La “Génération Transition” : Retour sur l’enquête “Génération Quoi ?” de la RTBF

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Petit retour sur l’enquête “Génération Quoi ? – Autoportrait des 18-34 ans en Belgique francophone“, réalisée par la RTBF et analysée par les sociologues Johan Tirtiaux et Jérome Pieters. Pas mal de choses ont été écrites ou commentées lors de la parution de l’enquête, la semaine passée, mais je voulais revenir sur quelques éléments qui me semblent importants, dans une optique de mobilisation collective.

Les jeunes veulent s’engager : 61% d’entre eux déclarent qu’ils seraient prêts à participer demain ou dans les mois prochains à un mouvement de révolte de grande ampleur. C’est surtout le cas des ouvriers (73%) et des chômeurs (68%).

  • 95% pensent que l’argent tient une place trop importante dans notre société,
  • 95% pensent que la finance dirige le monde,
  • 94% pensent qu’il y a trop d’injustice.

Mais l’offre politique actuelle ne répond à aucune de leurs attentes d’engagement : 90% des répondants déclarent ne pas avoir confiance dans la politique. Imaginez un peu : seule une personne entre 18 et 34 ans sur 10 a encore confiance dans la politique, telle qu’elle se présente actuellement, avec ses partis, son système électoral, ses institutions. 57% ne voudraient pas s’engager dans une organisation politique (alors que, comme on vient de le montrer, 61% seraient prêts à participer à un mouvement de révolte).

DENVER - AUGUST 27: (L-R) Jojo Peace, Jamie Laurie, lead singer of the Flobots and Zach de la Rocha (C) lead singer of Rage Against the Machine join the Iraq Veterans Against The War group in an anti-war march from the Denver Coliseum to the Pepsi Center during the 2008 Democratic National Convention on August 27, 2008 in Denver, Colorado. U.S. Sen. Barack Obama (D-IL) will be officially be nominated as the Democratic candidate for U.S. president on the last day of the four-day convention. (Photo by Doug Pensinger/Getty Images)
(Photo by Doug Pensinger/Getty Images)

Les auteurs de l’étude rajoutent : “les jeunes semblent déçus par des hommes politiques qui ne leur paraissent pas à la hauteur des problèmes de nos sociétés et des problèmes qu’ils rencontrent“.

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Brève réflexion sur l’élection de Donald Trump

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#Trump, #Brexit… Autant de signes de l’écart qui se creuse entre la classe politique installée, centrée sur elle-même, défendant ses intérêts et le reste de la population. Le moins qu’on puisse dire est qu’on en a plein le c** de voir constamment les mêmes têtes, décider entre eux, d’un avenir qui ne nous convient pas du tout.

L’erreur du parti démocrate est de s’être obstiné à proposer une candidate représentant l’establishment, représentant tout ce qui est en crise dans notre société : la finance, les institutions, le carriérisme politique, etc., représentant tout ce qu’on ne veut plus. Et cela face à un candidat qui lui, précisément, s’est présenté contre ces institutions discréditées !

Trump n’est même pas soutenu par le parti républicain ! On ne peut pas dire que cette victoire consacre la victoire des Républicains sur les Démocrates. Elle consacre la victoire du rejet des institutions, et la défaite de celles et ceux qui s’obstinent à s’accrocher à un modèle de société qui s’effondre complètement.

Très récemment, l’enquête Elderman (photo) montrait que les Etats-Unis, comme le Royaume-uni, étaient les pays où l’écart de confiance dans les institutions entre la petite minorité très informée et le reste de la population était le plus grand… Et l’écart est le même lorsqu’on compare les revenus ! #Brexit #Trump

… La France ? En 1ère position, les amis !! Et c’est exactement vers cela qu’on va ! Qui parie qu’au deuxième tour des présidentielles, les Français n’auront d’autre choix qu’un candidat de l’establishment, des lobbies, des institutions, installé en politique depuis des années, de gauche ou de droite, face à une Marine Le Pen, qui jouera exactement la même carte que Trump ou Farage : celle du rejet des institutions, du status quo et de la classe dirigeante ? La route est toute tracée pour le Front national.

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Il faut un nouveau modèle de participation politique

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Dans un contexte de crise du modèle politique, de montée de l’extrême-droite partout en Europe, et d’un fossé grandissant entre le peuple et les institutions, les mouvements porteurs de revendications nouvelles, au niveau environnemental, alimentaire, énergétique, social, économique, etc., doivent se doter d’un nouveau modèle politique, basé sur la nature de leurs revendications.

