La HitBox, un entraînement fonctionnel ? Réfléchissez bien…

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Peut-être avez-vous vu ce nouveau concept de la marque Planet Fitness, la “HitBox“, présentée comme une zone d’entraînement fonctionnel “clé en main” ? (lien vers la vidéo)

Le problème est que “fonctionnel” et “clé en main” me semblent être tout à fait incompatibles. La formule de Planet Fitness sonne comme un oxymore : deux mots que leurs sens devraient éloigner, comme la “clarté sombre” de Baudelaire.

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Bien sûr, tout dépendra de la manière dont on définit un entraînement “fonctionnel”, mais en règle générale, cela se réfère à un entraînement basé sur des mouvements naturels, complets, dont on retrouve une utilité dans la vie quotidienne. On dit parfois que des mouvements fonctionnels sont des mouvements qui existent hors des salles de sport : se lever, soulever une charge du sol, amener un objet en hauteur, etc.

Si votre entraînement se veut “fonctionnel”, il doit donc présenter la même variabilité et le même caractère aléatoire, hasardeux (“randomness” en anglais), que la vie quotidienne et/ou naturelle.  Et dans la vie quotidienne, ou dans la nature, RIEN ne se présente à nous “clé en main”.

En fait, tout le principe de notre évolution a été une adaptation à des environnements qui ne sont justement pas “clé en main”. C’est ce que l’on appelle la “pression de sélection” en biologie évolutionniste : les contraintes environnementales forcent les espèces à se transformer. Ce sont des changements climatiques, il y a 4 millions d’années, qui nous ont amené à nous tenir debout (Homo Afarensis). Plus tard, il y a 2,5 millions d’années, c’est Homo Habilis qui s’adapte en inventant les premiers outils lui permettant, entre autres, de varier sa nourriture. Son apport en calories augmente, son cerveau se développe, etc. C’est aussi par nécessité d’adaptation que nous sommes devenus omnivores. Toute notre évolution s’explique par le fait que rien ne nous est jamais servi “clé en main”.

C’est parce que la nature ne nous fournit pas toute la nourriture, directement bien préparée et découpée dans notre assiette, que nous avons dû développer des techniques de chasse, construire des outils, maîtriser le feu, et plus tard inventer une technologie culinaire. C’est parce que la nature ne nous fournit pas d’habitats sécurisés et chauffés “clé en main”, que nous avons dû développer l’architecture, inventer des techniques de construction, apprendre à maîtriser les matériaux, etc. Et que ce soit l’alimentation ou l’habitat, cela s’est toujours fait en s’adaptant, c’est-à-dire en répondant à la pression de l’environnement : tout comme les Inuits ont développé des techniques alimentaires différentes des Hadza dans l’est de l’Afrique, leurs techniques d’habitat sont également différentes. Continue reading La HitBox, un entraînement fonctionnel ? Réfléchissez bien…

Empowerment & Anti-délégation : un exemple de circuit court pour l’alimentation

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L’un des avantages de publier l’ouvrage “Empowerment ou la société de l’anti-délégation” au fur et à mesure, c’est de pouvoir régulièrement publier des articles sur des faits précis, et montrer en quoi ils s’inscrivent dans la réflexion plus large que je propose…

Aujourd’hui, par exemple, je lisais, dans l’excellente revue « Socialter. Le Magazine de l’économie nouvelle génération », un article sur « La Ruche qui dit Oui ».

Créée en 2011, cette entreprise d’économie sociale et solidaire (ESS) a permis la création de plus de 300 « ruches », comptant 150.000 membres. Ces ruches sont des lieux d’échange entre producteurs locaux et consommateurs. Le principe ? Un particulier, une association, une entreprise, décide d’ouvrir une « ruche ». Il contacte les producteurs de fruits, légumes, viande, etc., dans un rayon de maximum 250 km. Chaque semaine, l’animateur de la ruche publie sur le site internet une liste de produits fermiers disponibles (donc locaux, de saison, etc.). Chaque producteur fixe son prix. Les consommateurs commandent sur internet. Si la commande n’est pas suffisante, il n’y a pas de livraison, il n’y a donc jamais de gaspillage. Le jour fixé, consommateurs et producteurs se retrouvent et l’échange est fait.

