The “Fail Early – Fail Often” principle explained… (cartoon)

“FAIL EARLY – FAIL OFTEN” : un principe de base de l’entrepreneuriat… mais que tout Skater connaĂźt intuitivement ! 😉

Fail early, fail often : On chute 1000 fois Ă  une toute petite hauteur, pour minimiser les risques de chute Ă  plus grande hauteur.

Et mĂȘme chose dans le CrossFit…

Fail early, fail often : Il faut avoir ratĂ© 1000 Snatches Ă  50 kg, pour minimiser les risques Ă  100 kg…

Il faut toujours commencer petit, avec un premier client, puis un deuxiĂšme, puis un troisiĂšme, etc… Constamment rĂ©ajuster, rĂ©adapter, affiner ce que qu’on propose.

Remarquez que c’est quelque chose qu’on ne peut pas faire si on commence par une recherche de subventions, d’investisseurs, de crowd-funders, ou de coopĂ©rateurs.

DĂ©velopper 1 an, lever 300.000 €, et puis seulement rencontrer un premier client, c’est comme se lancer directement de la grande rampe…

C’est entre autres de cela qu’il sera question lors du Workshop “Vivre de ses projets”, le 1er dĂ©cembre, Ă  Genappe 😉

C’est complet et les inscriptions sont clĂŽturĂ©es, mais vu la demande, j’en rĂ©organiserai certainement un prochainement 😉 Des suggestions de lieux ? (Bruxelles, Charleroi… ?)

Infos sur le workshop ici : http://www.yvespatte.com/formations/

Réflexion sur la Transition

RĂ©cemment, Transition Network, le rĂ©seau international de la Transition, invitait Ă  rĂ©flĂ©chir aux dĂ©fis de la transition, avec un texte trĂšs complet, intitulĂ© « It’s time to talk about We ». Le texte a Ă©tĂ© relayĂ© par le rĂ©seau belge « RĂ©seau Transition.be », lui-mĂȘme actuellement en phase de rĂ©flexion


VoilĂ  le cadre
 Et j’avais envie de rebondir sur certains points qui me parlent beaucoup, et d’éventuellement proposer quelques pistes de rĂ©flexion. Je reprends l’ordre des diffĂ©rents chapitres du texte.

1. Les ressources.

On en a toutes et tous fait l’expĂ©rience dans nos initiatives : temps et argent manquent presque toujours.

Le temps


L’immense majoritĂ© de celles et ceux qui s’engagent dans des initiatives en transition doivent jongler entre cet engagement, leur boulot et leur vie de famille.

L’argent


Je pense que culturellement (ou disons, sociologiquement), la Transition Ă©merge et s’inscrit dans un tissu social et socio-professionnel trĂšs « subventionné ». Je m’explique : il faudrait le vĂ©rifier statistiquement, mais j’ai l’impression qu’on rencontre, dans les initiatives en transition, Ă©normĂ©ment de personnes qui travaillent dans les secteurs du social, de la culture, de l’associatif, de l’éducation, de la fonction publique, de l’aide Ă  la personne (donc des secteurs qui vivent surtout de subventions et d’argent public). C’est finalement logique que beaucoup de transitionneurs et transitionneuses soient dans ces secteurs : ce sont probablement les premiers Ă  se rendre compte des mĂ©faits du modĂšle de sociĂ©tĂ© actuel. Ils ont gĂ©nĂ©ralement fait des Ă©tudes supĂ©rieures, leur donnant les outils pour rĂ©flĂ©chir Ă  la sociĂ©tĂ© actuelle. Et ils ont souvent souvent une certaine expĂ©rience de l’engagement politique (au sens large), de la mobilisation collective, etc.

Mais l’effet secondaire est que souvent, la viabilitĂ© de l’initiative n’est pensĂ©e que par rapport Ă  des subventions. On ne cherche pas des « clients », mais des « appels Ă  projets ». Et trĂšs souvent, on construit les initiatives en transition sur le modĂšle « ASBL financĂ©e par des fonds publics, quelques permanents salariĂ©s de l’ASBL, et des bĂ©nĂ©voles », alors que rien n’implique intrinsĂšquement que ces initiatives se dĂ©veloppent sur ce modĂšle-lĂ . Continue reading RĂ©flexion sur la Transition

DĂ©velopper une activitĂ©… subsidiĂ©e ou indĂ©pendante ?