Ce texte fait suite à deux articles que j’ai lus récemment. Le premier est la publication d’un sondage récent RTBF – La Libre – Dedicated montrant qu’un belge sur deux est favorable à la fin du vote obligatoire. Sans obligation, il n’y a plus que 65% des Belges qui iraient voter.

Ca confirme un sondage plus ancien (2014) qui montrait que la population âgée de 25 à 35 ans – ces fameux Millenials, Génération Y, etc. – n’attendent plus rien de la politique. 96% d’entre eux pensent que la politique n’apportera aucune réponse à leurs problèmes…

Le deuxième article est un espèce de coup de gueule de Quitterie de Villepin, intitulé “2017-2022 : subir est la pire des options. Tic, tac, tic, tac…“, publié sur son blog, sur le site de Media Part.

Je ne peux que vous conseiller de lire ce texte, long, mais qui résume tout l’enjeu des années à venir : “choisir ou subir, c’est la seule question“, et je la rejoins pleinement dans cette affirmation. Quitterie de Villepin est une militante des nouvelles formes de participation citoyenne. Elle est, entre autres, à l’origine du mouvement politique “MaVoix“, qui veut redonner le pouvoir aux citoyens. L’objectif de MaVoix est de hacker les législatives de 2017, en France, en faisant élire à l’Assemblée nationale, des candidats de ce mouvement citoyen, tirés au sort. En mai 2016, ils se sont présentés aux législatives partielles, à Strasbourg, avec un résultat tout à fait prometteur.

Dans son article, Quitterie écrit :

Nous voulons pouvoir choisir, pour pouvoir assumer notre part de responsabilité et ne plus subir sans qu’on nous demande notre avis sur des questions aussi essentielles qui engagent notre avenir et celui de nos enfants“.

Elle rajoute :

Si tu ne choisis pas de te redonner les moyens de décider, décider vraiment, pas juste en te défaussant sur les autres, alors, tu ne pourras que subir. Et ça concerne directement tous les aspects de ta vie, de nos vies.

Je suis tout à fait convaincu que cohabitent actuellement un ras-le-bol de devoir donner sa voix à des gens qui en feront n’importe quoi, et une vraie volonté de se redonner un pouvoir de décision, avec de nouvelles formes de mobilisation politique. Et cette cohabitation est la tension entre “délégation” et “empowerment”, qui, je crois, caractérise notre période actuelle.

Je m’explique… La société industrielle, moderne, capitaliste et étatique, qu’on a connue depuis, disons, le début du 20ème siècle, est entièrement basée sur la “délégation” : en gros, dans tous les domaines, la division du travail poussée à l’extrême, amène à déléguer des pans entiers de notre existence, comme autant de chèques en blanc, à des prestataires de services ou des fournisseurs de produits. Continue reading Il faut un nouveau modèle de participation politique

Brève réflexion sur l’interdiction du burkini

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Dans le livre “The Law in Nazi Germany: Ideology, Opportunism, and the Perversion of Justice” (2013), les deux auteurs, Steinweis & Rachlin, expliquent que le 22 août 1933, l’Allemagne nazie interdisait l’accès aux piscines et aux plages, aux personnes juives, comme par exemple la célèbre plage Wannsee, à Berlin (photo ci-dessus).

Dans ses “Réflexions sur la question juive” (1946), Jean-Paul Sartre interprète cette interdiction comme la croyance nazie selon laquelle la piscine entière serait “polluée” si un “corps juif” y plongeait… Mais Steinweis & Rachlin pensent qu’au-delà de cette obsession délirante pour la pureté, il s’agissait d’une volonté d’être “entre Aryens” sur la plage, sans contact avec des Juifs.

Ils relèvent d’ailleurs que cela n’était pas nouveau. Au 19ème siècle, sous le règne de Wilhelm II, entre 1890 and 1918, une chanson circulait déjà sur les plages de l’île allemande de Borkum (en mer du nord) :

“À Borkum, seul l’esprit allemand est en vigueur,
et seul l’allemand est notre bannière.
Nous maintenons pur l’honneur
De la Germanie et pour toujours!
Mais celui qui s’approche avec ses pieds plats,
Avec son nez crochu et ses cheveux crépus,
Celui-ci ne peut pas profiter de la plage.
Il doit partir ! il doit partir !”