La vente est donc directe. C’est ce qu’on appelle le « circuit court ». Et c’est le producteur qui fixe ses prix. Il n’y a ni grossistes, ni grandes enseignes commerciales pour déterminer les prix, parfois au détriment des producteurs. De cette manière, 1.400.000 produits ont déjà été vendus (au 1er septembre 2013).

Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est que cela illustre une des caractéristiques de la société de l’anti-délégation : pratiquement toutes les dynamiques qui lui sont propres sont à l’œuvre dans les projets qui relèvent de cette culture. Dit autrement, la société de l’anti-délégation brouille souvent les frontières des différents champs sociaux.

Si on s’intéresse à ce ruches, on se rend compte que s’entrecroisent :

  • un attrait pour le local,
  • une utilisation optimale des moyens digitaux : internet, réseaux sociaux…
  • une logique participative,
  • la constitution d’une communauté de consommateurs,
  • la référence à l’économie collaborative.

“La Ruche qui dit Oui” soutient effectivement des appels à financement de projets agricoles sur le site KissKissBankBank, pionnier actuel du financement participatif en France.

Les échanges se font de façon horizontale et décentralisée entre particuliers et producteurs. Ca fait déjà quelques années qu’on connaît les « paniers », les AMAP (en France, les associations pour le maintien de l’agriculture paysanne), les GAC (groupements d’achats collectifs) ou les GAS (groupement d’achats solidaires. La ruche constitue une manière d’optimiser cette nouvelle façon de commercer, grâce à la plate-forme informatique. Une communauté se crée, grâce aux réseaux sociaux.

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Ce qui est intéressant également, c’est de voir qu’aucun label ne peut remplacer le contact direct entre un producteur et un consommateur (les ruches organisent aussi des visites des exploitations agricoles). En fait, on pourrait aller plus loin et dire que les labels – même bio – n’ont de sens que dans une économie à grande échelle, où les consommateurs et les producteurs ne se rencontrent plus. Si je n’ai aucun lien avec le producteur de ce que je mange, quelle assurance puis-je avoir quant à la qualité du produit ? Aucune. Si ce n’est un label auquel je ferais confiance parce qu’il serait garanti par une instance intermédiaire, reconnue par l’Etat (l’instance qui centralise toutes les garanties, les normes, les règles, etc.). Toute l’administration créée par les labels (nécessité pour les producteurs de répondre à des cahiers des charges très strictes) n’est qu’une conséquence d’une économie toujours plus globale, dépersonnalisante, différenciée, typique des sociétés modernes.

Ce refus des labels est un phénomène connu dans le vin par exemple, où des petits producteurs, qui travaillent de manière ancestrale, refusent de se plier aux exigences administratives (démarches à faire, cahier des charges, etc.) des labels « bio », au risque d’être perçus comme non-« bio » alors que leurs produits sont parfois plus « bio » que des vins reconnus comme « bio ». Ce sont les producteurs de vins « naturels », qui ne fait pas vraiment l’objet d’une labélisation actuellement.

Si les ruches vous intéressent, le site internet propose une carte des différentes ruches, dont 5 en Belgique.

A lire : 

Parution : “Relire aujourd’hui les classiques des années 60”

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Nouvelle parution : “Relire aujourd’hui les classiques des années 60”, La Libre Belgique, sam.-dim. 28-29/12/2013, pp. 52-53. Qu’avons-nous fait des auteurs critiques des années 60 ? De Marcuse, de Debord, de Fanon, pour ne citer qu’eux… Alors qu’émerge une critique nouvelle à la fois de la société de consommation et des instances étatiques et supra-étatiques, sous les formes variées de préoccupations écologiques, de développement durable, de décroissance, de simplicité volontaire, de revendications sur les conditions de travail, des “Indignés”, de mouvements citoyens, des printemps arabes, érables, etc., les auteurs qui avaient mené cette critique dans les années 60 semblent être passés à la trappe… lire la suite.

Cet article a été écrit en août 2013, donc avant que je commence à mettre sur papier les réflexions sur l’Empowerment et la société de l’anti-délégation, dont j’ai publié l’article introductif il y a quelques jours. Mais très clairement, Marcuse, Debord et Fanon sont des auteurs qui m’ont amené à développer cette réflexion. L’article paru aujourd’hui dans La Libre Belgique fait donc tout à fait partie de la même réflexion…

New Books (2) !

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Nouvelle commande Amazon… entre entrepreneuriat et contestation politique !