Une Ă©tude publiĂ©e par des chercheurs de l’UniversitĂ© de Anvers montre que la Belgique a le secteur associatif le plus subsidiĂ© d’Europe. Sur plus de 700 associations observĂ©es, les subventions reprĂ©sentent en moyenne 37% de leur budget. C’est prĂšs de 2 fois plus qu’aux Pays-Bas.

On ne peut pas nier ce fait : en Belgique, trĂšs souvent, le premier rĂ©flexe de celle ou celui qui veut dĂ©velopper quelque chose est de “chercher des subventions”. Que ce soit sous forme d’ASBL ou de coopĂ©rative, tout se passe comme si la seule maniĂšre de dĂ©velopper une activitĂ©, un projet, une initiative, Ă©tait d’abord de “trouver des subventions”.

C’est une mentalitĂ© trĂšs trĂšs ancrĂ©e culturellement. En particulier dans les secteurs des services Ă  la personne, de la jeunesse, des sports, de la santĂ©, ou de la transition (avec ce paradoxe de vouloir participer au changement vers un nouveau modĂšle de sociĂ©tĂ©, mais tout en Ă©tant dĂ©pendant financiĂšrement de l’ancien modĂšle).

MĂȘme lorsque le projet est entrepreneurial, comme la crĂ©ation d’une coopĂ©rative Ă  finalitĂ© sociale, le premier rĂ©flexe semble ĂȘtre : Cherchons des subventions pour les coopĂ©ratives Ă  finalitĂ© sociale.

Ca me rappelle toujours ce conseil de Gary Vaynerchuk aux entrepreneurs : “Make Money. Don’t Raise Money“, qu’on pourrait traduire par “Gagnez de l’argent, ne cherchez pas Ă  lever des fonds”. Il s’adresse lĂ  aux Tech entrepreneurs et autres lanceurs de Start-ups qui lĂšvent des millions de dollars sur leur idĂ©e, sans mĂȘme avoir vendu le moindre produit.

En Belgique, c’est la mĂȘme chose, mais les Angel Investors sont toutes ces couches Ă©tatiques auxquelles on peut aller solliciter des subventions : la RĂ©gion, la Province, le FĂ©dĂ©ral, la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles, etc., etc., etc.

Le modĂšle de crĂ©ation d’activitĂ© est celui-ci :
1. de longues rĂ©unions de brainstorming (parfois accompagnĂ©es d’une asbl Ă©galement subventionnĂ©e pour accompagner la crĂ©ation d’autres activitĂ©s subventionnĂ©es. Il est fort probable que l’on colle des post-it : https://goo.gl/txSA4m)
2. la recherche de subventions (il est possible d’avoir des subventions pour financer la recherche de subventions).
3. la rĂ©daction d’un dossier de candidature pour l’octroi de la subvention. GĂ©nĂ©ralement, l’activitĂ© initialement prĂ©vue change (plus ou moins fortement) pour coller aux caractĂ©ristiques de la subvention (dĂ©finition ou redĂ©finition d’un public-cible, d’un territoire-cible, nouveaux objectifs, etc.).
4. (facultatif mais utile) contacts avec des mandataires politiques qui pourraient intervenir dans l’octroi de la subvention.
5. Octroi de la subvention.
6. Engagement d’un temps plein ou d’un mi-temps et/ou achat du matĂ©riel, amĂ©nagement des locaux, etc.
7. Recherche du premier client (et rapport d’activitĂ© annuel auprĂšs du pouvoir subsidiant).

Bref, le systĂšme est tout Ă  fait sur sa tĂȘte. Ce dont on aurait besoin, c’est d’une dynamique inverse :
1. Avoir une idée
2. Rechercher un premier client
3. Foirer sa vente (mais le gars, sympa, nous dit “mais ton idĂ©e est bonne, hein !”)
4. Modifier un peu son idée
5. Rechercher un deuxiĂšme client
6. Réussir sa vente
7. Avoir 5 nouveaux clients
8. Avoir 20 nouveaux clients
9. Bosser dur dans son garage (en anglais, c’est “work your a** off”)
10. Attendre 2 ans avant de pouvoir payer un temps plein.

On a besoin de beaucoup plus de culture “garage land“* (ce modĂšle californien de crĂ©ation d’entreprises dans des garages, dont le CrossFit est la variante “garage gym”) et beaucoup moins de subventions.