C’est ce qu’on appelle, en allemand, le “Bäder Antisemitismus”, une expression qui désigne l’antisémitisme qui sévissait dans les stations balnéaires allemandes, avant l’arrivée du nazisme au pouvoir. En Autriche, on parle de “Sommerfrischen-Antisemitismus”, c’est-à-dire l’”antisémitisme des stations estivales”.

Le mardi 16 août 2016, une femme de 34 ans, portant un hijab, se voit demander par la police municipale de quitter la plage de Cannes, où elle se trouve avec son enfant, ou de payer une contravention. Autour d’elle, certains la défendent. Mais beaucoup se lâchent :

– “J’ai entendu des choses que l’on ne m’avait jamais dites en face, comme ‘rentrez chez vous !’ ‘Madame, la loi c’est la loi, on en a marre de ces histoires’, ‘Ici, on est catholiques !'”

Derrière cette histoire de burkini, est-ce que la plage ne devient pas un espèce de lieu d’ “entre-soi” où pour certains, se délasser signifie “être avec des gens qui me ressemblent et surtout pas avec celles et ceux qui me sont étrangers” ? N’est-ce pas une manifestation de la xénophobie (donc la “peur de ce qui est étranger”) qui se développe actuellement, en partie à la suite des attentats ?
Comment expliquer qu’il y ait un terme spécifique pour qualifier l’antisémitisme des stations balnéaires ? Comment expliquer que la question du voile reprenne autant de vigueur sur un lieu aussi a-politique, a priori, qu’une plage de vacances ?

Brève réflexion sur les tueurs de masse

Terrible-attentat-a-Nice-sur-la-promenade-des-Anglais-apres-le-feu-dartifice-lors-de-la-fete-nation_exact1024x768_lJe suis convaincu qu’on se trompe en cherchant systématiquement à savoir si les tueries de masse relèvent d’un fou furieux ou d’un fou de dieu, comme s’il s’agissait de deux choses différentes, qui s’expliqueraient différemment. Savoir si le tueur “s’était radicalisé”, en quelques années, ou quelques jours, n’a aucun sens, et n’explique rien. Ca laisse juste dans l’incompréhension.

Regardons :

  • Massacre de Columbine : 12 morts. Dylan Klebold : dépressif et suicidaire; Eric Harris : Psychopathe. Se sentant tous les deux persécutés par les autres élèves.
  • Andreas Behring Breivnik : 77 morts. Schizophrène. D’extrême-droite.
  • Andreas Lubitz : Se suicide en crashant son avion. 150 morts. Dépressif, en burnout, tendance suicidaire, se sent victime d’injustice.
  • Attentats de Paris : 130 morts. Attentats de Bruxelles : 32 morts. Des petits délinquants, au passé de petite criminalité, désocialisés, parfois déscolarisés et sans emploi, vivant dans les quartiers les plus paupérisés. Sentiment de ne plus pouvoir vivre ici en Occident.
  • Tuerie d’Orlando: 49 morts. Omar Mateen : instable, violent, bipolaire, raciste, homophobe. Prête allégeance à l’Etat islamique quelques heures avant l’attentat.
  • Tuerie de Nice : 84 morts. Mohamed Lahoueij-Bouhlel : dépressif, solitaire, isolé. “Radicalisé en quelques jours”.
  • Tuerie de Munich : 9 morts. 5 ans, jour pour jour après Breivnik. Auteur : dépressif. Pas de lien avec l’Etat islamique.
  • Attentat de Ansbach (Allemagne) : 15 blessés. Auteur : réfugié syrien, 2 tentatives de suicide dans le passé, séjour en clinique psychiatrique. Revendiqué par l’Etat islamique.

Si on passe son temps à chercher le lien avec l’Etat islamique, on passe à côté de ce qui pourrait, dans notre société, produire de tels profils.

Dans “Désappropriation. Radicalisation. Abandon. A quoi se raccrocher ?“, j’ai écrit : “La question est : comment est-ce possible que des jeunes élevés ici aient développé une telle haine envers notre société ? (…) Je pense qu’on est plus proche de la réalité sociologique en disant que certains “enragés” se sont islamisés, plutôt qu’en disant que l’islam s’est “enragée”, ce qui ne correspond pas à la réalité des millions de musulmans en Occident. Le problème est qu’à cette haine islamisée, va répondre une haine de l’islam. On commence très clairement à le voir. (…) La jeunesse sans avenir a pu expérimenter son ‘no future’ sous de nombreuses formes : conduites para-suicidaires, comportements à risque (drogues, mise en danger de soi), auto-destruction (de soi ou de son lieu de vie, lorsqu’on brûle son propre quartier), décrochage, abandon, vie dans la rue, rejet, galère, etc.