Shankman K. 2013. Nice Companies Finish First. Why Cutthroat Management Is Over – and Collaboration Is In, NY : Palgrave MacMillan.

Martin, A.J. 2012. Renegades Write The Rules. How the Digital Royalty Use Social media to Innovate, San Francisco : Jossey-Bass.

Honneth, A. 2013. Un monde de déchirements. Théorie critique, psychanalyse, sociologie, Paris : La découverte.

Hibou, B. 2012. La bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale, Paris : La découverte.

 

Le phénomène des “jobs à la con” et les voies de sortie…

 

On the Phenomenon of Bullshit Jobs” est un petit pamphlet qui fait actuellement le buzz sur le net. Ce “Phénomène des jobs à la con”, tel que l’a traduit Libération, a déjà été vu par plus de 500.000 personnes, et constitue un bon point de départ pour une série d’articles que je compte publier sur les notions de “travail”, de “salariat” et d’ “Etat”…

Son auteur n’est autre que l’anthropologue, et activiste anarchiste, David Graeber, de la London School of Economics. Graeber est, entre autres, l’auteur de “Fragments of an Anarchist Anthropology“, dans lequel il aborde déjà la question des fondements esclavagistes du salariat et du capitalisme.

Dans cet article récent, Graeber décrit tous ces emplois – souvent de bureau – faits de tâches inutiles et vides de sens. Au cours du 20ème siècle, démontre-t-il, le nombre d’emplois “de production” n’a fait que chuter, grâce ou à cause de l’automatisation… Nous produisons toujours davantage, avec moins de personnes nécessaires, mais sans que cela nous ait, individuellement et collectivement, libéré du temps libre.

Continue reading Le phénomène des “jobs à la con” et les voies de sortie…

Parution : “Relire les auteurs des années 60 ?”, Politique. Revue de Débats.

PolitiqueLa revue “Politique. Revue de Débats” publie, dans sa rubrique en ligne “Zone Libre”, mon article intitulé “Relire les auteurs des années 60 ?“. 

Cet article est une synthèse, un peu retravaillée, de deux articles publiés sur ce blog :

Extrait :

Qu’avons-nous fait des auteurs critiques des années 60 ? De Marcuse, de Debord, de Fanon, pour ne citer qu’eux… Alors qu’émerge une critique nouvelle à la fois de la société de consommation et des instances étatiques et supra-étatiques, sous les formes variées de préoccupations écologiques, de développement durable, de décroissance, de simplicité volontaire, de revendications sur les conditions de travail, des “Indignés”, de mouvements citoyens, des printemps arabes, érables, etc., les auteurs qui avaient mené cette critique dans les années 60 semblent être passés à la trappe. Et avec eux, des concepts plus généraux de “libération”, d'”aliénation”, d’”émancipation”, et la volonté d’œuvrer à la naissance d’ “hommes nouveaux”, émancipés et maîtres de leur destinée sociale.

(…)

A l’heure actuelle, l’un des enjeux est peut-être de retrouver une pensée qui unifierait dans un même mouvement – dans une même critique – les aspirations sociales à une économie plus juste, moins destructrice, moins consommatrice de ressources, et les aspirations individuelles à un emploi plus épanouissant, un mode de vie moins stressant, à un État plus au service des gens et moins au service du Capital.

Voilà qui pourrait constituer de nouveaux espaces de prise de position, de nouveaux angles, dans le champ de l’action politique et citoyenne, et du projet de constitution d’une nouvelle société dans laquelle l’Homme pourra s’émanciper en reprenant en main son parcours professionnel et scolaire, son temps et ses modalités de travail, ses choix affectifs, relationnels, politiques et culturels, sa santé, son corps et sa destinée sociale toute entière.

Lire tout l’article sur le site de la revue “Politique. Revue de Débats”…

Healthy is the New Cool : La promotion de la santé, par le CrossFit

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Toute personne qui s’est déjà intéressée aux messages de prévention en terme de santé s’est probablement rendue compte de cette contradiction : les porteurs de discours de promotion de la santé sont généralement loin d’être aussi cool que celles et ceux qui font, volontairement ou pas, la promotion des pratiques problématiques : malbouffe, alcool, drogue, tabac, etc.