 D’autant plus que ce qui freine fortement la crĂ©ation d’activitĂ©s entrepreneuriales, ce sont les coĂ»ts de crĂ©ation d’entreprises, entre la crĂ©ation elle-mĂȘme (comptez 1.500€ : frais administratifs + notaire + comptable) et le capital minimal lĂ©gal : 18.550 € pour un SPRL. Bref, vous n’en avez pas pour moins que 20.000 €.

Alors, moi, je pense qu’il faudrait rĂ©duire les subventions, et utiliser tout cet argent pour rĂ©duire les frais de crĂ©ation d’entreprises qui constituent de vĂ©ritables freins Ă  l’entrepreneuriat !

* Autre exemple de Garage gym que j’aime beaucoup : la petite sociĂ©tĂ© de Skateboard de Mike Vallely, qu’il gĂšre dans son garage, avec sa fille : https://www.streetplantbrand.com/

Monsanto : quand 12 citoyens font ce qu’aucun organisme public n’est arrivĂ© Ă  faire

Il n’est jamais facile de proposer une analyse d’un fait d’actualitĂ©, surtout d’un procĂšs qui va encore connaĂźtre des recours et autres rebondissements.

Je voudrais juste extraire un Ă©lĂ©ment qui me semble important : c’est un tribunal composĂ© de citoyens qui a fait ce qu’aucun organisme public n’avait Ă©tĂ© capable de faire.

La dĂ©cision de ce tribunal de San Francisco, condamnant Monsanto Ă  payer 289 millions de dollars, suite Ă  la reconnaissance du rĂŽle du glyphosate dans le cancer de Dewayne Johnson, constitue la reconnaissance par une jury composĂ© de citoyens, qu’une entreprise ne peut porter atteinte Ă  notre santĂ© et tromper l’opinion publique impunĂ©ment. Ce jury a d’ailleurs accordĂ© 39 millions de dollars au plaignant pour les dommages occasionnĂ©s, et 250 millions de dollars de “punition” Ă  Monsanto pour avoir volontairement cachĂ© les dangers de son produit.

Rappelons quelques points importants :

1. L’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence

Je l’ai dĂ©jĂ  rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois. Cette phrase devrait clignoter Ă  l’entrĂ©e des bĂątiments de tous les organismes publics de protection de la santĂ© ou de l’environnement : l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence.

Si on a testĂ© 1000 cas, on ne peut produire une affirmation scientifiquement valable que sur ces 1000 cas. Pas sur le 1001Ăšme. Encore moins sur les 100.000 autres cas qui suivent. On peut supposer, on peut faire des hypothĂšses, on peut proposer des probabilitĂ©s, mais on ne peut pas dire qu’un Ă©vĂ©nement n’arrivera jamais.

J’avais dĂ©jĂ  utilisĂ© cet exemple ici : Mettons 999 boules noires dans un sac, et 1 boule blanche. Je tire, une Ă  une, 500 boules. Elles sont toutes noires. Si Ă  partir de mes observations, j’en induis que toutes les boules du sac sont noires, je me trompe !

Probablement que chaque nouveau tirage d’une boule noire renforcera ma certitude : “vous voyez, toutes les boules sont noires”
 jusqu’à ce que la boule blanche apparaisse, venant dĂ©finitivement me donner tort ! Cette boule blanche, ça peut ĂȘtre un jardinier atteint d’un cancer parmi 1000 jardiniers.

La science peut tester ce qui est, ce qui a Ă©tĂ© (et c’est dĂ©jĂ  assez compliquĂ© comme ça de la faire valablement), elle ne peut pas tester ce qui va arriver. L’induction (gĂ©nĂ©raliser Ă  partir des faits singuliers) n’amĂšne aucune certitude scientifique.

L’esprit scientifique, l’empirisme, le scepticisme, etc., se sont construits sur cette critique de l’induction. DĂšs le 2Ăšme siĂšcle, dans ses “Hypotyposes” (Livre II), Sextus Empiricus, philosophe sceptique et mĂ©decin de l’Ă©cole de mĂ©decine antique “empirique”, Ă©crivait : Continue reading Monsanto : quand 12 citoyens font ce qu’aucun organisme public n’est arrivĂ© Ă  faire

Podcast #009 : Agir grĂące Ă  la notion d’Empowerment ! (nutrition, sport, emploi, transition…)

Un podcast moins thĂ©orique, et plus en mode dĂ©veloppement personnel. Et c’est tout l’intĂ©rĂȘt de la notion d’Empowerment : quelle que soit la situation, ça pousse Ă  agir ! Du coup, c’est intĂ©ressant en coaching (sportif, alimentaire, etc.), comme pour des mouvements citoyens, des groupes en transition, etc.