Je rajouterais que mettre l’accent sur le caractère islamiste des tueurs de masse revient à faire le jeu de l’Etat islamique : tous les dépressifs, suicidaires, perçus comme des rebus de la société, peuvent en se laissant pousser la barbe quelques jours (comme le tueur de Nice), mourrir non pas dans l’anonymat et l’insignifiance, mais comme des “soldats du Califat”…

Vidéo de ma conférence à l’ONS – Juin 2016

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Colloque annuel de l’Observatoire National de la Sophrologie. Thème : “La sophrologie dans notre assiette : l’alimentation au coeur du biologique, du psychologique et du social“.

J’ai eu la chance d’être invité au colloque annuel de l’Observatoire National de la Sophrologie, pour intervenir sur l’alimentation dans notre société, en me focalisant sur l’idée d'”empowerment”, c’est-à-dire la réappropriation, par les individus et par les collectivités, de leur alimentation.

Et j’ai essayé de réinscrire ces mouvements liés à l’alimentation dans les mouvements sociaux émergents, comme je le fais souvent…

Cette conférence reprend :

J’y développe aussi 3 idées spécifiques. Se réapproprier son alimentation, c’est :

  • se reconnecter avec ce qui fait de nous des humains (« Cooking made us humans ») (16:34)
  • s’affirmer comme « adultes » (au sens de Kant) (17:54)
  • jouer pleinement notre rôle de citoyens. (20:11)

Et j’essaie d’être davantage visuel sur la métaphore du bateau qui coule et des logiques d’action qui en découlent, que l’on peut retrouver en matière d’alimentation, mais aussi en politique, ou dans le monde du travail… (9:50)

Merci de la partager et de la commenter, si elle vous intéresse ! 😉

De ce colloque, seule ma conférence est en accès public, les autres sont réservées aux membres de l’Observatoire national de la Sophrologie. Si vous êtes sophrologues ou intéressé(e)s par la sophrologie, je vous conseille vivement de vous faire membre de cet observatoire, non seulement pour avoir accès à l’ensemble des conférences du colloque, mais aussi pour bénéficier de l’ensemble des avantages des membres et aider au développement de la sophrologie.

Parmi les conférences, je vous conseille en particulier celle de Marie-Andrée Auquier, médecin, sophrologue, qui a fait une conférence sur l’intérêt, pour le sophrologue, d’aborder l’alimentation. Elle y présente des séances types, qui aident la personne à reprendre son alimentation en main, mais aussi de prendre conscience de son microbiote, ces milliards de bactéries qui jouent un rôle central dans notre alimentation et notre santé. Il y avait beaucoup de liens avec mon intervention. Sa conférence était fascinante !

Pour s’inscrire à l’ONS, c’est par ici ! Et toutes les infos sur l’ONS sont sur leur site : http://www.observatoire-sophrologie.fr/

Pour une démocratie participative, concrète et réelle. Créons ensemble notre outil numérique

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– Proposition concrète pour le débat sur la démocratie, du 1er Juin 2016, Place de la République, Paris –

Les actualités politiques récentes, en France, en Belgique, et en Europe, semblent presque toujours opposer la population à ses dirigeants, les représentants à celles et ceux qu’ils sont censés représenter. Dans le domaine du travail, de la santé, de l’environnement, les dirigeants prennent des décisions qui ne sont pas souhaitées par la majorité de la population, confortant la thèse, partout commentée et répétée, de la « crise de la représentativité », et du fossé grandissant entre les électeurs et leurs élus.

En Belgique, le gouvernement décide du prolongement de centrales nucléaires que l’on sait pourtant vétustes. En France, le gouvernement recourt à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le projet de loi “travail” auquel une partie importante de la population s’oppose. En Europe, on risque de réautoriser l’utilisation du glyphosate, pourtant classé par l’OMS comme “cancérigène probable pour l’homme”.

Comment ces décisions sont-elles possibles ? Tout comme le média est le message, je crois que la décision est déjà dans la prise de décision. Dit autrement, ce sont les modalités de la prise de décision politique qui déterminent la nature des décisions prises. Et cela implique donc que si l’on change de modèle de prise de décision politique, on changera immédiatement la nature de tout un ensemble de décisions. On changera la société, en changeant la manière dont on décide de cette société.