C’est quelque chose qu’a très bien décrit Malcolm Gladwell, dans son “Tipping Point“, à propos de la consommation de tabac chez les jeunes : chez beaucoup de fumeurs, la première cigarette a été fumée avec quelqu’un de leur entourage qu’ils jugeaient extrêmement cool et attirant (en terme d’attitude).

“The First kid I knew who smoked was Billy G. (…) Billy was incredibly cool. He was the first kid to date girls, smoke cigarettes, and pot, drinks hard alcohol and listen to druggy music.” (Tipping Point : 229).

Attention, ce n’est pas que fumer est cool, c’est plutôt que les fumeurs se voient généralement attribuer tout un ensemble de traits qu’on associe au “cool” : rébellion, prise de risque, anti-conformisme, impulsivité, etc. : Smokers are cool, dit Gladwell. Même chose pour l’alcool ou la malbouffe : celui qui sait bien boire ou se taper des gros burgers est, je l’avoue, probablement quelqu’un de plutôt festif, avec qui on ne doit pas trop s’emmerder…

NancyReaganC’est surtout que, par opposition, ceux qui défendent le discours inverse : ne pas boire, ne pas fumer, manger sainement, etc., paraissent du coup beaucoup moins festifs. Et souvent à juste titre. On peut tout de suite citer la campagne “Just Say No” de Nancy Reagan, dans les années ’80, qui visait à inciter les jeunes à dire “Non” à la drogue. Avec ses tailleurs stricts, son collier de perle et sa permanente, on pouvait difficilement faire moins “cool”… face aux rockstars de l’époque qui faisaient l’apologie de tout ce qui n’était pas permis… Continue reading Healthy is the New Cool : La promotion de la santé, par le CrossFit

Being distinctive is everything !

What kind of visual do you choose for your gym, or your company, or yourself ? Do you choose images and fonts that are common in your sector ? Do you try to look like all your competitors ?

OR do you try to look different ? In the last issue of Fast Company, David Lidsky writes : “In today’s culture, where there are 100 brands of breakfast cereal in every aisle of everything in life, being distinctive – as company, as professional – is everything“.

To announce the official opening of CrossFit 1815 (Waterloo, Belgium), we created a visual for social media, inspired by vintage circus posters. So far from the typical gym and fitness posters.

Think that your media (posters, flyers, videos…) must be as different from what your competitors do, as your product or service is…

And it’s the same as individual (freelance or even employee). That’s exactly what I noticed when I was teaching : your class could be unique, if you’re unique as teacher.

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Relire Marcuse et Debord aujourd’hui…

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Sérendipité /se.ʁɑ̃.di.pi.te/ féminin : le fait de trouver quelque chose par hasard. Le terme provient d’un conte traditionnel persan “Les Trois Princes de Serendip” de Horace Walpole (1754) dans lequel les héros étaient tout le temps en train de trouver par accident ce qu’ils ne recherchaient pas.

Robert K. Merton, dans “The Travels and Adventures of Serendipity: A Study in Sociological Semantics and the Sociology of Science“, précise que la sérendipité est “l’observation surprenante suivie d’une induction correcte“.

J’ai toujours eu l’impression que la sérendipité pouvait rejoindre une sorte d’instincto-thérapie dans nos choix de lecture. On se laisse guider par des choix de livres qui ont souvent un intérêt intellectuel, sur le moment même, comme si intellectuellement, on savait qu’on avait besoin de ça maintenant.

C’est comme ça que tout dernièrement, ma main s’est posée sur deux ouvrages que j’ai dans ma bibliothèque depuis plus de 10 ans : “La Société du Spectacle” (1967), de Guy Debord, et “Vers la Libération” (1969) d’Herbert Marcuse

Qui lit encore ces deux auteurs actuellement ?

… Et pourtant ! La relecture de ces deux auteurs pourrait susciter de nouvelles questions, à l’aune de la société actuelle. Et surtout susciter de nouvelles prises de position dans le champ actuel de la contestation… Continue reading Relire Marcuse et Debord aujourd’hui…

Bilan professionnel de fin d’année. Ou comment passer d’employé à Freelance en 2 ans ?

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La fin de l’année arrive. C’est le moment idéal pour regarder en arrière et faire un petit bilan… Un peu comme on ne se voit pas vieillir/maigrir/grossir lorsqu’on se regarde tous les jours dans la miroir, mais que la différence saute aux yeux lorsqu’on revoit une vieille photo, il est parfois important de regarder en arrière pour faire le point sur ses évolutions au niveau professionnel : les objectifs fixés ont-ils été atteints ? Les idées en gestation il y a quelques mois/ans se sont-elles concrétisées ? Qu’avez-vous accompli et mis en place ces derniers temps ?