Pour pousser la rĂ©flexion plus loin : Si derriĂšre la notion d’Empowerment, il y a l’idĂ©e qu’on n’a pas le temps d’attendre que “les choses” changent, et que le plus rapide est de reprendre soi-mĂȘme (ou nous-mĂȘmes) en main les choses sur lesquelles on a une emprise, est-ce que ce n’est pas une rĂ©ponse Ă  l’URGENCE de la situation (urgence climatique, urgence politique, urgence Ă©conomique, etc…). Qu’en pensez-vous ?
 
Le podcast est disponible sur :
 
🔊 iTunes : https://goo.gl/xA9SmC
🔊 Soundcloud : https://goo.gl/ZuD8h9
🔊 Castbox : https://goo.gl/q7U8id
 
⏱ DurĂ©e : 17 minutes
 
Et si vous prĂ©fĂ©rez une version texte, elle est ici 😉
 
Bonne Ă©coute ! 😉 Et n’hĂ©sitez pas Ă  partager Ă  toutes celles et ceux que ça pourrait intĂ©resser ! Merci !!!

Agir grĂące Ă  la notion d’Empowerment. Alimentation, sport, emploi, transition, etc…

Une des choses que je prĂ©fĂšre dans la notion d’empowerment, c’est qu’elle permet de dĂ©passer tout un ensemble de dĂ©bats qui me semblent souvent stĂ©riles. Comme par exemple l’opposition individu / sociĂ©tĂ© et son Ă©ternelle dĂ©clinaison dans : “est-ce la faute de l’individu ou la faute de la sociĂ©té ?“, responsabilitĂ© individuelle v/s responsabilitĂ© collective ?

Une approche par l’empowerment peut se permettre de faire l’économie d’une thĂ©orie sur le monde social, en ce sens que c’est avant tout un mode d’action, ou mieux : un call-to-action.

Pour la petite histoire, j’ai commencĂ© Ă  Ă©crire sur l’empowerment lorsque j’étais enseignant. J’avais entrepris l’écriture d’un “Guide pratique Ă  destination des enseignants en Sciences humaines” (qui reste pour l’instant Ă  moitiĂ© Ă©crit). Le pitch Ă©tait celui-ci :

Peut-ĂȘtre qu’enseigner est difficile parce que l’Enseignement manque de moyens, que les programmes sont mal adaptĂ©s, que les jeunes ne sont plus comme avant, que les parents les Ă©duquent mal, etc
 Peut-ĂȘtre
 Mais ça ne sera pas rĂ©glĂ© demain. Comment faire en sorte, pour un enseignant, que ça se passe bien devant sa classe, dĂšs lundi matin ?

Le but Ă©tait de fournir un ensemble de trucs et astuces, Ă  mettre directement en pratique, pour que ça se passe bien. Rien de pire pour un enseignant d’avoir l’impression d’aller au combat devant sa classe tous les matins, et de se dire que ça n’ira pas mieux tant que “la sociĂ©tĂ©” ne changera pas (ce qui arrivera bien un jour ou l’autre mais pas demain).

Et rien n’empĂȘche, Ă  cĂŽtĂ© de ça, de militer pour une revalorisation de l’enseignement, pour un changement des programmes, de dĂ©noncer le laxisme des parents, la perte des valeurs des jeunes, etc. Mais l’idĂ©e est d’agir, indĂ©pendamment de ces causes sur lesquelles on n’a pas une emprise directe.

Une approche par l’empowerment, c’est exactement ça : peut-ĂȘtre que la cause du problĂšme est collective, qu’elle relĂšve d’un problĂšme de sociĂ©tĂ©, peu importe, je dĂ©cide d’abord de modifier mon propre comportement.

Et on voit bien du coup en quoi une approche par l’empowerment est a-politique, la dimension politique relevant de la maniĂšre dont on perçoit les causes du phĂ©nomĂšne.