C’est ce point de départ qui m’a amené à réfléchir à un autre modèle, et la trame du texte sera celle que j’ai suivie. Je vous invite à me suivre, à votre tour, dans ce raisonnement…

Tout un ensemble de décisions sont liées au fait qu’elles ont été prises par une minorité à qui on a délégué le pouvoir de prendre des décisions. Une minorité qui s’est instituée, qui s’est professionnalisée, qui s’est “autonomisée” dirait-on en sociologie. Continue reading Pour une démocratie participative, concrète et réelle. Créons ensemble notre outil numérique

18 juin 2016 : Intervention au Colloque annuel de l’ONS (Paris)

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Le 18 juin 2016, l’Observatoire national de la Sophrologie (France) organise son colloque annuel, qui aura pour thème “La sophrologie dans nos assiettes. L’alimentation au cœur des débats éthique, sociaux et comportementaux“.

Après les mots de la présidente de l’ONS, Géraldine Haegeli, j’aurai la chance d’ouvrir la journée en intervenant sur “L’alimentation au cœur du biologique, du psychologique et du social“. J’y parlerai du rapport actuel à l’alimentation, de la volonté des individus de reprendre en main, individuellement et collectivement, leur alimentation.

Il sera également question des “craquages”, de leur dimension culturelle, émotionnelle ou physiologique. En somme, ce sera une synthèse de plusieurs choses que j’ai publiées, sur cette tension entre Empowerment et abandon. Le point de vue sera sociologique.

Infos pratiques :

  • Date : 18 juin 2016
  • Accueil des participants à partir de 8h30.
  • Début du colloque à 9h30
  • Mon intervention à 9h40
  • Lieu : Espace Moncassin : 164 rue de Javel – Paris 15ème
    • Métro ligne 8 Félix Faure ou Boucicaut
    • Métro ligne 12 Convention
  • Inscription : http://www.observatoire-sophrologie.fr
  • Prix :
    • Jusqu’au 17 avril : 65€ pour les non-adhérents / 45€ pour les adhérents ONS
    • A partir du 18 avril : 75€ pour les non-adhérents / 55€ pour les adhérents ONS

Parution sur le site de la revue “We Demain”

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Nouvelle parution : “Le film Demain cartonne au box office et le FN dans les urnes : deux options face à la crise“, We Demain, Tribune, 29 mars 2016. 

Si vous êtes porteur d’une critique du système actuel, et d’un autre projet de société, il y a une question que l’on vous a déjà certainement posée : “Mais si votre projet est si bon, pourquoi est-ce qu’autant de gens se tournent vers l’extrême-droite ?”

Cette question, on l’a posée à tout mouvement de gauche, à tout mouvement écologique, à tout mouvement de jeunes. Avec des variantes : pourquoi “les ouvriers”, pourquoi les “jeunes”, pourquoi “la banlieue”, pourquoi “les chômeurs”, etc. se tournent-ils vers l’extrême-droite ? C’est à nouveau la question que l’on posait à Julien Bayou, porte-parole d’Europe Écologie Les Verts, lors de son interview à “On n’est pas couché”, le samedi 5 mars 2016. (…)

Le risque de cette question est, au final, d’invalider toute critique du “système” comme faisant le jeu de l’extrême-droite. Comme si une même situation ne pouvait pas déboucher sur différentes critiques, différentes alternatives, qui ne s’invalident pas les unes les autres.

Lire la suite sur le site de la revue… 

Pour celles et ceux qui me suivent depuis un petit temps, vous y retrouverez la métaphore du bateau qui coule, que j’ai déjà présentée ici sur mon blog… Et cela fait partie de la réflexion plus large que je mène sur la crise de la société de la délégation et l’émergence de mouvements d’empowerment (introduction ici)

Si vous avez aimé, merci de partager un maximum. Si le magazine perçoit l’intérêt pour cette approche, il y aura peut-être la possibilité d’une collaboration plus régulière, me permettant de poursuivre la réflexion… Si j’y arrive, ce sera donc grâce à vous !! Merci !!! 😉

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Ca faisait un petit temps que je ne l’avais plus fait : voici les derniers ouvrages que j’ai achetés dans le cadre de ce que j’essaie d’écrire sur “Anti-délégation. Ou la société de l’Empowerment” (nouvelle formulation du titre !). Chacun de ces livres devrait me permettre d’avancer sur quelques points précis…