En ce qui me concerne, il y a un an et demi, j’ai réduit mon horaire dans l’enseignement à mi-temps. Et depuis 4 mois, (septembre), j’ai abandonné l’enseignement pour me lancer à plein temps en indépendant.

Mon objectif était ambitieux mais relativement basique : reprendre en main mon temps, mes projets et mes revenus. Faire ce que j’aime et avoir une liberté totale dans mes activités professionnelles.

Si mon expérience peut servir à d’autres, ce sera grâce aux livres qui m’ont moi-même aidé et auxquels je ne peux que vous renvoyer. Pour être précis, j’ai mentionné à chaque fois à quelle date j’ai commandé ces livres sur Amazon. Ca montre à quel point, rétrospectivement, les choses évoluent finalement assez vite. Et en deux ans, on peut TOTALEMENT transformer sa vie professionnelle et passer d’un statut d’employé à temps plein à un Indépendant Freelance qui vit de ses passions.

work_weekEn premier lieu, il y a évidemment le célèbre “Four Hour Work Week” (“La Semaine des 4 heures“) de Tim Ferriss (commande mars 2010). Il y a clairement pour moi, un “avant-” et un “après-” lecture de cet ouvrage !

En deux mots, Ferriss propose une méthode pour réduire son temps de travail au maximum. Pour cela, il s’agit d’abord de reprendre la maîtrise de son temps de travail, ensuite de mieux s’organiser (en éliminant le superflu et toute perte de temps), enfin d’automatiser et d’externaliser tout ce qu’on peut. Au final, Ferriss affirme travailler 4 heures par semaine.

Bien sûr, je travaille plus que 4 heures par semaine. Mais ce n’est pas l’application conforme de son mode de vie qui importe. C’est davantage, à mon sens, d’en extraire quelques principes… Voici ce que j’ai retenu des nombreuses lectures de ce livre :

  • Les conditions de travail sont plus importantes que le salaire. D’ailleurs, on n’a pas besoin d’un gros salaire si on vit simplement.
  • Vendre de l’information est ce qui est le plus rentable.
  • Un boulot “9-to-5” en prévision d’une bonne épargne retraite est un pari très risqué. Nul ne sait comment il sera à 60 ans…
  • Celles et ceux qui réussissent sont celles et ceux qui sortent du rang. Il faut donc oser…

Ceux qu’il appelle les “Nouveaux Bienheureux” ne sont pas tant ceux qui gagnent beaucoup d’argent, mais plutôt ceux qui maîtrisent leur temps, et qui peuvent réaliser leurs rêves.

L’enthousiasme est le synonyme le plus concret du bonheur” dit Ferriss. Je voulais donc trouver une activité professionnelle qui m’enthousiasmait au maximum. Comme coach CrossFit et Community Manager à Reebok CrossFit Brussels et à CrossFit 1815, et auteur de blogs et articles sur l’alimentation paléo, j’ai l’impression d’avoir actuellement le boulot le plus enthousiasmant du monde ! … Et comme Ferriss, je suis heureux de ne pas ressembler au “gros mec dans la grosse voiture rouge décapotable” : un directeur commercial ou chef d’entreprise “dans la grosse-bagnole-crise-de-la-quanrantaine” 😉

crushitMais le “Four Hour Work Week” n’est pas le seul ouvrage qui m’a fortement influencé et motivé. Il faut aussi que je cite “Crush It. Why now is the time to cash in on your passion” (commande août 2010) de Gary Vaynerchuk.

En deux mots, Vaynerchuk, entrepreneur de génie qui a très tôt senti l’intérêt des réseaux sociaux et d’internet en général, explique, assez concrètement, comment transformer grâce à ces nouveaux moyens de communication sa passion en source de revenus. Vivre de sa passion, c’est : travailler, jouer et se relaxer en même temps.