RĂ©cemment, je lisais un article traitant de l’obĂ©sitĂ©, intitulĂ© “‘JournĂ©e europĂ©enne de l’obĂ©sité’ : malaise autour de la campagne de sensibilisation“. Cet article relayait les propos de l’ONG Food Watch, dĂ©nonçant une campagne de sensibilisation coordonnĂ©e par le CNAO (Collectif national des associations d’obĂšses) et soutenue par le Gouvernement français. Pourquoi ? Parce que cette campagne “culpabilise les consommateurs au lieu de cibler les vrais responsables que sont les industriels de la malbouffe“.

Extrait :

“Contre l’obĂ©sitĂ©, bougez votre corps pour ĂȘtre au cƓur de votre santĂ© », « Contre l’obĂ©sitĂ©, mangez Ă©quilibrĂ© et avec plaisir », « Contre l’obĂ©sitĂ©, osez changer vos modes de vie » : voici le genre de message que la CNAO a adressĂ© au public via une campagne d’affichage Ă  l’occasion de la journĂ©e europĂ©enne de l’obĂ©sitĂ©. D’un premier regard, ceci peut sembler de simples conseils anodins et bienvenus. Cependant, ils font du surpoids une simple question de choix individuels, au dĂ©pit du fait que l’obĂ©sitĂ© est en passe de devenir un dĂ©fi civilisationnel, y compris en France (15 % des adultes sont concernĂ©s, une tendance qui s’aggrave). DĂšs lors, cette campagne n’inculque-t-elle pas une nouvelle fois l’idĂ©e que les individus, isolĂ©s face Ă  leur situation, sont les seuls responsables ? Pas les industriels ? Pas les grandes marques ? Pas notre maniĂšre de gĂ©rer collectivement la sociĂ©tĂ© ? Le manque de vision systĂ©mique de la problĂ©matique frappera aux yeux des professionnels du milieu.”

  • Est-ce que l’obĂ©sitĂ© est un dĂ©fi civilisationnel ? Oui !
  • Est-ce que les industriels sont responsables ? Oui, bien sĂ»r ! Je pointerais mĂȘme du doigt l’industrie du sucre en particulier, qui rĂ©alise un vĂ©ritable lobbying, tels les cigarettiers Ă  une Ă©poque, pour vendre leurs produits et dĂ©tourner l’attention publique des dangers du sucre. J’en ait fait une analyse ici : “Et si nous refusions d’ĂȘtre au service de l’industrie alimentaire ?” (et une autre version dans Sport & Vie : janvier-fĂ©vrier 2016, n°154)
  • Est-ce la faute des grandes marques ? De la grande distribution qui rend les aliments les plus mauvais pour la santĂ©, les plus accessibles et les moins chers ? Oui, oui, oui !

Mais en quoi cela va-t-il aider, dÚs demain, celle ou celui, qui doit perdre du poids parce que sa santé est en danger ?

On peut – et mĂȘme, je pense, on doit – critiquer la grande distribution, l’industrie agro-alimentaire, qui a tout Ă  fait dĂ©naturĂ© notre alimentation. Mais demain matin (et quand je dis “demain”, c’est vraiment “le jour aprĂšs celui-ci”, mardi par exemple, si vous lisez ce texte lundi
 pas un “demain” dans le futur), les mĂȘmes produits seront toujours prĂ©sents dans les mĂȘmes magasins, avec les mĂȘmes marques, les mĂȘmes multinationales et les mĂȘmes lobbies. Mais VOUS pouvez dĂ©cider ce que vous allez mettre dans votre bouche au petit-dĂ©jeuner, Ă  midi et au soir. VOUS pouvez dĂ©cider si, au lieu de regarder un xiĂšme Ă©pisode de votre sĂ©rie, vous allez marcher un peu
 ou courir
 ou quoi que ce soit d’autre comme activitĂ© physique. Ca, PERSONNE ne peut vous en empĂȘcher. Continue reading Agir grĂące Ă  la notion d’Empowerment. Alimentation, sport, emploi, transition, etc…

Être indĂ©pendant en Belgique, c’est souvent faire l’expĂ©rience de la pauvretĂ©.

Cela fait exactement 1 an que j’ai créé la sociĂ©tĂ© “Innovons” pour toutes mes activitĂ©s en communication et participation. Et je voulais jouer franc jeu en montrant ce que c’était exactement que d’avoir une entreprise en Belgique.