Bureaucratie“, de David Graeber, auteur du fameux articles “Bullshit Jobs“, dont j’ai parlé ici, ainsi que “Fragments of an Anarchist Anthropology” (PDF). Ce livre devrait prolonger l’ouvrage de Béatrice Hibou, “La bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale“, avec en plus un angle anarchiste. Cette phrase du quart de couverture me parle particulièrement : “Comment en sommes-nous arrivés, dans une société dite libérale, à passer une grande partie de notre temps à remplir de plus en plus de formulaires ? Et à quel point nos vies sont-elles gâchées par toute cette paperasserie sans fin ?

Terreur dans l’hexagone. Genèse du djihad français“, de Gilles Kepel. On a pas mal parlé de cet ouvrage dans la presse. J’ai déjà lu beaucoup de choses sur la radicalisation des jeunes, mais ce qui m’intéresse ici, c’est le fil conducteur que tend l’auteur entre les émeutes de 2005 et les attentas récents. Sa dernière partie, qui intègre dans une même analyse radicalisation et montée de l’extrême-droite, m’intéresse aussi. Tout cela rejoint ce que j’ai pu écrire sur la métaphore du bateau qui coule

La décroissance et l’Etat“, Entropia – Revue d’étude théorique et politique de la décroissance. Plusieurs articles m’intéressent particulèrement dans ce numéro : “L’Etat et la révolution (de la décroissance)” (Serge Latouche), “La société décroissante contre l’Etat ?” (Gilles et Jean-Marc Luquet), “Pour une théorie de l’Etat dans la modernité” (Clément Homs), ou encore “Pour une décroissance libertaire” (Jean-Claude Besson Girard). J’espère y trouver quelques éléments intéressants quant au lien entre la crise de l’Etat capitaliste industriel moderne et les mouvements de la décroissance.

L’âge des low tech. Vers une civilisation techniquement soutenable“, de Philippe Bihouix. J’avais vu l’auteur à l’émission “Ce soir (ou jamais !)“. Ce livre pourrait être un complément intéressant à l’ouvrage “Comment tout peut s’effondrer” de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, paru d’ailleurs chez le même éditeur.

La fin du salariat“, de Jean-Pierre Gaudard. Ce sera probablement l’un des derniers bouquins que je lirai, avant de boucler le (long) chapitre sur le travail, qui s’intitulera probablement “Repenser la notion de ‘Travail’“…

Liberté & Cie. Quand la liberté des salariés fait le succès des entreprises“, d’Isaac Getz et Brian M. Carney. En complément de l’ouvrage précédent (“La fin du salariat“), cet ouvrage de Getz et Carney montre qu’on peut aussi imaginer d’autres formes de salariat, dans lesquelles les travailleurs peuvent reprendre en main leurs conditions de travail.

Qu’est-ce qu’un peuple ?“, un ouvrage collectif avec des articles de Badiou, Bourdieu, Butler, Didi-Huberman, Khiari et Rancière. Celui-là, c’est pour le côté plus “intellectuel” avec des considérations philosophico-théoriques sur “le peuple” 🙂 Mais quelques-unes pourraient me servir pour un chapitre sur “le peuple” dans la société actuelle. Y a-t-il encore un sens à parler de “peuple” ? Et si oui, qui seraient ceux qui se revendiqueraient encore du peuple ?

Voilà donc ce sur quoi je travaillerai les prochaines semaines. Si vous avez lu certains de ces ouvrages, que vous voulez partager vos impressions, vos questions, n’hésitez pas ! J’ai, depuis le début, conçu la rédaction de mon livre comme un travail collectif, se nourrissant de toutes les discussions que je pouvais avoir (et que souvent, les réseaux sociaux permettent).

Je remarque aussi que ce sont souvent les mêmes éditeurs qui publient les ouvrages qui sont dans la même veine que mes travaux : “LLL – Les Liens qui Libèrent” (qui ont publié Graeber et Rifkin, par exemple) et les éditions du Seuil, collection “Anthropocène” (qui ont publié les ouvrages de Bihoux et Servigne & Stevens). Peut-être que c’est chez eux que je devrai me diriger prioritairement pour la publication ? Si vous avez des conseils, n’hésitez pas non plus ! 😉

Bonne lecture !