La question à se poser est “Est-ce que je vis, ou est-ce que je gagne simplement ma vie ?” Bonne question. Life is short. Too short. Vivre de sa passion, c’est reprendre en main sa destinée professionnelle. C’est faire ce que l’on aime. Et lorsqu’on aime ce que l’on fait, on le fait bien. Du coup, ça rapporte, nous dit Vaynerchuk. C’est aussi lui qui m’a amené sur le concept de Personal branding : se concevoir soi-même comme une marque, comme un Freelance.

The_Thank_You_Economy_by_Gary_Vaynerchuk_1-sixhundredPeu après, Vaynerchuk sortait son deuxième ouvrage : “The Thank You Economy” (commande Mai 2011) dans lequel il expliquait l’importance du Community Management dans l’économie actuelle. Je crois que 90% de mon activité de Community Manager est inspirée de cet ouvrage…

Sur un point très précis, “The Black Swan. The Impact of the Highly Improbable” (commande Mai 2011), de Nassim Nicholas Taleb, a également été décisif dans mes choix professionnels : vendre de l’information est le plus rentable, parce que c’est un job “scalable“, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de lien proportionnel entre le travail fourni et la rentrée d’argent. Ex : écrire un livre. Ca Black-Swan-Covervous aura pris autant de temps de l’écrire que vous en vendiez 1, 100, ou 100.000, mais les revenus seront différents… Une même information est vendable plusieurs fois, ce qui n’est pas le cas d’une paire de chaussures…

Tout ce cheminement professionnel pour m’extirper d’un boulot avec des horaires très fixés et sans liberté sur mon emploi du temps, vers un boulot de Freelance total, s’est fait sur fond des écrits d’Anthony Robbins. Et je dois évidemment citer “Awaken The Giant Within” (commande juillet 2010). Impossible de résumer en quelques phrases l’approche de Robbins et je ne peux que awaken-the-giant-withinvous conseiller de vous plonger dans ses nombreux ouvrages et vidéos en ligne. Le sous-titre du livre donne un bon apeçu : “Reprenez immédiatement le contrôle de votre destinée mentale, émotionnelle, physique et financière” (ma traduction). Robbins est l’auteur qui explique le mieux, à mon sens, ce principe qui m’est cher, de l'”Empowerment” : reprendre en main sa vie professionnelle, sociale, son physique, ses réactions, etc. En somme : décider soi-même pour soi…

Et j’ai tout simplement appliqué tout un ensemble de petits challenges qu’il propose dans l’ouvrage pour décider soi-même de la manière dont on perçoit les choses, de la manière dont on réagit, etc. Simple et efficace.

Enfin, tout ce que j’ai fait au niveau professionnel (Coaching, Personal Training, Community management) a été clairement inspiré par le “Delivering Happiness” (commande delivering-happiness-book-picseptembre 2010) de Tony Hsieh, le CEO de Zappos.com, Inc. Cet ouvrage est LA référence en matière de satisfaction du client. De la passion, du dévouement et la volonté d’aller au-delà du service fourni. Zappos.com vend des chaussures, mais ça va bien au-delà de ça. C’est tout une culture, du personnel jusqu’aux clients.

Tous ces ouvrages, je les ai lus. J’ai pris des notes. Des notes qui se terminent toujours par une liste de choses “A appliquer”. Et j’ai appliqué…

Et au final, si je check mes objectifs professionnels 2012 :

  • Maîtriser mon temps et mes horaires : Check
  • Transformer mes passions en boulot : Check
  • Me réveiller le moins possible avec un réveil (durant plusieurs années, mon réveil sonnait à 5 heures du matin) : Check
  • Conduire et chercher le plus souvent possible mes enfants à l’école : Check
  • Avoir une activité où je peux avoir le style que je veux, en particulier des tatouages visibles (oui, ça peut être naze comme objectif professionnel, mais ça symbolise pour moi la liberté professionnelle totale !) : Check (Hell Yeah ! Dans le CrossFit, on est libre d’être tatoué !! lol).

Tous ces ouvrages sont en vente sur Amazon. Si ça a marché pour moi, ça peut marcher pour vous. Je suis loin de venir d’un milieu d’entrepreneurs, que du contraire (c’est l’objet d’un futur article).

Alors, testez, reprenez en main votre parcours professionnel. Sans patron. Sans Etat. Et partagez vos expériences !

Et pour vous motiver tout de suite, ce témoignage d’Henri Rollins, sur la décision qui a changé sa vie : à savoir de quitter son job d’employé (vendeur de glaces) pour devenir chanteur de Black Flag

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