On entend plein de choses sur les taxations, la fiscalitĂ© des entreprises, les riches, les pauvres, l’Etat
 mais ce ne sont que des beaux discours (idĂ©ologiques). Le plus souvent, c’est bullshit et langue de bois, et celles et ceux qui les tiennent ne sont pas entrepreneurs eux-mĂȘmes.

Alors, voici l’aperçu d’une annĂ©e d’entrepreneuriat en Belgique, quand on a une sociĂ©tĂ© et qu’on est seul dedans. Avec tout ce qu’Innovons a gagné en un an :

  • J’ai pu me payer, en salaire net, 13.800 € – oui, ça fait un salaire de +/- 1100 € net/mois !
  • L’Etat a, lui, “gagnĂ©” 18.396,01 €


 MĂȘme si on rajoute les avantages en nature (voiture de sociĂ©tĂ© et GSM = 3.068,67€), l’Etat a toujours gagnĂ© plus que moi.

Sans oublier les frais de comptable, qui ne servent au final qu’à se mettre en ordre
 pour l’Etat.

Et pour ĂȘtre tout Ă  fait prĂ©cis, je suis toujours dans ma premiĂšre annĂ©e comptable, du coup, je n’ai pas encore payĂ© mes impĂŽts de sociĂ©tĂ©. Et ces chiffres ne reprĂ©sentent pas l’ensemble du chiffre d’affaires d’Innovons, parce que je n’ai pas repris ici les frais professionnels (comme toutes ces cartouches d’encre que j’ai vidĂ©es !) et qu’il reste de l’argent sur le compte de la sociĂ©té  en prĂ©vision des impĂŽts Ă  payer. Je voulais juste comparer ce que j’avais gagnĂ© en tant que travailleur (et qui me permet de nourrir ma famille) et ce qui Ă©tait parti vers l’Etat.

En Belgique, c’est donc majoritairement l’Etat qui profite du fruit de votre travail, lorsque vous ĂȘtes indĂ©pendant.

PrĂ©cision : je ne conteste pas le fait de payer des impĂŽts, de contribuer Ă  la sociĂ©tĂ© et de participer Ă  une forme de partage des richesses
 mais voyez l’aberration : Continue reading Être indĂ©pendant en Belgique, c’est souvent faire l’expĂ©rience de la pauvretĂ©.

Comment dĂ©finir la “participation citoyenne” ?

La semaine passĂ©e, les ateliers urbains se terminaient, Ă  Genappe, autour de la Revitalisation de l’Ăźlot Mintens. Ce processus participatif, lancĂ© par la Ville de Genappe, et dont j’Ă©tais en charge, a permis Ă  une vingtaine de riverains, commerçants, Ă©chevins et membres de l’administration de co-construire le quartier qu’ils voudraient voir au centre de Genappe.

La conception de la dĂ©mocratie (participative) qui Ă©tait derriĂšre se rĂ©sume pleinement, en une phrase… d’Aristote, Ă©crite au 4Ăšme siĂšcle avec J.C., dans son cĂ©lĂšbre “Politique”, l’une des rĂ©fĂ©rences sur la dĂ©mocratie athĂ©nienne.

[La phrase]* : “Les individus isolĂ©s jugeront moins bien que les savants, j’en conviens ; mais tous rĂ©unis, ou ils vaudront mieux, ou ils ne vaudront pas moins. Pour une foule de choses, l’artiste n’est ni le seul ni le meilleur juge, dans tous les cas oĂč l’on peut bien connaĂźtre son oeuvre, sans possĂ©der son art. Une maison, par exemple, peut ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e par celui qui l’a bĂątie ; mais elle le sera bien mieux encore par celui qui l’habite ; et celui-lĂ , c’est le chef de famille. Ainsi encore le timonier du vaisseau se connaĂźtra mieux en gouvernails que le charpentier ; et c’est le convive et non pas le cuisinier qui juge le festin.”

Il y a 2 idées centrales dans cette phrase :

#1. Un savant sait mieux qu’un profane. Mais collectivement, les profanes n’ont pas un avis moins bon qu’un savant (ou un expert). C’est exactement le principe de l’intelligence collective.

#2. C’est celles et ceux qui sont directement concernĂ©s qui doivent juger. Tout comme pour Aristote, la maison doit ĂȘtre jugĂ©e par celui qui y habitera et non par celui qui l’a bĂątie, un quartier (ici un Ăźlot) doit ĂȘtre jugĂ© par celles et ceux qui y habitent, et pas par ceux qui le rebĂątiront (les promoteurs immobiliers, les experts, etc.).

