des amis éloignés (géographiquement par exemple) ; pour promouvoir vos activités ; pour être informé des nouveautés dans votre domaine d’activité ; pour continuer à suivre d’anciens élèves (dans mon cas d’ex-prof) ; pour échanger, partager et discuter, sur des thématiques qui vous intéressent, au sein de groupes spécifiques, etc. 

Ces dernières années, j’ai utilisé Facebook de manière assez intensive et, je crois, professionnelle, dans le cadre de toutes mes activités. C’est pratiquement devenu l’outil professionnel principal de mes activités entrepreneuriales et d’auteur, dans le CrossFit, l’alimentation, et ce que j’écris en matière d’Empowerment.

Mais comme tout outil professionnel, il faut, je crois, pouvoir l’affûter, le rendre plus performant… ou l’abandonner pour quelque chose de plus performant encore. Les activités professionnelles elles-mêmes doivent évoluer. Je ne suis pas partisan de stagner sur les mêmes activités plus de deux ou trois ans consécutifs.

Aujourd’hui, Facebook me génère tellement d’activités (messages, commentaires, notifications, citations, publications dans des groupes, identifications, etc.) qu’au final, j’ai parfois l’impression de passer plus de temps à communiquer sur ce que je fais qu’à faire ce que je fais. C’est peut-être d’ailleurs un problème plus général de notre société ? Et plus je communique sur ce que je fais, moins j’ai le temps de faire ce que j’ai à faire. On dirait presque une variante de la célèbre phrase de George Bernard Shaw : “Celui qui peut, agit, celui qui ne peut pas, enseigne“… Ca donnerait : “Celui qui a le temps d’agir, agit, celui qui n’a pas le temps d’agir, communique“.

  « I have an account as a way of checking it out, but I’ve ‘friended’ very few people. Why? Because if I friend you, especially someone I don’t know, I’m giving you explicit permission to start a fairly intense series of interactions. This makes good commercial sense if you’re an insurance salesman or even a musician looking for gigs, but if you’ve got a limit on the time you can invest, it’s not only time-consuming, it’s a recipe to bitterly disappoint people. »

Seth Godin – Social media / Marketing Guru – about Facebook (lire l’article)

A ce manque de temps, s’ajoute la frustration de ne pas pouvoir répondre à tout le monde. A toutes celles et ceux à qui je n’ai jamais répondu (à vos messages, que j’ai parfois juste eu le temps de lire, mais pas de répondre), je vous assure que j’aurais voulu répondre : vos questions étaient intéressantes, vos sollicitations flatteuses, vos demandes légitimes, mais j’en avais parfois plus de 300, chaque soir, en rentrant chez moi.

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Vous voyez ce sentiment d’être “submergé” – “overwhelmed” disent les anglophones ? Ce sentiment qui amène plein d’entrepreneurs, de communicants, et d’autres professionnels, au burn-out ?  Et bien, j’ai décidé de reprendre l’outil en main avant que ça n’arrive. J’aimerais également – et surtout – pouvoir me recentrer sur mes activités à CrossFit Nivelles, ainsi que sur mon projet d’écriture sur les voies d’Empowerment (surtout que c’est plus que lié évidemment). Avoir plus de temps pour des interactions en direct live, en face à face. Avoir plus de temps pour ma famille et mes enfants. Ne plus avoir 35 notifications Facebook après un trajet de 10 minutes en voiture… Continue reading Pourquoi je vais désactiver mon compte Facebook…

Pour rebondir sur le dossier “Economie collaborative” de Socialter

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J’aimerais conseiller le dernier numéro de la revue “Socialter“, et son dossier sur l’économie collaborative. Si vous pouvez vous procurer la revue, foncez !

De nombreux éléments composants ce dossier rejoignent ce que j’ai pu écrire sur la notion d’Empowerment et ce que j’ai appelé la société de l'”anti-délégation”. Pour celles et ceux qui arriveraient pour la première fois sur ce blog, les bases de ce projet se trouvent dans cette introduction “Empowerment ou la société de l’anti-délégation“. Deux chapitres “en construction” ont été publiés : un chapitre sur l’Etat, la bureaucratie et le travail (“6. La crise de la délégation“) et un chapitre sur l’alimentation (“7.1. Reprendre en main son alimentation et sa santé“). Un chapitre paraîtra très prochainement sur les nouvelles formes de contestation : Occupy, les Indignés, etc.

(Toutes les références (n° de page, etc.) renvoie au numéro 6 de la revue Socialter, août-septembre 2014.)

DONC, en lisant le dossier de Socialter, j’ai apprécié l’impression que “j’étais dans le bon” avec mon analyse des mouvements sociaux et culturels actuels. Uber, Airbnb, les groupements d’achats collectifs, la Ruche Qui dit Oui, le co-voiturage, Wikipedia, etc… Tout cela relève bien d’une même dynamique. (J’avais déjà fait référence à la Ruche qui dit Oui, à partir d’un article de Socialter, dans cet article…).

MAIS je pense que le coeur de cette dynamique, le point central de ces évolutions, n’est pas en soi le partage ou la collaboration. Je pense que c’est autre chose, même si ces deux dimensions en sont constitutives. Je dirais que le partage et la collaboration sont des caractéristiques descriptives des évolutions actuelles, mais qu’elles n’en sont pas des caractéristiques définitionnelles. D’où la difficulté, qu’on ressent, me semble-t-il, dans le dossier de Socialter, pour définir si l’économie collaborative est toujours de la marchandisation ou si c’est du partage, si c’est libéral ou du “communisme à la cool” (p.31). Ce genre de questions est, selon moi, inutile parce que l’économie collaborative et les logiques de partage relèvent d’un mouvement plus large, qui rend l’opposition gauche-droite obsolète, comme je l’ai expliqué ici : “2.1. Au-delà de l’opposition gauche-droite.

Pourtant, ce mouvement plus large est plusieurs fois esquissé dans le dossier. Je pense que sa caractéristique définitionnelle est : le fait de reprendre le pouvoir sur soir-même et de ne plus déléguer à des institutions ou des intermédiaires, ce que l’on peut faire soi-même. Dans l’échange et le partage de particuliers à particuliers (peer-to-peer), je crois que c’est la dimension “particuliers à particuliers” qui est la plus importante, plus que l’échange ou le partage en soi. Continue reading Pour rebondir sur le dossier “Economie collaborative” de Socialter