Cette phrase d’Aristote rĂ©sume, Ă  mon sens, deux des caractĂ©ristiques principales de ce qu’on appelle la “participation citoyenne” :

  1. l’intelligence collective
  2. que ceux qui sont concernés décident. #SkinInTheGame

… C’est cette phrase qui guide mon travail, avec ma sociĂ©tĂ© INNOVONS, en matiĂšre de participation citoyenne et de dĂ©mocratie participative.

(il y a plein de choses qui dĂ©coulent de la mise en commun de ces deux points, mais ça fera l’objet d’un article plus large) 

Si ça vous intĂ©resse pour un projet, n’hĂ©sitez pas Ă  me contacter : ensemble@innovons.eu 

*”Politique”, Livre III, chap. VI, 9, [1282a]

5 facteurs liĂ©s Ă  l’espĂ©rance de vie : JE dĂ©cide de ma santĂ© ! #Empower

Une meta-analyse rĂ©cente, publiĂ©e dans la revue “Circulation” (American Heart Association), sur plus de 100.000 personnes, a montrĂ© que l’espĂ©rance de vie pouvait ĂȘtre augmentĂ©e de 14 ans pour les femmes et 12 ans pour les hommes*, grĂące Ă  5 facteurs :

  • ne pas fumer**
  • ne pas ĂȘtre en surpoids
  • avoir une activitĂ© physique (de modĂ©rĂ©e Ă  vigoureuse) > 30′ / jour
  • une alimentation saine
  • une consommation modĂ©rĂ©e d’alcool (♀1verre/jour – ♂ 1-2 verres/jour)

Ce sont tous des facteurs liĂ©s Ă  notre style de vie. En fait, cette mĂȘme Ă©tude montre que 60% des morts prĂ©maturĂ©es peuvent ĂȘtre attribuĂ©es Ă  des facteurs liĂ©s au style de vie.
=> Ca veut dire que cela relÚve de CHOIX PERSONNELS !

JE décide ce que je mets dans ma bouche et dans mes poumons. JE décide si je bouge de mon fauteuil ou pas.

Bien sĂ»r, il faudrait des vraies politique de santĂ©, qui favorisent une alimentation saine, qui facilitent l’accĂšs Ă  des activitĂ©s physiques, etc…. MAIS au final, c’est vous qui dĂ©cidez ce que vous allez manger, et se lever de son fauteuil, sortir courir, faire des squats et des burpees ne coĂ»tent rien… #yourchoice #yourlife #Empower #ThatsIt

* Explication : Cette Ă©tude montre qu’Ă  50 ans, les femmes peuvent augmenter le nombre d’annĂ©es qui leur restent Ă  vivre de 29 Ă  43,1 ans (donc vivre jusqu’Ă  93,1 ans au lieu de 79 ans), et les hommes de 25,5 Ă  37,6 ans (donc vivre jusqu’Ă  87,6 ans au lieu de 75,5 ans).

** C’est un bon exemple de l’intĂ©rĂȘt d’une approche “Via Negativa” Ă  la Nassim Nicholas Taleb : un tel impact sur l’espĂ©rance de vie est liĂ© au fait d’ĂŽter ce qui nous tue (tabac, mauvaise alimentation, excĂšs d’alcool), plutĂŽt qu’au fait de rajouter quelque chose (un traitement, un mĂ©dicament) qui nous ferait vivre plus longtemps…

RĂ©fĂ©rence de l’Ă©tude : “Impact of Healthy Lifestyle Factors on Life Expectancies in the US Population”, Circulation. 2018;137:00–00. TĂ©lĂ©chargeable en PDF ici : https://healthmetrics.heart.org/impact-of-healthy-lifestyl
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La participation, c’est…

 

La “participation” (citoyenne) recouvre tout un ensemble de conceptions, de pratiques, de procĂ©dures. Voici quelle en serait ma dĂ©finition :

“La participation, c’est permettre aux gens de se mĂȘler de ce qui les regarde”

Cette dĂ©finition m’est venue Ă  la lecture d’une citation du philosophe et poĂšte, Paul ValĂ©ry (1871-1945) : “La politique est l’art d’empĂȘcher les gens de se mĂȘler de ce qui les regarde.”

… Du coup : la participation est-elle l’inverse de la politique ??

Vous avez une heure ! 😉  Three-Two-One… Go !